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Commentaire de igor bogdanoff

sur Lettre Ouverte à Mr Monthubert, Président de l'Université Paul Sabattier


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igor bogdanoff 13 mai 2012 02:29

« Vos travaux auront au moins mis en lumière cette situation grotesque où une théorie abstraite invérifiée (ou plutôt ses partisans) se permet de rejeter en bloc une autre théorie abstraite invérifiée... »


Vous avez absolument raison : c’est exactement le sentiment que nous avons de cette très situation étrange qu’a atteint la physique théorique : entre les théories des cordes (et toutes ses dérivées jusqu’à la théorie M) et les deux ou trois versions de la gravité quantique à boucles, on est désormais confrontés à un « paysage » (pour reprendre une expression venue des cordes) si hautement spéculatif qu’une approche en vaut une autre. Cela dit, nous avons toujours pris soin, Grichka et moi, de chercher des points de rencontres entre nos idées et d’éventuelles confirmations expérimentales ou observationnelles. Nous avons donc risqué deux prédictions dans nos travaux : la première concerne la topologie de l’Univers (selon nous, il s’agit d’une sphère S3), la seconde, l’énergie noire. 

Ces dix dernières années on a assisté à l’émergence d’une nouvelle discipline de recherche dans le domaine scientifique : la cosmologie observationnelle. Celle-ci a permis de vérifier expérimentalement le bien-fondé des modèles cosmologiques issus de la théorie de la relativité générale, grâce aux observatoires astronomiques envoyés dans l’espace (comme par exemple les Téléscopes Spatiaux Hubble, et Spitzer, ou les observatoires COBE, WMAP, IUE, XMM-Newton, Integral Planck). C’est ainsi que l’on a découvert que l’Univers est en expansion accélérée parce qu’il est soumis à une sorte d’énergie encore inconnue , que l’on a appelée “énergie noire”. En fait, cette dernière ne serait rien moins que la résultante de la Constante Cosmologique, qui, soit dit en passant, d’après les mesures effectuées, n’est pas du tout égale à zéro (comme le pensait d’ailleurs Einstein).

Or nous supposons fortement qu’il pourrait exister un lien direct entre l’énergie noire et notre idée de fluctuation de la signature de la métrique à l’échelle de Planck. En effet, à cette échelle, la signature de la métrique fluctuante est de la forme (+++±). Or, cet état est équivalent au couplage entre la métrique à trois dimensions (+++) et un champ scalaire complexe (±) de la forme dilaton (réel) + axion (imaginaire). La question est alors : après le Big Bang, qu’advient-il de ce champ scalaire ? Ici, notre hypothèse est que le champ imaginaire, du type axion, « devient » la quatrième dimension de la métrique 3D, autrement dit joue le rôle de la dimension temporelle. Reste donc le champ scalaire réel, du type dilaton.  Selon nous, une fois découplé de l’hypersurface tridimensionnelle, ce champ joue tout simplement le rôle de constante cosmologique et accélère donc l’expansion de l’Univers. C’est ce qui, compte tenu de nos calculs, nous a amenés, à partir de 1993, à “prédire” l’existence inéluctable de quelque chose comme l’énergie noire et de l’accélération de l’expansion.



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