Lettre Ouverte à Mr Monthubert, Président de l’Université Paul Sabattier
Le droit à la critique scientifique l’emporterait-il sur le droit tout court ? un scientifique aurait-il le droit, en s’abritant derrière le principe bien commode de la « libre critique », de tout dire et de tout faire ?
Cher Mr. Monthubert,
Mr. le Président,
Permettez nous d'inscrire quelques remarques dans cet espace en réponse à votre interview publiée récemment sur le site de La Dépêche. En préambule, il nous semble nécessaire de clarifier plusieurs points importants.
1. Depuis le 17 décembre 2004, Mr Riazuelo s'est livré, bien au-delà d'une action critique objective, scientifique et constructive, à une série de manoeuvres malhonnêtes qui l'ont progressivement disqualifié à nos yeux. Non pas en raison de la sévérité de ses "critiques" envers nos ouvrages, mais parce qu'il n'a pas hésité à se comporter comme un délinquant.
2. Le vol de la version préliminaire de la thèse de Grichka, élaborée huit ans avant la soutenance, ne relève pas d'une "saine action critique" mais, au contraire, d'une manoeuvre malveillante destinée, comme l'a noté le Tribunal, à nous discréditer. Ce faisant, Mrt Riazuelo a tout simplement enfreint la loi.
3. Dès lors, si nous avons décidé de porter plainte contre cet individu, c'est essentiellement parce qu'il n'a eu de cesse de nous diffamer par courriers (dont nous avons eu les copies) auprès de nos très nombreuses relations de travail dont voici quelques exemples :
Gabriel Simonoff (physicien, Pdt du Jury de nos thèses), Daniel Sternheimer (mathématicien, directeur de nos thèses), Arkadiusz Jadszik (physicien théoricien, préfacier de notre ouvrage Avant le Big Bang), Jack Morava (physicien théoricien, rapporteur du jury de nos thèses), Jac Verbaarshot (physicien théoricien, examinateur du jury de nos thèses), Shahn Majid (examinateur du jury de thèses), Didier Arnal (mathématicien, membre du laboratoire de mathématiques de Bourgogne auquel nous appartenions pendant la thèse), Eric Leichnam (mathématicien, rapporteur de thèse), George Smoot (astrophysicien, interviewé dans Le Visage de Dieu), Jean-Michel Lamarre (astrophysicien auteur du croquis du satellite Planck publié dans Le Visage de Dieu) John Mather (astrophysicien, postfacier dans Le Visage de Dieu), Jim Peebles (astrophysicien, posfacier dans Le VIsage de Dieu), Robert Wilson (astrophysicien, préfacier du livre Le Visage de Dieu)...etc.
Cette liste est loin d'être complète. Or la manière dont Mr Riazuelo nous a décrits dans ses courriels envoyés à ces divers scientifiques ne relève pas d'une "saine action critique", mais du délit de diffamation et de la dénonciation calomnieuse. Pour preuve : Mr Riazuelo n'a pas hésité à inventer de toutes pièces des citations qu'il a publiées sur son site professionnel de l'IAP (sous le titre "'Bogdaneries" aujourd'hui disparu en raison de la condamnation).
4. Il se trouve, en effet, que Mr Riazuelo n'a pas hésité à attribuer des citations frauduleuses à...Robert Wilson (prix Nobel de physique), John Mather (prix Nobel de physique) et Jim Peebles (prix Craffoord d'astronomie). Naturellement, ces citations créées de toutes pièces par Mr Riazuelo laissaient croire que ces trois savants remettaient brutalement en cause leur participation à notre ouvrage : Riazuelo fait dire à Jim Peebles : "J'ai été dupé" ! tandis que John Mather se voit attribuer une phrase selon laquelle il aurait "accepté de postfacer notre livre sans l'avoir lu" et, enfin, "révisé" par Mr Riazuelo, Robert Wilson se déclare "effaré et a failli tomber à la renverse lorsqu'il a découvert le titre de notre livre".
5. La violence de ces soi-disant "citations" attribuées à des savants que nous connaissions bien et avec lesquels nous avions les meilleurs rapports nous a donc amenés à prendre aussitôt contact avec MM Peebles, Mather et Wilson : après avoir lu ce que Mr Riazuelo leur faisait dire sur son site, ils nous ont immédiatement répondu qu'ils n'avaient jamais tenu de tels propos. Mieux encore : ils nous ont transmis les copies des courriers qu'ils ont adressés à Mr Riazuelo en lui demandant expressément de retirer les propos frauduleux qu'il leur attribuait.
6. Or malgré ces demandes pressantes, Mr Riazuelo n'en a strictement rien fait. A tel point que John Mather s'en est étonné à deux reprises dans les courriers qu'il nous a transmis par la suite.
