• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Christian Labrune

sur Décrets de dernière minute... en matière d'éducation


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Christian Labrune Christian Labrune 14 mai 2012 18:33

"L’éducation nationale qui produit 40% de malfaçons donne une image éxecrable. Les profs se foutent de l’avenir des enfants, L’éducation nationle est la honte de notre pays.« 

Bulgroz,

Cela ne sert pas à grand chose d’insulter les profs d’une manière aussi outrée et carrément haineuse en ignorant apparemment tout des difficultés du métier. Au reste, vous parlez de »malfaçon", ce qui est tout à fait révélateur, c’est-à-dire que l’enseignement, pour vous, c’est à peu près comme la maçonnerie. On sait combien de temps il faut pour monter un mur jusqu’à telle hauteur, si on n’y est pas à la fin de la journée, c’est probablement qu’on a passé son temps à fumer ou à discuter avec le copain ! Mais le matériau - si j’ose dire - sur lequel travaille l’enseignant n’a pas l’inertie des briques ou des pierres. Ce que vous faites en deux heures avec une classe, il vous faudra trois heures pour le faire dans une autre, avec une dépense d’énergie quelquefois bien supérieure. Quand une classe a un bon niveau, le cours n’est même pas un travail, on n’a pas du tout l’impression de fournir des efforts, c’est un de ces moments agréables qui ont fait si longtemps le charme du métier. Et, tout à fait paradoxalement, les progrès sont immédiats. Dans le cas inverse, on s’épuise, on rame comme un galérien, on s’use les nerfs pour un résultat qu’on jugera tout à fait insignifiant parce qu’on se rendra compte à l’heure suivante que rien n’a été compris, que rien n’a été retenu. Et encore, je simplifie en opposant la bonne classe à la mauvaise. Dans la réalité c’est plus nuancé, et vous pouvez avoir des deux côtés en proportions différentes des élèves qui sont au niveau et d’autres qui ne le sont pas, ce qui impose toujours de sacrifier quelque peu les uns au profit des autres. Ca, c’est le métier ordinaire, mais les bonnes classes, cela devient rare, et il est de plus en plus fréquent désormais que tout le monde se trouve, dès septembre, en situation d’échec, prof comme élèves. Je voudrais vous y voir à expliquer une tragédie de Racine à des gens qui ne peuvent même plus comprendre la langue de leur siècle parce que le vocabulaire leur manque et que la moindre phrase dans un simple journal peut aisément devenir pour eux une énigme indéchiffrable.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès