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Commentaire de Patrick Samba

sur Aux révolutionnaires qui se préparent à voter Hollande


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Patrick Samba Patrick Samba 27 avril 2012 10:49

Bonjour caleb irri,

en fait la véritable interrogation que soulève votre article n’est pas celle du renoncement, mais ce que l’on entend par l’idée de révolution, ce que l’on entend par être révolutionnaire. Et finalement aussi de ce que peut représenter un véritable renoncement incluant le courage et non pas la lâcheté.

Dans l’esprit de certains la révolution ne se conçoit que par référence exclusive à des évènements paroxystiques de groupe réalisés dans la rue et faisant couler le sang. Une référence « mythologisée » à ce qui fait par exemple le soubassement idéologique d’une nation, et en particulier française.
Or la notion de révolution est loin d’être seulement limitée à ce genre d’acception.

La révolution n’est-elle que collective ? N’y-a-t-il pas de véritable révolution intime ? Celle qui consiste par exemple au risque de sa santé psychique, au risque de son bannissement à s’émanciper de son adhésion forcée à une conception philosophique, politique, éthique ou religieuse, et cela quelque soit l’âge auquel cette émancipation peut s’avérer salvatrice.

N’y-a-t-il de révolution collective que dans la rue et dans le sang ? Vous savez bien que non. S’opposer à un maitre, un dirigeant, un président adulé qui brutalement sombre dans l’exaction peut aussi bien relever de la démarche révolutionnaire.

Tout près de nous, dans une actualité récente, et au risque pour moi de mettre de l’huile sur le feu, une Eva Joly dans les derniers jours de sa campagne annonçant qu’elle voterait Mélenchon, un Philippe Poutou qui plutôt que d’aller s’offrir une petite décharge d’adrénaline au Crillon, se serait désolidarisé de ses camarades révolutionnaires du NPA, n’auraient-ils pas fait acte révolutionnaire ? Même une sorte de suicide politique vécu comme un acte d’assomption à visée collective ne serait-il pas parfois un acte profondément révolutionnaire ? Je pose la question. Et elle n’a pas forcément de réponse, puisqu’elle est évidement dans les exemples cités un brin provocatrice.

Mais la provocation n’est-elle pas elle aussi, parfois, un brin révolutionnaire ?


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