A-T-ON VERS UN DÉBUT DE PANIQUE SUR L’EURO ? === ____
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1°) INFORMATION SPÉCIALE UPR :
LE DÉSÉQUILIBRE DES COMPTES INTRA-ZONE EURO A DÉPASSÉ 1.000 MILLIARDS D’EUROS
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D’après nos informations venant de « milieux très bien renseignés », le
montant total du déséquilibre dû à la « migration des comptes » interne à
la zone euro
a dépassé, début mai, la
somme fantastique de 1.000 MILLIARDS d’EUROS pour la 1ère FOIS de la
brève histoire de la monnaie commune européenne.
En clair, cela signifie que :
- plus de 300 milliards d’euros ont quitté l’Espagne,
- plus de 275 milliards d’euros ont quitté l’Italie,
- près de 100 milliards d’euros ont quitté la Grèce,
- près de 100 milliards d’euros ont quitté l’Irlande,
- près de 70 milliards d’euros ont quitté le Portugal,
- 40 milliards d’euros ont quitté l’Autriche,
- 34 milliards d’euros ont quitté la Belgique,
- 32 milliards d’euros ont quitté la France,
- 7 milliards d’euros ont quitté la Slovaquie,
- 7 milliards d’euros ont quitté Chypre,
- 5 milliards d’euros ont quitté la Slovénie,
et même 600 millions d’euros ont quitté la minuscule île de Malte...
Et ces sommes phénoménales sont ALLÉES SE RÉFUGIER VERS LES « EUROS-REFUGES » :
- près de 650 milliards d’euros sont allés se réfugier en Allemagne, pour y devenir des créances sur la Bundesbank,
- plus de 133 milliards d’euros sont allés se réfugier aux Pays-Bas,
pour y devenir des créances sur la Banque centrale néerlandaise,
- près de 130 milliards d’euros sont allés se réfugier aux Pays-Bas,
pour y devenir des créances sur la Banque centrale du Luxembourg,
Pour donner un ordre de grandeur du phénomène, cela signifie que le
Luxembourg a désormais une créance sur la BCE, gagée sur des euros venus
des pays du sud, égale à environ 2 fois et demi son PIB annuel !
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2°) UNE SITUATION DE BLOCAGE TOTAL DUE AU REFUS
DE WASHINGTON D’ADMETTRE LA DÉSAGRÉGATION
INÉLUCTABLE DE SON EMPIRE
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L’information qui précède confirme que, loin d’être « derrière nous », la
crise de l’euro est toujours bien devant nous, comme je ne cesse
d’ailleurs de le dire depuis la création de l’UPR.
Contrairement à ce qu’affirment les médias, la Grèce n’est que la partie
émergée de l’iceberg sur lequel le Titanic européen s’est fracassé
depuis la création de l’euro. Car les situations de l’Espagne, de
l’Italie, de l’Irlande, du Portugal, de Chypre, pour se limiter aux cas
les plus criants, suscitent une inquiétude de plus en plus vive dans les
allées du pouvoir européiste.
Or cette évolution fatale, qui
ne laisse aucun doute sur l’issue de l’euro à plus ou moins long terme,
se heurte frontalement au déni de la réalité venu des États-Unis.
Comme on a pu le voir dans tous les médias occidentaux, le président
américain a en effet réuni ses vassaux au G8 de Camp David pour leur
intimer l’ordre, sans ambages, de tout faire pour que la Grèce reste
dans la monnaie commune européenne.
L’empereur Obama - qui
n’est lui-même que le jouet de l’oligarchie atlantiste - est même allé
jusqu’à proposer d’envoyer une équipe de conseillers techniques au
sommet européen informel d’aujourd’hui à Bruxelles afin de sauver la
présence de la Grèce dans l’euro (Source : http://www.romandie.com/news/n/_Obama_appelle_les_pays_de_l_Eurozone_a_une_coordination_plus_efficace56220520120046.asp ?)
