@ kettner.
Je ne pense pas non plus que le Baclofène résoudrait tous les problèmes, ce serait trop beau. Reste que, avant de s’attaquer aux motivations, il faut d’abord juguler les effets nombreux de la molécule alcool, sinon rien n’est réellement possible.
La personne devenue alcoolique chronique (pas celle qui boit trop épisodiquement) n’est déjà plus vraiment dans un choix, parce qu’elle a dépassé le stade du produit-plaisir et se retrouve piégée dans le produit-nécessité, comme tout toxicomane.
La pratique actuelle visant l’abstinence complète, la barre est placée trop haut pour beaucoup. D’où, en bonne partie, le faible taux de réussite. Mais, c’est ça ou replonger. Le grand intérêt du Baclo est qu’il permettrait d’abaisser cette barre et donc de traiter tous ceux qui ne la passent pas : en clair, les rechutes systématiques bien connues.
A partir de là seulement , la personne serait remise en face d’elle-même et on pourrait parler de responsabilité, volonté et reconstruction. Ce dernier point, d’ailleurs, ne serait pas le plus facile : l’alcoolisme isole, décourage à la longue les meilleures volontés et, même guérie, la personne peut se retrouver seule et...replonger pour ça.
J’exprime ici le point de vue tiré de l’expérience d’un professionnel, confronté pendant trente ans à ce problème. A ce titre, je peux comprendre aussi celui de l’entourage qui ne peut pas avoir le recul nécessaire, trop impliqué, trop souffrant de la situation.