L’emploi industriel aurait disparu de toute manière, ça en change donc rien au final.
Cela dit, le fond du problème réside bien évidemment dans la rigidité monétaire imposée par l’euro qui a forcé tous les capitaux à sortir des pays les moins compétitifs, dont la France, pour aller vers l’Allemagne et autres pays. Sarkozy n’est pas le responsable du déclin de l’industrie française, loin de là. Les technocrates européens avec l’euro, la mentalité anti-entreprises française, la structure réglementaire et fiscale du pays, voilà les vrais coupables. Dans un système de monnaies libres, une monnaie faible permet de conserver sa compétitivité. Dans l’Euro, les usines ferment, et c’est bien logique. En l’occurrence, la fin de l’emploi industriel vient de la mécanisation, comme ce fut le cas avec l’emploi agricole, et des politiques interventionnistes de l’Etat qui viennent causer des mauvaises allocations de capital, et décourager voire faire fuir les diplômés, les entrepreneurs et les capitaux.
Vous évoquez ensuite le protectionnisme, qui est critiquable pour des raisons morales : le protectionnisme est l’expression de la loi du plus fort, celle de l’état, qui favorise arbitrairement certains producteurs aux dépens d’autres (étrangers ou non) ; ainsi que pour des raisons économiques : contrairement à ce que beaucoup pensent naïvement, le protectionnisme ne profite pas aux pays qui le pratiquent. Son seul effet, résultant de la fermeture du marché, est d’augmenter les coûts des produits dans le pays protectionniste, et ceci au profit de quelques producteurs qui s’enrichissent indûment. Bref, le protectionnisme ne peut se faire qu’au détriment de tous le monde sauf d’une poignée de producteur proches du pouvoir. Bonjour l’égalité des droits, on en revient au système actuel : du capitalisme de copinage, du capitalisme d’Etat, bref une forme parmi d’autre de socialisme anti-libéral.
Ensuite, je ne peux m’empêcher de relever les présupposés faux de votre discours. L’Etat n’existe que pour arbitrer la société, certainement pas pour prendre parti ! Qu’une entreprise privée délocalise, c’est son droit, elle n’est pas en prison dans un pays donné. Et quand on est entrepreneur, qu’on a créé des tas d’emplois, payés des tas d’impôts, et qu’en récompense ceux-là même que vous faites travailler vous crachent à la gueule et vous traitent de voleur, on comprend parfaitement que l’on ait envie de changer d’air et d’aller créer des jobs pour des gens moins ingrats, jaloux et malveillants.
Finissons sur une citation à propos : « Tout au long de l’histoire, la pauvreté a été la condition normale de l’homme. Les avancées qui ont permis d’échapper à cette norme, de temps à autre, ici et là, sont le fait d’une minorité extrêmement réduite, fréquemment méprisée, souvent condamnée, et presque toujours en butte aux bien-pensants. Chaque fois que cette minorité a été empêchée de créer, ou, comme cela s’est parfois produit, a été écartée de la société, le peuple est retombé dans la pauvreté la plus abjecte. » (Robert A. Heinlein)