Bonjour hommelibre,
Ce qui est inquiétant, c’est qu’on l’on peut penser que ce premier vote, qui n’a pour objet « que » de retirer l’avortement de la liste des interventions chirurgicales remboursées par l’assurance de base, pourra être suivi dans quelques années par une nouvelle offensive des milieux religieux pour faire interdire le remboursement par les assurances complémentaires, puis faire purement et simplement interdire l’avortement lui même. On peut le prendre comme une première étape, car pourquoi s’arrêteraient-ils là, puisque cela ne va pas au bout de leurs convictions ?
Il faudrait que le remboursement ou non remboursement de l’avortement ne soit pas appliqué de la même façon à toutes les femmes. Admettons que soit acceptable l’idée en général de ne pas rembourser l’avortement, cette idée est acceptable en effet s’il s’agit d’une jeune fille ou femme qui se sert manifestement de l’avortement comme moyen de contraception, et il y en a (je pense qu’il doit plus s’agir de jeunes filles, mais ce n’est qu’une opinion personnelle, voire un préjugé, car je n’ai rien lu sur la question), certes l’erreur est humaine, mais les contraceptifs ça existe (et rappelons, juste au cas où, que le préservatif a également l’immense avantage de préserver du sida) mais ce non remboursement ne devient plus acceptable s’il s’agit, comme vous le dîtes, d’avortement médicalisé pour protéger la vie de la femme, ou dans le cas d’une jeune fille ou une femme qui a été abusée et est tombée enceinte en conséquence. Pourquoi refuser le remboursement dans ces deux cas ?
Le seul fait que les religieux ne semblent pas vouloir prendre en compte ces deux cas de figure montre bien qu’à mon avis ils ne vont pas s’arrêter là à l’avenir.
J’ai l’impression que la stratégie des religieux, de nos jours, est plus d’y aller par petites touches qu’en y mettant le paquet trop vite. On fait plus facilement avaler une mauvaise soupe si on vous la sert à la petite cuillère plutôt qu’à la louche.