A Fergus du 25 avril 09:33
Merci pour ce complément d’article. J’ai énormément souffert des éclats et de ce que je considère comme excessif chez Jean-Luc Mélenchon. En pleine campagne, l’exprimer eut été la garantie de se faire incendier, alors même que c’était, pour le sympathisant, une occasion de nourrir le débat, d’apporter une réflexion en principe utile. Mais dans la logique d’un guerre idéologique (JLM a souvent répété : oui c’est idéologique), cela a paru inconcevable, peut-être faut-il le comprendre. Mais cela mène parfois à commettre avec une force décuplée des actes qui par la suite apparaissent dans l’aberration que l’on craignait.
Que j’ai souffert de certains abus que je trouvais manifestes, dans des actions verbales violentes, des insultes contre le FN dont je pensais également qu’elles ne pouvaient que braquer des gens dont la légitime inquiétude porte sur leur pays tel qu’ils le voient ou le rêvent. Que j’ai espéré que Mélenchon apporte avant tout les éléments de compréhension permettant de se défaire du FN par l’intelligence de la réflexion et celle du coeur, plutôt que d’en faire cette « tête de Turc » grotesque qu’il n’est pas raisonnable de désigner sur le principe de la vindicte populaire : qui peut-il raisonnablement honnir un parti sans s’exposer à une inquisition du même type ?
Il était également incompréhensible de mener un pareil effort en faveur de la fraternité des peuples de son enfance de manière aussi viscérale qu’il l’a fait. Il m’a semblé qu’il avait été victime de ses rêves intimes, hors des préoccupations réelles du peuple dont il veut porter la parole. A mon avis, il a dépassé de beaucoup ce qu’il pouvait réellement exprimer au nom de ce peuple qui ne s’y est pas reconnu, je l’ai trop souvent ressenti. Le discours de Marseille était humainement remarquable, et très émouvant. Mais sur le plan politique, je l’ai perçu, alors même que je l’écoutais, comme très dangereusement contre productif.
Alors oui, un candidat doit forcer et simplifier son message dans ses rassemblements publics. JLM y a prononcé des paroles remarquables ; il a débuté par un « didactisme » parfois un peu pesant, mais qui honorait ses auditeurs. Son évolution l’a mené vers de grandes perspectives. J’ai détesté ses diatribes contre le FN, mais je n’ai pas trouvé justifiés ses envolées pour l’universalisme et la fraternité méditerranéenne. Oui, la guerre est finie, mais alors pourquoi tant insister sur cette question ?
Il m’a semblé également que pas un candidat n’a parlé de l’inconcevable condition à laquelle sont réduites les cités (pardon, je ne veux pas stigmatiser ses habitants), archétype des inégalités et de l’injustice. Plutôt que de tant parler du FN, j’aurais aimé des heures de parole d’espoir pour ces cités, que bien entendu le programme du FDG englobait dans ses perspectives. Encore eut-il fallu, à mon avis, en faire un thème de campagne fraternellement rappelé. C’est dans de nombreuses interviews ou conférences qu’il faillait aller chercher le fond de la plus belle pensée de Jean-Luc Mélenchon, j’y ai entendu des propos bouleversants.
Qu’il semble facile, une fois la bataille passée (la présidentielle), de prétendre tirer le bilan de ce qu’il aurait fallu faire et dire. Néanmoins, mes craintes durant la campagne même se sont confirmées. Et je suis très affecté par ce que je considère comme un échec. Je crois qu’il faut dire et penser les événements sous leurs différents aspects. Je vois bien la manière dont les militants se remettent en marche, trop souvent dans le déni, ou la manipulation de la réalité.
Et l’on brandit le formidable bond en avant du FDG, parti de 3% à sa naissance. JLM, sur le ton de sa campagne, martèle qu’avant dix ans le Front (du peuple) sera au pouvoir. Jean-Luc, ce ton a été votre atout, mais que savez-vous du fait, acceptez-vous l’idée qu’il a pu aussi vous coûter une énorme part de votes ? Qu’hier, mêlé d’un profond agacement parfois, il a galvanisé pourtant bien des volontés, mais qu’aujourd’hui il n’est plus que la manière du tribun qui chuta ? De telles constatations sont très dures pour moi également, mais je pense qu’il est préférable de ne pas les balayer.
Jean-Luc Mélenchon a souvent dit que le mouvement dont il était le porte-parole ne s’arrêterait plus, et dépassait sa personne. Nous l’aurions aimé son représentant au moins au deuxième tour. Je pense que la France avait un choix extraordinaire à sa portée en ce mois d’avril. Un espoir exceptionnel lui a été offert, qui sous cette forme presque inconnue dans l’Histoire, vient de s’éteindre. Personne ne peut savoir si les promesses dessinées se seraient concrétisées ; je ne parle pas smic ou de la régularisation de sans papiers, mais de la Révolution Citoyenne, qu’il était le seul à proclamer.
05/11 08:50 - jaja
Poutou a tout simplement dit que jamais le NPA n’accepterait de gouverner avec le PS ou (...)
30/04 09:13 - Pierre Régnier
@ Jean Valjean (du 25 à 11 h 43) Votre évocation de ce qui se dit en « petits comités » de (...)
30/04 09:04 - Fergus
Bonjour, Pierre. Vous l’avez compris, c’est moins la victoire d’un Hollande (...)
30/04 01:46 - Pierre JC Allard
Bonsoir Fergus J’admire la ténacité avec laquelle vous avez défendu votre position... (...)
29/04 21:22 - Connolly
En effet, Fergus. Le mot progrès va ici de pair avec l’adjectif « social », le progrès (...)
29/04 21:18 - Connolly
Certes mais alors quelle est la nature des valeurs communes ? Pour moi celle-ci (conformément (...)
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