Si je peux me permettre, au sujet des problèmes cardiaques de Shelby, je crois qu’il y a eu une erreur de traduction ou d’interprétation quelque part. Shelby souffrait d’une angine de poitrine, et le traitement de l’angine de poitrine c’était la nitroglycérine (oui, comme dans « Le salaire de la peur »). Shelby raconte lui-même dans son autobiographie « Cobra story » (en français « Des Cobra aux Ford du Mans », chez Marabout) comment il courait ses dernières compétitions avec un comprimé de nitroglycérine sous la langue. A mon avis il y a eu confusion sur l’abréviation « nitro ». Le nitrométhane étant fréquemment utilisé aux Etats-Unis pour booster les dragsters (par apport d’oxygène dans le mélange air-essence). Shelby n’a pratiquement couru que dans la catégorie sport « à l’européenne » (organisé par le SCCA, Sports Cars Club of America) en rupture de ban avec le sport automobile américain traditionnel, « roadsters » d’Indianapolis, « midgets » de course sur piste cendrée ovale, NASCAR sur la plage de Daytona etc..., très axé « spectacle ».
Quant à la Corvette « Italia », je ne crois pas qu’elle ait été autre chose qu’une star de salon, la General Motors étant formellement opposée à la course automobile à l’époque (Ford, Chrysler et GM avaient signé un « pacte de non-agression » en 1957 leur interdisant de courir). Après la dénonciation du pacte par Ford, avec son programme de compétition tous azimuths « Total Performance », GM est discrètement revenu à la compétition, d’abord avec la Cheetah-Chevrolet et les Corvette « Grand Sport » puis avec le soutien discret mais déterminé à Jim Hall et ses très performantes Chaparral à boîte automatique.
En tout cas, merci pour ce fort agréable article !