@bernard29
"Les abstentionnistes sont des gens que l’élection
n’intéresse pas. (paresse, je m’enfoutisme, autre chose à faire, apathie
citoyenne, ça ne les concerne pas) Pour les élections
présidentielles sous la Véme, ça tourne dans les 15 à 20 % d’électeurs.«
Vous prenez vos désirs pour des réalités et vous généralisez un peu vite, me semble-t-il ! Je ne prétends certes pas représenter ici tous les abstentionnistes, mais je puis vous assurer que je suis bien aux antipodes du portrait de l’abstentionniste que vous prétendez brosser. SI je n’ai voté qu’une seule fois depuis 81, c’est pour de tout autres raisons.
La politique de Sarkozy ne me convenait pas : démolir les acquis sociaux (âge de la retraite, etc.), s’aligner systématiquement sur l’Allemagne, engager la France dans une aventure libyenne qui montrait qu’on n’avait rien compris au »printemps arabe« et à son évolution fatale, c’était assez impardonnable.
Mais je suis assez vieux pour savoir comment fonctionnent les socialistes. Je les ai vus à l’oeuvre. C’est à cause d’eux que la politique française est désormais gangrenée par le néo-fascisme d’un FN que Mitterrand a délibérément favorisé en laissant, à partir de 84, le tribun d’extrême droite envahir les écrans de la télévision nationale. J’ai vu des premières loges la destruction qu’ils ont entreprise de l’Education nationale, à partir du milieu des années 80. J’ai vu se multiplier dans ces années-là, qui étaient celles du virage libéral après la fin du gouvernement Maurois, les »nouveaux pauvres", et les Restaurants du Coeur ouvrir en 85, après quatre ans de socialisme - la charité en remplacement de la justice ! Je n’ai aucun mal à concevoir ce qui va se passer au plan économique, et aussi qu’après avoir favorisé le fascisme du FN, les socialistes vont désormais favoriser aussi l’islamo-fascisme en laissant la bride sur le cou aux Frères musulmans qui, dans les banlieues, font tout ce qu’ils peuvent pour ré-islamiser les populations et leur faire retrouver l’obscurantisme du VIIe siècle.
Comment voulez-vous qu’on puisse choisir, dans ces conditions ? La politique de Sarkozy a manqué de cohérence. Le programme de Hollande est d’emblée totalement incohérent et je m’attends au pire. Le pire était prévisible dans les deux cas. Peut-on consentir au pire d’un coeur léger, et tirer à pile ou face entre le risque du coup de pied au cul et celui du coup de poing dans la gueule ?
Ou bien faut-il, à la manière de Pascal, s’abêtir, pratiquer le suicide de l’intellect, écouter des messes électorales, se mettre à genoux avec les dévots, comme l’ont fait les sectateurs de Mélenchon, jusqu’au mysticisme ?
Je suis et resterai athée et sceptique, sur le plan politique comme sur le plan métaphysique, cher Monsieur.