Excellent article traitant plutôt bien d’un sujet particulièrement pertinent en période électorale, mais pas seulement.
En effet, l’humain est à la fois grégaire et individualiste. C’est un constat, c’est sa nature duale, qui le porte à tantôt privilégier le collectivisme, tantôt l’individualisme.
Depuis la division d’Adam et d’Eve l’individu est partagé entre le besoin de se sentir entouré de sa famille, de ses semblables, de défendre ses gènes d’une part, et ses velleités d’indépendance et d’autonomie d’autre part, d’évolution à titre individuel qui lui donnera, espère-t-il inconsciemment ou pas, un pouvoir sur le groupe. Que ce soit une autorité de chef de guerre ou le pouvoir magique d’un chamane.
Ce n’est pas un problème nouveau mais il ne fait que se cristalliser un peu plus dans nos modernes sociétés occidentales.
Est-ce à dire que l’homme occidental moderne est égoïste ?
Non. Pas plus pas moins que l’homme de Néanderthal. Simplement il n’a pas la même hiérarchie de valeurs.
A l’exception des quelques rares pauvres non-assistés, considérés à tort ou à raison comme « marginaux » de la société au sens de « quotité négligeable » (c’est terriblement cynique de dire les choses comme ça mais c’est la réalité du point de vue d’un entomologiste), la subsistance est aujourd’hui pratiquement assurée pour tous. L’essentiel étant garanti, le superflu prend dès lors une importance très surfaite qu’il n’avait pas auparavant chez nous, ni encore actuellement dans les sociétés où ce minimum vital n’est pas assuré chaque jour.
Le monde de la consommation est basé sur ce décalage des valeurs. Celui des medias également. C’est d’ailleurs le même.
On observe également que la religion est bien plus présente dans les pays pauvres à faible niveau d’éducation. Ce n’est pas non plus un hasard et on peut se demander lequel des deux entraîne l’autre...
L’Islam par exemple, ne fut jamais plus aussi rayonnant qu’à ses débuts, quand il avait un rôle libérateur pour l’homme en lui enseignant à s’adresser à son dieu directement, sans hiérarchie intermédiaire. Aujourd’hui les mollahs de tous poils l’entraînent vers le désastre sociétal, tout comme les églises chrétiennes l’ont fait et le font encore.
L’INDIVIDU est le centre de toute société, et CHAQUE individu est un « centre ».
Hors la simple « régulation » des rapports entre individus par des lois collégialement adoptées, toute hiérarchie spirituelle ou philosophique est perverse et contreproductive pour la société.
Si on observe l’évolution des sociétés primitives, on se rend compte que la solidarité de groupe y est à la fois beaucoup plus forte et en même temps, paradoxalement beaucoup moins efficace que chez nous. Si le groupe a une valeur plus grande chez les pygmés les papous ou les amazoniens, la mortalité infantile y est tout de même largement au-dessus de la nôtre, pour ne citer que cet inconvénient — et je ne parle pas des guerres tribales—. Ces populations vivent depuis la nuit des temps dans une tradition sociale de type tribal qui les bloque à leur état de sous-développement.
Il faudrait donc penser que l’individualisme a du bon puisqu’il permet à chacun d’être récompensé selon son mérite, et donc encourage les « percées » en tous domaines, scientifiques, technologiques, philosophiques, qui en fin de compte profitent au groupe, tandis que les sociétés collectivistes de type fourmillière ont tendance à stagner au seul niveau de la survie (quand elles s’y maintiennent).
D’une certaine manière, le bolchevisme de l’ex URSS était, idéalement parlant, une forme de société primitive qui n’est pas parvenue à évoluer, contrairement à la société chinoise qui, malgré tous ses défauts, avance à grands pas vers un individualisme forcené qu’il ne faut pas confondre avec le capitalisme américain. Si les Droits de l’Homme y sont encore bafoués, c’est au nom de la Société. On regrette bien sûr ces débordements, mais toutes choses étant relatives, ça n’entraine pas pour l’instant la tentation hégémonique de domination du monde que les sociétés « bien-pensantes » du monde occidental, basées sur un « individualisme dirigé », s’acharnent à mettre en oeuvre depuis les débuts de la colonisation.
La société est constituée avant tout d’individus et c’est précisément leur diversité qui fait sa richesse. Il ne s’agit donc pas d’opposer un principe à l’autre mais d’allier les avantages de chacun. Et ça ne semble pas facile parce que c’est politiquement déstabilisant.
Mais contrairement à ce qu’on croit généralement, l’équilibre est un état figeant. Seul le DES-équilibre est dynamique : On marche en mettant un pied devant l’autre, en perpétuel état de « dés-équilibre », et c’est ça qui fait avancer.
Il apparait donc qu’un savant dosage entre le collectif et l’individu soit primordial pour conserver un « déséquilibre social dynamique ».
Cet état n’est pas encore atteint en Chine. L’est-il dans nos pays occidentaux ? Le chemin est long et celui que nous avons pris nous-même est-il le bon ?...
Dans leur inconscient collectif, il semble que les français aient trouvé la formule. Depuis quelques décennies, l’alternance a porté au pouvoir des tenants de chaque vision, allant jusqu’à les faire « co-habiter ».
C’est peut être ça, le bon sens ?
Il serait temps que les uns et les autres tirent enfin autre chose que la couverture à eux, et utilisent le meilleur de ces expériences pour « remettre la France en marche ». En remettant l’humain, « l’individu », au centre de la « collectivité ».
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