Il y a, en effet, de bonnes raisons pour que Mélenchon aille affronter Le Pen sur les terres pas-de-calaises.
Et, l’auteur du texte les a très bien expliquées et rappelées. S’agissant des mauvaises raisons, il y en a trois qu’on ne peut pas, quand on est de gauche, passer sous silence.
1° qu’on le veuille ou non, Hénin-Beaumont est, pour le leader du Front de Gauche, un parachutage. Bien sur, ce n’est pas le premier, ni le seul. Le FHaine recourt allègrement à cette pratique. Le PS, également. Mais, la pratique de notre Front doit-elle être identique à celle des autres partis ? Dans son ensemble, la population n’aime pas les parachutages, même risqués. Et, pour Mélenchon, au prix d’un grand écart géographique, c’est après les élections européennes, le deuxième.
2° Et, justement, l’Europe, où tout se joue. Déserter, cette scène-là est regrettable. Mélenchon, par son intelligence, sa réactivité, sa sagacité, son positionnement, apportait beaucoup à la connaissance des questions européennes, parfois si ardues, et à leur compréhension. S’il est élu dans le Pas-de-Calais, il a déjà annoncé qu’il renoncerait à son mandat d’eurodéputé, préférant siéger à l’Assemblée nationale. Qui pour le remplacer dans cette tâche d’éducateur populaire ?
3° Et, dans tout cela, le grand-sud-ouest, dont il est le représentant à Strasbourg, délaissé, abandonné. Et, pas demain, aujourd’hui même, alors que l’on aurait bien besoin de lui, en terre toulousaine, notamment. Certes, le tribun a un talent hors pair. Je l’ai suivi avec impatience et délectation, soir après soir, pendant toute sa campagne. Mais, sauf à verser aveuglément dans le culte de la personnalité, il faut bien avouer qu’il ne possède pas encore le don d’ubiquité. Et, dans ma terre toulousaine, on le saurait, et on aurait pu même déjà le constater.