Bonjour Bourricot,
merci de votre article, excellent.
Je me permet d’attirer votre attention sur le livre
« Vies perdues », de Zygmunt Bauman, aux Ed Paillot.
C’est une réflexion sur le phénomène des réfugiés et
des populations qui se retrouvent apatrides, expliquée
sous le jour de la production de rebuts.
De même que les objets que nous utilisons deviennent à plus ou moins court terme des rebuts, le système actuel produit des « rebuts humain »,inemployables,qu’il « convient » de classer, de « ranger », pour qu’ils ne viennent pas envahir les espaces de vies « normaux ».
Parlant des prisons dans nos pays,l’auteur explique que de plus en plus, les « délinquants » ne sont plus considérés comme des concitoyens en difficulté qu’il conviendrait d’aider à se réinsérer(même en les encadrant par un système de sanctions),mais comme une population à part
entière, un peu « étrangère », rebut de la société qu’il
faut aussi « ranger », en quelque sorte, à l’écart de l’espace normal.
Vue sous cet angle, la prison n’est plus un passage
temporaire, sanctionnant une faute que l’on pourrait
purger, mais bel et bien le destin de toute cette
catégorie de population anonyme que l’on nomme les
« délinquants » ; et quand on en sort, on aurait forcément
vocation à y retourner à plus ou moins brève échéance.
Celà correspond au système américain, où vous avez une
proportion ahurissante de gens incarcérés, et, derrière des discours hypocrites,nous nous dirigeons rapidement vers cette conception des choses.
Quand on entend le discours d’un Mr Sarkozy sur les « délinquants », on comprend qu’ils sont devenus avant
tout une population à gérer...
Cordialement Thierry