Pour faire court, dans une société idéale, la démocratie c’est le moyen d’établir un consensus politique pour gérer au mieux le couple antagonique liberté/égalité, ou si tu préfères, individuel/collectif.
Certains prospèrent plus que d’autres, c’est une loi de la nature. L’argent va à l’argent, de sorte que sans frein, les inégalités progresseraient de façon exponentielle.
Quand les inégalités deviennent trop grandes, hop, un p’tit coup d’oxygène aux plus démunis, c’est la redistribution, et ça repart sans casse, c’est l’alternance. Un coup à droite, un coup à gauche, c’est ça tenir un cap.
Les élites, qui croient comprendre le monde parce qu’elles font l’événement dans les médias, sont convaincues par ignorance autant qu’atavisme que dire c’est faire. Devant la montée délirante des inégalités elles clament partout qu’il faut encore plus d’individualisme. Tuer le mal par le mal, c’est leur credo.
En médecine, on appellerait un tel traitement de « l’homéopathie à dose massive ». Encore un oxymore. Normal dans un pays gouverné par une classe sociale qui veut le beurre, l’argent du beurre et plus si affinité.
De sorte que, au lieu de servir harmonieusement notre devise nationale selon le principe keynésien – qui préconise l’interventionnisme seulement pour corriger des dérives dangereuses – en pleine mondialisation libérale la France fait du colbertisme « au noir » !
Est-il besoin de préciser ici que colbertisme et libéralisme sont antagoniques ? Alors qu’il conviendrait de mettre fin d’urgence à cette redistribution « à l’envers » (65 milliards redistribués aux entreprises), Sarkozy envisage de l’augmenter de 50%.
Oui, il y a encore un clivage gauche droite, ou plutôt, un clivage entre Sarkozy et le centre.
Sans parler du clivage avec la vraie gauche, mais ceci débord le cadre de cette discussion, si j’ai bien compris.