Je ne suis pas d’accord sur le constat de l’échec du FdG. Bien sûr le score est décevant par rapport aux prédictions.
Mais il faut regarder la progression des partis qu’on oppose : FN et FdG. Le FdG est parti à 3%, c’est un parti nouveau. Il arrive à plus de 10% à cette élection présidentielle. La progression est encore plus frappante si on compare ce score à celui du PCF en 2007.
Le FN est à 17,9%, soit grosso merdo le même pourcentage acquis par Papa Le Pen en 2002. Marine n’a fait que récupérer ses électeurs siphonnés en 2007 par Sarkosy.
Et je ne suis pas d’accord sur l’analyse qui consiste à dire que le FdG n’aurait pas du affronter le FN. Que ce serait-il passé s’il ne l’avait fait ? Pour ma part je pense qu’il a permis de contenir la progression du FN. Il a réussi à transformer des votes « contestataires » en vote pour un programme (qu’on juge bon ou mauvais) réellement enthousiasmant et porteurs d’idées la France aurait pu être fière.
Enfin, j’ajouterai que les électeurs du FdG ne pensaient pas renverser la table du premier coup. La lutte continue. Elle passera par le débat. Il faut laisser le temps au vocabulaire et aux idées du FdG de se décanter. On voit déjà qu’il a réussi à imposer la question du statut de la BCE dans les programmes des 2 compétiteurs encore en lice (à des degrés différents certes). Et ce n’est qu’un exemple.
Quant à l’argument de la boboÏsation de l’électorat du FdG, je viens d’une petite ville du bassin minier et industriel lorrain (pas vraiment Bobo-Land, si vous voyez ce que je veut dire...), et Mélenchon est arrivé en seconde position derrière Hollande, avec plus de 20% des voies. Pareil dans les communes limitrophes. Bref, il faudra penser à mieux définir à l’avenir sur ce qu’est un bobo.