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Commentaire de Christian Labrune

sur Décrets de dernière minute... en matière d'éducation


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Christian Labrune Christian Labrune 14 mai 2012 13:13

Rosemar,
Ces sortes de péripéties sont complètement dépourvues d’intérêt. Des décrets sont signés, ils seront abrogés quinze jour plus tard, c’est sans grande importance.
La politique du dernier gouvernement en matière d’école aura été lamentable. Je ne parle pas seulement de la suppression des postes au fur et à mesure des départs en retraite. Il semble qu’on n’ait toujours pas compris que lorsqu’on détruit le système d’instruction publique, c’est à la République elle-même qu’on s’attaque.
Mais cette destruction n’aura pas été l’oeuvre du sarkozysme. Elle aura eu lieu sur une période d’une quinzaine d’années, initiée par le socialiste, avec leur mot d’ordre stupide des 80% au niveau du bac. Pourquoi se limiter à 80% et accepter encore le sacrifice de 20% de la population scolaire ? On pouvait aller jusqu’à 100% pendant qu’on y était, puisqu’on ne se souciait plus du tout du réel. On pouvait même décréter que les citoyens naissaient libres, égaux et bacheliers, cela leur eût évité bien des souffrances. Cette politique de gribouille a eu des conséquences atroces. En 86, je me souviens que j’avais joint à un paquet de copies de bac particulièrement calamiteux une petite note demandant quel serait le pourcentage d’illettrés aux prochaines sessions du bac. L’année suivante, pour la première fois, on avait préféré ne pas me convoquer, cela avait très fortement déplu ! Et pourtant, aujourd’hui, il n’y a plus personne (et en particulier parmi les enseignants) qui ne se soit rendu compte qu’avec un bac en poche on peut être resté parfaitement illettré, incapable de lire un texte et en même temps de le comprendre, plus encore incapable de rédiger sans fautes un paragraphe de trois lignes qui ait un sens. Comment en est-on arrivé là, avec l’appui des syndicats jaunes, de la FEN en particulier ? Ce serait trop long à expliquer, tout un livre n’y suffirait pas.
Mais ce qu’on peut craindre, c’est que les enseignants définitivement inféodés à la peste rose et très bien anesthésiés par ses productions idéologiques ne continuent à appliquer sans réagir (quand on est fonctionnaire, on obéit, disent-ils, en oubliant Vichy) des dispositions de plus en plus abominables. De « réforme » en « réforme », les enseignements se sont peu à peu vidés de tout contenu, l’école a consenti à n’être plus que le lieu de plus en plus violent de l’apprentissage d’une « citoyenneté » qui, sans la culture, est désormais un mot vide, une vraie baudruche.


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