Je rebondis sur la problématique de l’apparence qu’a abordée Herbe.
Tous les déguisements ont toujours jeté un trouble chez les observateurs, trouble allant à discréditer les déguisés.
Il y existe une sourde mais lancinante question de sincérité avec Zorro, Batman, Mandrake, BHL, Carla Bruni, Michael et La Toya Jackson, Lolo Ferrari, Cher, Donatella Versace, Dali, Jocelyne Wildenstein...
On peut faire un lot séparé avec les cas des George Sand, Chevalier d’Eon, les travestis
Un autre lot concernant les Jeanne d’Arc qui eurent à se déguiser provisoirement et pour des raisons pratiques
Il y a ceux qui, jouant les immortels, se sont coupés de leurs racines ou famille tels les comtes de Saint Germain ou Belfort, Cagliostro, Nostradamus, Lobsang Rampa, les gourous
Et enfin un dernier lot avec les Raspoutine qui ont une allure naturellement étrange
Le cas des Bogdanov m’apparaît très proche de celui des Jackson ou de Wildenstein.
Ils avaient commencé à tirer de leur gemmellité naturelle un particularisme télégénique (Idem pour les soeurs Labèque), puis ils ont amplifié leur particularisme pour qu’il ne s’épuise pas et sont allés à se déguiser en aliens. Poursuivant, ils en sont venus à modifier leur corps.
Il y a donc une sourde question de discrédit (d’autres codes, d’allocodes) mais elle est compensée par l’effet de fascination que provoque l’étrange (pygmées, femmes à plateau...)
En général, ces personnes qui choisissent de fasciner par leur allure étrange installent entre eux et leur public un maillon intermédiaire (une personne à statut privilégié, un objet concret ou abstrait rare) qui leur sert de faire-valoir ou de preuve qu’ils comprennent la langue des humains et qu’ils sont accessibles à celui qui se donne la peine de parler leur langage.
Dieu serait physique, il serait sensiblement dans ce cas.
Chez les Bogdanov, le maillon intermédiaire c’est les media certes mais c’est surtout l’un pour l’autre. Ils se retrouvent, comme tous les grands mystificateurs, à devoir lutter en permanence afin de conquérir la crédibilité qu’altère leur panoplie. C’est un sort en ouroboros.