@Ronfladonf
« C’est un ’droit » corrompu" et malade. Il
ne sert plus à rien."
Et suivant cette logique nihiliste
constatons que le travail étant aliénant et exploité, il faut
choisir le chômage, l’École un instrument de formatage des
classes opprimées, laisser se développer l’illettrisme, et,
puisque les directions syndicales sont complices du système
proclamer fièrement qu’il ne faut surtout pas se
syndiquer...
Un raisonnement similaire, il y a
soixante dix ans, conduisait à dire que, puisque les allemands
avaient percé dans les Ardennes, le mieux était de déclarer
Paris ville ouverte, puisqu’ils occupaient Paris, demander
l’armistice, et comme désormais ils avaient gagné la guerre, la
bonne tactique était de collaborer avec eux, comme ça ils
seraient bien attrapés...
C’est sûr que chez Sarkozy on ne
redoute rien tant que l’abstention « révolutionnaire »...
Ils se chient dessus quand ils y pensent !
Voter ne sert effectivement plus à
grand-chose, mais il y a malgré tout, toujours, une hiérarchie
des périls. Laisser Sarkozy gagner, alors que tout le monde le
voyait à la rue depuis plus d’un an, c’est donner à sa clique de
factieux une légitimité inouïe dont je vous prie de croire
qu’ils useraient avec une brutalité dont nous n’avons eu qu’un
aperçu depuis cinq ans. Ils auraient eu trop peur pour ne pas se venger.
En s’imaginant que
l’abstention, qui constituerait surtout une petite jouissance
narcissique ―Moi
si lucide, qui, contrairement à tous ces veaux, ne suis pas dupe !―
ébranlerait,
si peu que ce soit le système de domination, contrairement à
l’apparence, vous fétichisez mille fois plus le vote que les bons
gros bourrins comme moi, qui vont simplement, sans aucune illusion
sur la suite, et bien persuadé que l’illusion
démocratique est
le ciment de la domination oligarchique, faire dégager Sarkozy ; le
seul enjeu, certes médiocre, mais du moins très tangible, de cette
calamiteuse histoire.
Vous le fétichisez en vous imaginant que le fait de ne pas exercer ce droit est terriblement subversif. Il y a belle lurette que la moitié des étasuniens ne votent pas aux présidentielles, sans que cela n’ôte à celui qui gagne la course à l’échalote une once de plus-value.
Dans la réalité, l’Oligarchie s’en fout. « S’ils ne veulent pas s’en servir, ça nous fera des vacances ! Et des soucis en moins ! »
Mais
vous pouvez préférer vous faire plaisir en vous disant que vous
avez accompli un acte révolutionnaire...
Choisis
ton opium ! Chantait Colette
Magny.