La preuve a ainsi été apportée, une nouvelle fois, que ce sont bien les
Américains qui sont derrière l’euro, comme derrière la construction
européenne. Mes lecteurs me rendront cette justice que je ne cesse pas
de le dire également depuis des années, et cela malgré les omissions ou
les dénégations de TOUS les autres responsables politiques français.
Si les dirigeants de Washington sont si inquiets, ce n’est pas
seulement par la perspective de voir la situation politique et sociale
grecque exploser, conduire à la sortie de l’euro, et provoquer une
nouvelle crise économique et financière dans le monde occidental.
Non. Ce qu’ils craignent par-dessus tout, c’est l’effet domino : que la
sortie de l’euro de la Grèce ne conduise très vite à celle de
l’Espagne, puis de l’Italie, et finalement de tout l’édifice, dans une
dynamique qui aurait de très fortes chances d’entraîner avec elle
l’Union européenne elle-même et tous les « acquis » de la domestication
atlantiste du continent depuis 60 ans.
Ce que craignent les
États-Unis, c’est d’assister à un phénomène comparable à ce que vécut
l’URSS en 1989-1991 : l’implosion de tout son glacis géopolitique
européen, fruit des accords des conférences de Potsdam, Téhéran et
Yalta.
C’est pourquoi nous sommes dans une situation de
blocage total. Les pays d’Europe ne peuvent ni rester dans l’euro ni en
sortir :
=> politiquement, économiquement, socialement et
financièrement, l’utopie européiste est à bout de souffle et l’euro est
en survie artificielle.
=> mais l’empire américain ne peut pas
davantage se résoudre à voir disparaître ces instruments de sa
domination sur les peuples d’Europe que l’URSS d’Andropov et de
Tchernenko ne pouvaient se résoudre à voir s’effondrer le Rideau de Fer.
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3°) L’EURO EST EN CHUTE LIBRE SUR LES MARCHÉS FINANCIERS
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Cette situation de blocage se voit de plus en plus nettement et a un
impact croissant sur les marchés financiers du monde entier.
Les bourses font le yo-yo sur un fond tendanciel à la baisse : Paris est
revenu aujourd’hui autour de 3.000 points après une chute de -2,62 % et
la bourse de Milan, qui s’est effondrée de -3,68%, est ce soir au plus
bas depuis 3 ans.
[source : http://www.romandie.com/news/n/_La_Bourse_de_Milan_finit_a_son_plus_bas_niveau_depuis_plus_de_3_ans_97230520121819.asp]
Quant à l’euro, il se déprécie fortement depuis plusieurs jours. Il est
tombé - à 17 h 45 ce mercredi 23 mai 2012 - à 1,2576 euro pour 1
dollar, ce qui est le plus bas cours depuis près de 2 ans, le 13 juillet
2010.
[source : http://www.romandie.com/news/n/_L_euro_tombe_sous_126_dollar_pour_la_premiere_fois_depuis_l_ete_201063230520121706.asp ?]
Notons que, pour les « chartistes », la tendance apparaît comme très
baissière et l’euro pourrait rapidement tomber au prochain "seuil de
résistance" à 1,19 pour 1 dollar.
Cette chute est la
bienvenue pour notre économie car elle va redonner un peu d’oxygène à
notre industrie gravement handicapée par le taux de change exorbitant de
l’euro (qui était monté jusqu’à 1,5990 à la mi-2008).
Je
rappelle cependant que, comme je l’indique dans mes conférences sur
l’euro, le taux de change de l’euro convenant à la compétitivité
intrinsèque de l’économie française se situe aux alentours de 1 euro
pour 1 dollar. Même si son niveau actuel est plus raisonnable, il reste
surévalué d’environ 20 à 25% pour notre économie.
