la mission principale des syndicats de salariés est la défense des privilèges du secteur public, d’où proviennent tous leurs dirigeants et la majorité de leurs membres.
Cette mission est remplie grâce à l’organisation de manifestations de rue empêchant la mise en œuvre de réformes qui réduiraient ces privilèges, manifestations dont certaines ont conduit à la démission d’une dizaine de ministres.
Cotisations : 3 à 4 % des budgets
Le système français est unique. Alors que dans tous les pays comparables 90 % des ressources des syndicats de salariés proviennent des cotisations de leurs membres et du placement de leurs réserves, en France les cotisations des membres ne couvrent que « 3 à 4 % » de leurs budgets.
Le reste provient de sources très variées, difficiles à mettre au jour : « mises à disposition » de personnel et de locaux par des administrations et de grandes entreprises publiques et privées, subventions accordées sur les fonds de la formation, de la Sécurité sociale, de l’assurance-chômage, des handicapés, des assurances vieillesse complémentaires, du 1 % logement, subventions de l’Etat et des collectivités locales, etc.
D’après le rapport Perruchot, les ressources des syndicats de salariés atteignent ainsi 4 milliards d’euros par an, soit 3 à 4 fois les ressources des syndicats anglais ou allemands, qui ont pourtant 5 à 10 fois plus de membres.
Nicolas Perruchot a eu du mérite à trouver ces chiffres. Il a interrogé de nombreux organismes, recoupé ses sources, convoqué pour audition de nombreux responsables. Il s’attaque particulièrement au FONGEFOR, un fonds qui gère une partie des fonds de la formation professionnelle.