Autre sujet (pendant j’y suis, autant faire d’une pierre deux coups) : à propos de la théorie de la plus-value dont vous niez la validité.
Pour justifier votre assertion, vous affirmez que l’humain stricto sensu n’est pas une marchandise contrairement au travail humain. Or, cher ami, dissocier l’homme de son travail comme vous le faites, c’est justement faire de l’humain une marchandise comme une autre. Le travail de l’homme lui appartient en propre au sens où c’est tout son être (corps et esprit) et donc sa propre personne qu’il va vendre ou louer pour effectuer pour autrui une tâche moyennant finance. Ce n’est pas comme s’il louait ou vendait une machine (un tracteur par ex), voire un animal (un cheval par ex), comptant au nombre de ses biens pour effectuer tel ou tel travail pour tel ou tel personne. En l’occurrence, ce n’est pas lui qui effectuera le travail mais sa machine ou son animal.
Conclusion : l’humain et son travail ne faisant qu’un, considérer le travail humain comme une marchandise (c’est-à-dire au même titre que le travail d’une machine ou d’un animal) équivaut donc à considérer l’homme comme une marchandise. Ce qui valide la théorie de la plus-value.
Vous dites, par ailleurs, que si un individu crée 1000 fois plus de valeur qu’un autre il est normal qu’il touche 1000 fois plus que lui.
Or vous oubliez que sans le travail de tout ceux qui ont soi-disant créé 1000 fois moins de valeur que lui, il n’aurait pu justement créer toute cette valeur. Du travail des « petites mains » dépend justement les performances des « stars » de l’entreprise.
La production d’une entreprise est le résultat d’un travail collectif compris comme l’agrégat du travail des individus constitutifs de celle-ci. Tous les éléments de l’entreprise sont donc interdépendants. Vient à manquer un seul élément à cette belle mécanique et celle-ci prend le risque de péricliter. D’où le caractère très relatif des performances individuelles au sein des entreprises. Laquelle relativité devrait suffire à justifier une réduction drastique des écarts aberrants en termes de rémunération.
Le problème des libéraux repose justement sur cette négation dogmatique du collectif au profit de l’individu déconnecté de son prochain. Ce qui constitue une aberration qu’avait déjà dénoncée en son temps Proudhon- qui allait influencer Marx dans l’élaboration de sa théorie de la plus-value.
Ainsi, dans « Qu’est-ce que la propriété ? », Proudhon explique que même si un capitaliste payait le travail du salarié à « son juste prix » (qui serait encore à définir !) il reste une partie du produit qui reste dérobé : celui né de l’association des travailleurs dans l’atelier : la force collective de travail. Pour l’expliquer Proudhon recourt à une démonstration à partir d’un événement qui frappa l’imaginaire de ses contemporains : l’érection de l’obélisque de la place de la Concorde. Ainsi, les 200 grenadiers qui ont érigé en un jour l’Obélisque ont accompli un travail que n’aurait pu accomplir un seul grenadier en 200 jours, mais son salaire aurait été la somme de ceux versés aux 200 grenadiers : le capitalisme ne paie pas la « force immense qui résulte de l’union et de l’harmonie des travailleurs, de la convergence et de la simultanéité de leurs efforts ».
Pour Proudhon, donc, le non paiement de cette force collective constitue une escroquerie, un vol puisque les travailleurs, si cette partie de leur ouvrage lui avait été réglée, pourraient renouveler sans problème l’opération. Or ils restent dans la précarité, à la merci de leur employeur. Il faut, par conséquent, faire cesser ce vol et conserver aux travailleurs leur propriété. Et sa proposition est d’organiser l’échange de cette propriété et son contrôle par le fédéralisme industriel. Dans le même temps la vie sociale s’organise, elle, dans la commune fédérée aux niveaux régional, national et international. La gestion de l’ensemble demeurant sous contrôle des producteurs par le biais des mandats de gestion et de mandats impératifs dont les titulaires doivent rendre compte régulièrement.
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