Et vous, vous voici victime de votre propre projection ; et si les fantasmes dont vous affublez l’auteur étaient autant, ou plus, les vôtres que les siens ? Sans intérêt d’ailleurs (
Mais la question qui me préoccupe, c’est l’idée que les arguments, les faits, les espoirs, tout cela pourrrait être rassemblé sous forme « d’arguments » de nature à convaincre les électeurs. Je n’y crois plus aujourd’hui autant qu’hier, je n’y crois plus.
Je pense qu’il faut admettre que ces insaisissables votants sont convaincus de longue date, et qu’en fait rien ne les fait bouger dans l’instant, si ce n’est pour quelques dizaines de milliers de voix dans un sens, autant dans un autre.
J’aimerais beaucoup voir le résultat « laboratoire » d’une élection sans campagne aucune ! Quelle économie de moyens, quelle paix civile et des esprits ! Pour un peu, je prendrais le pari que le résultat final serait presque identique.
On a beau mettre en relation budget et succès de campagne, que serait le résultat sans aucun battage hyper médiatique ? On pourrait décider que chaque électeur reçoit personnellement un document officiel, rédigé de manière neutre et groupant de manière rigoureusement identique les programmes de tous les candidats. Ensuite de quoi, chaque électeur, avec les moyens intellectuels dont il dispose, se ferait son idée et voterait selon sa propre analyse des propositions en présence.
Voilà que me revient l’idée lue il y a quelques mois, selon laquelle la démocratie authentique fonctionnerait par désignation d’élus par « tirage au sort », comme Platon le dit :
« La démocratie advient quand les pauvres sont vainqueurs de leurs adversaires, qu’ils en tuent une partie et en exilent l’autre et qu’ils partagent à égalité entre le reste de la population l’administration et les charges, et les magistratures y sont le plus souvent attribuées par des tirages au sort » (Platon, RépubliqueVIII, 557a).
Cela m’avait paru plus audacieux que l’idée par exemple de voter à gauche, j’entends évidemment comme cela a été très peu fait dimanche... Il ne me reste rien d’autre que les mots de Platon pour dernière mise en garde, et celle-là ne fait plus état de rêve ni bien sûr d’espoir de jours meilleurs, mais confirme les drames annoncés, auxquels le FDG entendait apporter des réponses fermes et novatrices, une révolution oui, une révolution citoyenne.
Oui, le citoyen est convaincu, rien probablement ne le fait vraiment changer d’avis. Convaincu se lit comme l’entendent les ennemis du partage et de la justice, de la liberté et de la fraternité : con, vain, vaincu.