7. Ce comportement montre à quel point Mr Riazuelo, loin d'apparaître en "scientifique honnête" est, en réalité un délinquant. Si nous prenons le risque d'affirmer ceci publiquement, c'est que nous détenons, bien entendu, toutes les preuves de sa forfaiture : nous le mettons au défi d'établir qu'il n'a pas falsifié les propos de MM Peebles, Mather et Wilson dans la seule intention de nuire. Naturellement, nous tenons à votre disposition (et à celle de qui voudra) les copies de nos échanges avec MM Peebles, Mather et Wilson ainsi que la copie des courriers très précis et très fermes qu'ils ont envoyés à Mr Riazuelo. Ces échanges établissent, sans le moindre doute possible, la malhonnêteté patente de Mr Riazuelo : le parquet de Paris n'a pas été dupe de la personnalité et des actions délictueuses de ce triste individu et l'a placé en voie de condamnation pour cela.
8. Nous comprenons parfaitement que votre rôle, Mr le Président, consiste à apporter votre soutien à tous ceux qui oeuvrent, dans le respect de l'éthique scientifique, à la protection des valeurs de la science.
9. Malheureusement, force est de constater que Mr Riazuelo ne fait pas partie des chercheurs "honnêtes et respectables" exclusivement inspirés par la seule protection des valeurs de la science. En prenant sa défense, Mr le Président, nous sommes désolés d'affirmer que vous prenez la défense d'un délinquant. Nous pensons sincèrement que vous ne pouviez pas connaître l'étendue des actions malhonnêtes, répréhensibles et délictueuses de cet individu. Tout comme la très grande majorité des signataire de la fameuse pétition.
10. Tout au long de ces années, soit directement, soit sous divers pseudonymes que nous avons répertoriés, Mr Riazuelo s'est donc livré à une destruction systématique de notre travail et de notre réputation. C'est lui qui, entre autres, a joué le rôle de "procureur" aux côtés des rédactions de divers journaux, en particulier auprès de la journaliste de "Marianne" : c'est lui qui a sollicité le "pseudo-rapport" frauduleux du CoNRS et l'a transmis, là encore en violation de la loi, à la journaliste de Marianne.
11. Nous avons passé dix ans à étudier très sérieusement les mathématiques et la physique théorique sur les bancs de l'Université de Bourgogne. Au moment où nous avons pris la décision de redevenir étudiants, nous étions des soi-disant "vedettes" de télévision. Nous avions bien conscience, à cette époque, d'avoir oeuvré, bien plus que beaucoup d'autres, en faveur de la science : nous savions que nous avions suscité, grâce à notre émission Temps X, un très grand nombre de vocations scientifiques. Il s'agit là d'un fait que nul ne peut contester. Or nous avons volontairement renoncé aux propositions de Mr Christian Dutoit, alors directeur adjoint des programmes de TF1, pour nous engager, par passion, dans deux thèses de doctorat de mathématiques et de physique théorique. Nous avons volontairement renoncé au confort financier qui nous était offert par une grande chaîne de télévision et opté... pour le tableau noir. Nous sommes donc passé pendant près de dix ans, sous le contrôle de Moshé Flato, un mathématicien de haute réputation qui ne nous a épargné aucun "travaux forcés" en algèbre, aucun exercice de calcul : il nous a hissés d'une main de fer au niveau d'une thèse de doctorat. Nous avons passé d'innombrables nuits blanches à étudier la théorie des groupes quantiques, celle des algèbres d'opérateurs, mais aussi la théorie KMS, etc. Nous avons travaillé dur, pendant dix ans, sans le moindre soutien financier, sans aucune aide. Nous nous y sommes ruinés, à tous les sens du terme : l'un de nous a divorcé (parce que son épouse avait épousé une personnalité de la télévision, pas un étudiant sans argent) les dette se sont accumulées à tel point que nous y avons perdu nos meubles et notre logement : nous continuons aujourd'hui encore à éponger ce formidable passif. Quel étudiant en thèse, parfaitement protégé par les systèmes boursiers et autres aides de toutes sortes, peut sérieusement en dire autant ?
12. Malgré tous ces obstacles, notre parcours semé d'embuches, de pièges de toutes sortes, de coups bas, de retournements, de catastrophes familiales ou financières, nous avons fini par soutenir ces thèses. Elles nous ont coûté cher. Très cher. Bien plus cher qu'à n'importe quel thésard "normal" : non seulement, Flato nous a contraints à travailler deux fois plus que ses autres étudiants, mais en plus, nous avons failli sombrer corps et biens avec cette thèse.
13. Ceci pour dire que nous mettons au défi quiconque de prétendre que nous n'avons pas défendu nos thèses clairement, honnêtement, passionnément, en acceptant tous les sacrifices auxquels nous avons été contraints et dont aucun étudiant "normal" n'a la plus petite idée.
14. De la même manière, nous mettons au défi quiconque d'établir que nos jurys auraient étés "complaisants" (alors qu'il s'agit de personnalités de haut niveau, aussi bien sur le plan moral que scientifique : leur réputation les met définitivement à l'abri de ce genre de rumeurs) ou pire encore, comme nous l'avons lu trop souvent, que les membre de ces jurys auraient été "achetés" ! De telles insituations sont honteuses pour ceux qui en sont l'origine et qui les propagent sur internet.
