@Orange
Je vous remercie pour l’intérêt que vous portez à mes analyses ainsi qu’à
l’Union Populaire Républicaine.
Je réponds point par point à vos questions :
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1°) vous dites que l’euro est dans l’intérêt des USA, mais dans ce cas,
pourquoi The Economist, la
Pravda du capitalisme, a toujours cherché à discréditer
l’euro ?
a) Il n’y a pas que moi, seul, qui le dis !
Ce sont les déclarations et les actes constants de tous les dirigeants
américains qui le prouvent. Si vous lisez par exemple les dépêches dont j’ai
donné le lien dans le présent article, vous verrez que le président Obama a
remis tout son poids dans la balance pour que la Grèce reste dans l’euro. Il
l’avait déjà fait au Sommet du G20 de Cannes, le 3 novembre 2011
De même que son Secrétaire aux Finances Timothy Geithner l’avait fait lors qu’un sommet des ministres des finances en Pologne le 17 septembre 2011. Le Figaro avait d’ailleurs résumé la situation avec le titre « Les Américains font la leçon aux Européens, en vain »
b)- Du reste, je vous suggère de lire l’article du grand journaliste d’investigation britannique Ambrose Evans-Pritchard, paru dans le très sérieux Daily Telegraph du 19 septembre 2000, que nous avons mis en ligne sur notre site.
Cet article fait suite à
la déclassification des documents « Secret Défense » du Département
d’État américain, à laquelle l’administration Clinton a procédé à l’été 2000,
sous l’effet de la loi américaine, pour tous les documents datant de janvier
1950 à décembre 1969.
Voici ce qu’a découvert
l’un des journalistes britanniques les plus réputés, et dont les révélations
n’ont été suivies d’aucun démenti ni poursuite en diffamation :
Des documents déclassifiés du gouvernement américain montrent que la communauté du renseignement des États-Unis a mené une campagne dans les années 1950 et 1960 pour favoriser l’unification de l’Europe. Celle-ci finança et dirigea le Mouvement fédéraliste européen. […]
Les dirigeants du Mouvement européen – Retinger, le visionnaire Robert Schuman et l’ancien premier ministre belge, Paul-Henri Spaak – étaient tous traités comme des employés par leurs parrains américains. Le rôle des États-Unis fut tenu secret. L’argent de l’ACUE provenait des fondations Ford et Rockefeller, ainsi que de milieux d’affaires ayant des liens étroits avec le gouvernement américain.
Paul Hoffman, directeur de la Fondation Ford et ex-officier de l’OSS, fut également à la tête de l’ACUE à la fin des années 1950. Le Département d’État y jouait aussi un rôle. Une note émanant de la Direction Europe, datée du 11 juin 1965, conseille au vice-président de la Communauté Économique Européenne, Robert Marjolin, de poursuivre de façon subreptice l’objectif d’une union monétaire. Elle recommande d’empêcher tout débat jusqu’au moment où « l’adoption de telles propositions serait devenue pratiquement inévitable »
Lorsque je dis que l’euro a été conçue par les Américains, il ne s’agit donc pas d’un goût pour la « conspiration » ou d’une hypothèse lancée en l’air. C’est parce que les documents « Secret Défense » les plus officiels de l’administration américaine l’attestent.
c) En regard de ces faits, excusez-moi de vous dire que les prises de position du magazine « The Economist » ne pèsent d’aucun poids.
D’une part, et contrairement à ce que vous affirme, ce magazine n’est pas « la Pravda du capitalisme mondial ». C’est un journal qui défend une vision « radicale » (en termes britanniques), c’est-à-dire ultra-libérale . Il a soutenu des conservateurs comme Margaret Thatcher ou Ronald Reagan comme des travaillistes (Tony Blair) ou des démocrates (John Kerry, Barack Obama et Bill Clinton). Partisan de l’intervention américaine au Viêt Nam mais très critique envers l’opération américaine en Irak, il a également soutenu et épousé certaines causes comme la décolonisation, le mariage homosexuel , la légalisation de la consommation de drogues, l’opposition à la peine de mort,. Il a clairement affiché son opposition au traité constitutionnel européen et de l’euro, mais cela au nom du libéralisme : il y voit le risque d’un monstre bureaucratique et ses analyses sont proches, en France, de celle de Charles Gave par exemple. Il n’y a pas de réflexion géopolitique dans cette approche.
D’une part « The Economist » est un magazine britannique et non américain. Or plus de 75 % des Britanniques sont pour le moins « eurosceptiques » et le magazine doit bien s’adapter à son public. N’oublions pas que le Royaume Uni a refusé d’entrer dans l’euro et que sa population se félicite tous les jours de ce chois qui remonte à deux décennies.
Si vous alliez lire ce qu’écrit le « Financial Times » ou le « Wall Street Journal », qui méritent davantage le qualificatif de « Pravda du capitalisme mondial », vous y trouverez des articles sur l’euro d’une tonalité très différente.
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