Je souligne
aussi que l’euro a perdu -21,39 % par rapport au dollar depuis son plus
haut historique de 2008. Il est significatif que les partisans de
l’euro, qui n’avaient pas de propos assez apocalyptiques pour dénoncer
la future chute du franc nouveau sur les marchés des changes si la
France sortait de l’euro, restent d’un silence éloquent face à cette
chute de l’euro.
Notons au passage la conséquence de cette
évolution sur une sortie de l’euro par la France : plus l’euro baisse
face au dollar, et plus la décote éventuelle du franc nouveau face au
dollar et à l’euro rémanent serait faible (et plus la surcote du nouveau
deutsche mark serait forte).
L’évolution en cours ôte donc
aux européistes l’un de leurs seuls arguments, celui qui consistait à
faire planer la menace d’un renchérissement fantastique du coût de la
dette exprimée en euros, en cas de retour aux monnaies nationales.
Outre que cet argument pouvait être facilement démonté (un État,
c’est-à-dire un peuple - peut toujours imposer un remboursement décoté),
la baisse très sensible de l’euro a pour conséquence que la décote
éventuelle du franc nouveau serait de plus en plus limitée, si même elle
avait lieu.
Quant à l’intérêt des Allemands à revenir au
deutsche mark, il est de plus en plus fort ! Là aussi, les européistes
préfèrent plus prudent de n’en point parler...
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4°) L’ALLEMAGNE SUPERSTAR
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Ce dernier point n’échappe cependant pas aux spécialistes des marchés financiers.
Alors que la Grèce et l’Espagne sont obligées de consentir des taux
d’intérêt de plus en plus élevé pour placer leurs obligations d’État,
nos voisins d’outre Rhin ont réussi aujourd’hui un prodige : l’Allemagne
a emprunté GRATUITEMENT sur le marché obligataire avec un coupon zéro,
c’est-à-dire qu’elle ne paiera pas d’intérêt sur cette dette.
La Bundesbank, chargée de l’opération, a indiqué avoir levé 4,55
milliards d’euros d’obligations à deux ans. La demande a été à peu près 2
fois plus forte que l’offre : plus de 7,74 milliards d’euros d’offres
ont été reçues. Du coup, le taux de rendement moyen, qui résulte du
rapport entre l’offre et la demande, est ressorti à un niveau quasi nul
(0,07%), un nouveau plus bas historique pour des obligations allemandes
de ce type.
Pourquoi cela ?
- parce que les
investisseurs savent que les euros qu’ils prêtent à la Bundesbank se
transformeraient ipso facto en deutsche mark si l’Allemagne décidait de
quitter l’euro et de revenir au mark.
-parce qu’ils savent aussi que leur mark grimperait alors par rapport à l’euro rémanent ou au dollar.
- et comme ils sont tellement nombreux à anticiper que cette explosion
de l’euro et ce retour de l’Allemagne au deutsche mark pourrait
intervenir dans les deux ans, ils sont prêts pour cela à prêter de
l’argent gratuitement à l’Allemagne sur des obligations de cette
maturité.
Comme certains investisseurs seraient prêts à aller
plus loin encore pour se procurer des euro-créances allemandes,
l’Agence financière allemande a jugé nécessaire, dans un communiqué
officiel, de préciser qu’elle n’a pas « pour l’instant » l’intention
d’émettre des obligations à des coupons négatifs : ce qui reviendrait à
rembourser moins aux prêteurs que ce qu’ils ont prêté !
« Un coupon de 0% reste pour l’instant la limite » a dit l’Agence financière allemande. Quelle classe !
Mais cette déclaration « classieuse » en dit long sur les forces
telluriques qui se sont accumulées souterrainement et qui laissent
augurer un tremblement de terre monétaire de force 9 sur l’échelle des
marchés financiers.
François ASSELINEAU
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[source : http://www.romandie.com/news/n/BONDSL_Allemagne_emprunte_gratuitement_455_mrd_EUR_sur_le_marchbligataire_RP_230520121501-29-183431.asp]