15. Nous pensons qu'il est grand temps de faire cesser ces rumeurs : elles ne sont pas seulement préjudiciables envers nos personnes et notre réputation, mais aussi envers la communauté scientifique qui n'a pas besoin de ce combat inutile. Lorsque nous avons lancé un "défi" aux scientifiques, c'était bien dans l'intention de montrer que nous n'avons ni usurpé nos thèses, ni le savoir qu'elles contiennent. Après avoir passé dix ans à étudier chaque détail du modèle de type "pré big bang" que nous défendons, nous sommes prêts à répondre à n'importe quelle question, à défendre n'importe quelle équation. Pas parce que (comme l'a étrangement écrit un journaliste) nous serions des "mentalistes" (et quoi d'autre encore ?) mais parce que nos idées sont, tout simplement, "défendables" : contrairement à ce qu'affirment la très grande majorité de ceux qui commentent nos travaux sans rien y comprendre et sans même les avoir lus, nos idées sur la "fluctuation de la signature de la métrique à l'échelle de Planck" ont été validées par des experts mondialement reconnus qui, eux, loin de toute polémique, ont compris que ces hypothèses étaient scientifiquement fondées et cohérentes : quelle thèse défendue aujourd'hui en France peut-elle prétendre avoir suscité pas moins de 23 rapports positifs au total ? Il en va évidemment de même pour les journaux scientifiques qui ont publié nos articles : ceux-ci ont été acceptés honnêtement, publiés clairement, sur la base de rapports émis par des experts qui ne nous connaissaient pas mais qui étaient qualifiés pour juger du contenu de nos publications.
16. Encore une fois, nous pensons que la science ne se fait ni sur des blogs, ni dans les tribunaux, ni dans des pétitions. Dans un esprit d'ouverture et soucieux de vérité, nous renouvelons notre proposition d'une conférence scientifique au cours de laquelle nous pourrions exposer nos idées et les soumettre, scientifiquement, honnêtement, à la critique de ceux qui accepteraient une telle rencontre.
17. C'est la raison pour laquelle, Mr le Président, nous avons pris la liberté de vous adresser cette "lettre ouverte" : si vous en acceptiez le principe, notre proposition pourrait déboucher sur une invitation de votre part à Paul Sabattier pour une conférence au cours de laquelle nous exposerions scientifiquement nos travaux. Vous ne prendriez guère de risque en acceptant cette proposition : soit nous parvenons à convaincre notre auditoire - et dans ce cas, vous auriez pris une initiative qui va dans le sens de l'éthique et de la vérité scientifique -, soit (dans l'hypothèse où nous serions aussi "nuls" que le prétendent les uns et les autre) la foule pourrait toujours se réjouir de voir deux "imposteurs" (c'est ainsi que nous sommes perçus) enfin démasqués par de "vrais" scientifiques.
18. Nous sommes prêts à accepter cette rencontre. Nous en faisons même clairement la demande. Sans aucune restriction, avec les seules certitudes scientifiques que nous avons à défendre. Sur la base du théorème que nous avons construit dans le domaine des groupes quantiques. Un théorème que nous pouvons défendre devant des mathématiciens. Sur la base des hypothèses "robustes" que nous avons introduites dans les domaines physiques (en particulier sur la théorie KMS), etc.
19. Contrairement à ce qu'a voulu faire croire Mr Riazuelo, contrairement à ce que prétendent les signataires des "pétitions à répétition" qu'il a entrainés derrière lui, nous sommes ouverts, plus que quiconque, à la critique. A condition que celle-ci soit honnête et scientifique. Le document préliminaire qui a été volé par Mr Riazuelo et publié sur son blog dans le seul but de nous dénigrer n'a aucun rapport avec nos thèses. Prétendre que nous avons souhaité nous soustraire à la critique alors même que nos thèses sont accessibles sur le serveur du CNRS depuis plus de dix ans relève de la pure escroquerie intellectuelle.
20. Contrairement à ce qu'affirment Mr Riazuelo et tous les signataires de la "pétition de soutien", il suffit donc à ceux qui souhaiteraient en apprécier le contenu et en débattre avec nous de télécharger ces thèses, de les étudier sans a priori et de nous rencontrer par la suite dans le cadre d'un échange serein et honnête.
21. Dans le cas, Mr le Président, où vous ne donneriez pas suite à cette proposition publique d'un exposé de nos travaux à Paul Sabattier (ce que nous regretterions beaucoup, ne serait ce qu'en raison du fait que nous viendrons "en voisins" depuis notre pays, le Gers) nous osons croire qu'une autre université accepterait le principe de cette "conférence Bogdanoff" au cours de laquelle, comme nous l'avons indiqué, aucune question ne serait évitée, aucune équation ne serait laissée dans l'ombre. Après tout, nous osons croire que si tant de scientifiques ont consacré autant de temps à réfléchir à une pétition qu'ils ont finalement signée, peut-être qu'un petit nombre d'entre eux serait alors curieux de savoir si il n'y a pas, tout compte fait, "quelque chose" qui pourrait être intéressant dans nos travaux.
Nous vous remercions de votre attention et, dans l'attente de votre réponse, nous vous prions de trouver ici, Monsieur le Président, l'expression de notre meilleure considération.
Grichka Bogdanoff Igor Bogdanoff
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