Quelle période ? Vous oubliez de le préciser.
La Corrèze était déjà le département le plus endetté de France en mars 2008, c’est à dire avant que Hollande en devienne président et à l’issue de 10 années de gestion RPR/UMP. D’ailleurs 83% de la dette de la Corrèze provient de cette période... Ouarffff.
Désintox :
Cela fait plusieurs fois que l’UMP matraque l’argument corrézien - « la Grèce de la France ». Avec un thème choc : la Corrèze est le département le plus endetté de France. Ce qui, avec une dette par habitant de près de 1 400 euros, est vrai. L’UMP a simplement tendance à oublier un détail : le département en question a été géré par la droite jusqu’en mars 2008… année où le PS est devenu majoritaire et Hollande président du conseil général. Or, en 2008, le département était déjà le plus endetté de France. Car c’est sous le mandat précédent que la dette est passée de 35 millions en 2001 à près de 300 en 2008. Au budget 2012, elle est de 363 millions. Ainsi, quand Jean-François Copé parle d’une augmentation de la dette de 110 millions d’euros, il choisit un intervalle qui l’arrange (2007-2011) et mélange les époques : les deux premiers budgets ont été votés sous la précédente majorité UMP. « Notre responsabilité est de 63 millions sur 363 millions », réplique la majorité actuelle du conseil général, « 17% pour nous, 83% pour la droite ».
Qu’à cela ne tienne, Jean-François Copé est monté au front jeudi avec un nouvel angle d’attaque : les « 50% d’augmentation d’embauches depuis que François Hollande est président du conseil général ». Réaction immédiate des socialistes, sur la base des chiffres du conseil général. Le nombre d’agents est, au contraire, plutôt stable : 1335 agents en 2008, 1318 en 2009, 1367 en 2012 (dont 66 liés à des transferts de l’Etat).
Mais d’où vient alors le chiffre de l’UMP ? Dans un communiqué publié vendredi, Jean-François Copé l’a maintenu, assurant tout en nuances que « la gestion rigoureuse de la France contraste avec celle calamiteuse de la Corrèze » : « Les chiffres sont publics et sans appel. La cour régionale des comptes du Limousin, dans son rapport du 5 octobre 2010, note que les effectifs de la Corrèze sont passés de 813 personnes en 2007 à 1231 personnes en 2009, soit plus de 51% d’augmentation. » Ce qui est parfaitement exact. Sauf que, là encore, l’intervalle choisi fait toute la différence. Hollande ayant été élu en mars 2008, il peut difficilement être tenu responsable de la hausse entre le 1er janvier 2007 et le 1er janvier 2008 : soit le passage, selon le rapport cité, de 813 à 1174 agents permanents (1), soit +44%. Seule la dernière augmentation (moins de 5%) s’est faite sous le mandat socialiste. Par ailleurs, le même rapport de la chambre régionale explique ces cinq années d’augmentation : « L’effectif total double entre 2004 et 2009 en raison des transferts des personnels de l’éducation et de l’équipement », liés à la décentralisation.
G. La.
(1) Les chiffres fournis par le conseil général, légèrement supérieurs, tiennent compte des emplois saisonniers.