On parle ici, comme si souvent sur ce site, de changer toute la structure du monde en protestant bien fort. Cette légèreté dans le discours devient lassante, car la structure qui contrôle le monde est la plus complexe et la plus subtile qui ait jamais existé. Elle ne s’évanouira pas si on gesticule.
http://nouvellesociete.wordpress.com/2011/10/03/si-on-change-les-maitres-du-monde/
Même si on pouvait la faire disparaître par des incantation, d’ailleurs, Il n’est pas prouvé que cette force ne gère pas le monde de bonne foi et que,considérant la nature humaine et le développement présent de la technologie, une alternative soit disponible qui permettrait de le faire mieux qu’elle.
De toute façon, la SEULE façon de détruire cette structure, serait que des individus, chacun agissant seul et en silence, décident de TOUT faire et d’affecter toutes leurs ressources à cette destruction. Si les individus qui prennent cette décision sont en nombre suffisant, compte tenu du pouvoir de nuire dont chacun dispose dans une société complexe, ils pourraient constituer la masse critique pour que le système cesse de fonctionner presque instantanémen et sans cause apparente, comme un cerveau où s’arrêterait l’activité neuronale.
Evidemment, c’est une décision irrationnelle, comme scier la branche sur laquelle on est assis en espérant qu’on aura découvert l’anti-gravité avant de toucher le sol. Mais plus le monde est complexe, plus nous sommes interdépendants et plus le seuil critique s’abaisse. Plus l’on provoque les individus par l’injustice et la misère, plus l’irrationalité devient une option acceptable, voire séduisante pour beaucoup, comme en font foi le terrorisme et la recrudescence des religions. Le danger que tout craque est bien là
Il faudrait donc que des choses changent... et ce sont ceux qui ont le pouvoir qui peuvent les changer. Toutes les vociférations et les appels à la révolution, sur ce site ou ailleurs, ont donc une utilité, mais une seule : convaincre ceux qui ont le pouvoir de faire certains changements, pour leur bien comme pour le nôtre.
Pierre JC Allard