Jeudi, Marine Le Pen, la troisième candidate
du premier tour présidentiel, a adressé une lettre à François Hollande
et Nicolas Sarkozy. Sur un registre très ferme, la patronne du FN a
appelé les deux candidats encore en lice à faire preuve de respect
vis-à-vis des électeurs, surtout ceux qui ont voté pour elle le 22
avril.
A J-9 du second acte présidentiel, Marine Le Pen est la deuxième candidate, après
François Bayrou, à écrire à François Hollande et Nicolas Sarkozy. "
Je ne peux laisser la
campagne d’entre-deux-tours se dérouler sans m’adresser à vous et vous inviter à cesser l’insulte et le mépris", dit sa lettre.
Rappelant que le peuple français est parfaitement souverain, elle
insiste à ce que tous les électeurs soient respectés par toute personne
qui prétend à la magistrature suprême.
Selon Le Pen, "il n’y a pas d’un côté des Français qui
voteraient bien et de l’autre des Français qui voteraient mal. Il n’y a
pas d’un côté des Français qui voteraient avec leur
intelligence et de l’autre des Français qui voteraient par
instinct ou par réflexe, comme des animaux ".
« Je considère qu’il est de mon devoir de défendre l’honneur de mes électeurs, et de demander qu’on cesse de les mépriser », estime celle qui a obtenu près de 6,4 millions de voix le 22
avril dernier, sans pour autant prétendre en être la « propriétaire ».
Marine Le Pen affirme que le vote en sa faveur a été un vote « réfléchi, construit, un vote d’espérance, de soutien… ». Une manière de répondre aux propos des deux candidats encore en
course qui disaient qu’il s’agissait d’un « cri », un vote « de crise », « de souffrance » ou de « désespérance ».
Il est encore moins un vote « d’extrême droite » ou « xénophobe », insiste-elle. Elle déplore ainsi le fait que Sarkozy et Hollande nie « la sincérité » du vote de ses
électeurs et leur capacité à réfléchir, à se faire une idée personnelle et étayée de l’avenir de leur pays".
Elle estime que les deux prétendants, en insultant instamment ses électeurs, persistent dans un « comportement d’élites arrogantes et méprisantes » qu’elle aurait combattu durant toute
la campagne. « Votre attitude jusqu’ici rend votre quête de ces voix particulièrement illégitime », renchérit-elle.
"N’avez-vous donc rien compris à ce rejet grandissant par
notre propre peuple de ces attitudes aristocratiques, pleines d’un
dédain que les Français ne supportent plus ? ", fustige la
candidate frontiste.
Elle rappelle aux deux candidats que "plus rien ne sera comme
avant, des millions de Français ont redressé la tête. Il est peut-être
encore temps de vous en rendre compte".
"Messieurs les candidats, il vous reste quelques jours de
campagne, et je vous demande, au nom de la démocratie et de la grandeur
du peuple français, de faire preuve de respect",
conclut-elle dans sa lettre.