Et pour rentrer dans le débat, je donne raison à Armand, qui n’a pas du tout dit ce que Sisyphe a voulu comprendre. Une fois encore, ce dernier ne fait que projeter sur son interlocuteur une image de méchant stéréotypé pour avoir l’illusion de lui clouer le bec avec une argumentation facile.
La fait d’imposer la parité homme-femme est bien entendu un choix vide de sens et potentiellement néfaste pour les femmes. Il suffit pour comprendre cela de considérer que si l’on nomme un gouvernement en se basant uniquement sur les compétences des individus, il n’y a pas de raison a priori de tomber pile-poil à 50% d’hommes et 50% de femmes (la loi des grands nombres n’a pas cours ici puisqu’on choisit un gouvernement parmi un nombre déjà restreint de personnes, dont la répartition des genres n’est pas forcément paritaire). Si, parmi les personnes jugées dignes d’intégrer le gouvernement, il y a 50% d’hommes et autant de femmes, alors je ne vois pas pourquoi on devrait dire que c’est un bien en soi ; si on tombe sur 60% d’hommes et 40% de femmes, alors rétablir la parité de force revient à léser les 10% d’hommes qui avaient été jugés compétents pour leur substituer 10% de femmes qui n’avaient pas été estimées parmi les plus compétentes. Dans le cas inverse, on lèse 10% de femmes sans aucune raison. Bref, à moins qu’il y ait une parité naturelle, qui s’impose d’elle-même, vouloir à toute force que le nombre d’hommes et de femmes soit le même revient à se priver des forces les plus aptes.
Ensuite, il est évident que les femmes qui composent une liste paritaire pourront toujours se voir dire par quelques aigris qu’elles ne doivent leur place qu’à leur sexe, et aucunement à leurs compétence, ce qui diminue leur mérite et leur légitimité.
C’est pour cela que la parité, comme toute idée de quota, est absurde et antiféministe.
J’ajoute que j’attends avec impatience le jour où la France aura l’idée d’imiter l’Argentine, où il est désormais possible de choisir librement son genre. Comment les problèmes de parité se régleront-ils quand l’esprit de la loi aura posé que le genre n’est qu’une construction sociale dont on peut se défaire comme on veut et nullement un fait biologique ?