salut à toutes et à tous
Il faut une sacrée dose d’autocritique pour piloter une action éducative. Et souvent on se rend compte après des erreurs commises. Or il faut prévoir et penser et non rester dans la tentative et l’essai hasardeux.
D’abord comme vous le dites si justement Rosemar, il ne faut pas perdre de vue qu’on doit, en même temps que l’éveil, apporter des connaissances, des savoir-faire à ses « ouailles ». Tant de formules ont fait florès, aussi bonnes les unes que les autres : « apprendre à apprendre »...etc Et, tout de même on en est là...a-t-on beaucoup avancé ? Je me le demande.
« On ne force pas à boire un mulet qui n’a pas soif » : la formule date de Célestin Freinet et des années 1925-1930. Il y a donc plus de 80 ans ! Cet homme avait pris à bras le corps le manque d’appétit scolaire de son temps.
J’ai eu le plaisir de visiter son école dans ses toutes dernières années, à (o6) Vence. L’impression qui subsite en moi de cette visitre c’est que, même si le désir d’apprendre a été stimulé, l’élève ne peut tout inventer. (justice pédagogique lui soit rendue ! c’est un TRES GRAND pédagogue ! )...ainsi C. Freinet avait-il créé fichiers et dossiers de travail à la libre disposition de l’élève. Mais, si pris par des soucis de gestion le maître laisse l’élève seul...c’est la « cata » ! Et c’est le danger de ces méthodes d’enseignement individualisé qui peuvent donner à l’enseignant l’illusion d’un pilotage automatique. C’est totalement faux. Au lieu de cela le maître ou la maîtresse doit se (sur)multiplier auprès de ses élèves ! ëtre souvent avec chacun ...et cela ne va ni avec des classes chargées en effectif ni avec un rythme collectif automatisé.
Je vous dis cela pour souligner qu’en dehors de la violence, mal d’aujourd’hui, les problèmes de l’enseignant ont toujours la même origine : attirer, susciter le consentement à apprendre,transmettre, piloter et surtout, maintenant plus que jamais, prendre en compte l’individu sans lâcher la bride au collectif.
Exercice d’un métier d’équilibriste, entre séduction et contrainte, qui se contenterait du « juste assez » : cela va avec les temps actuels, mais métier* qui ne peut bien réussir sans des conditions appropriées.
Je ne vois pas le système éducatif d’aujourd’hui opérer un rétablissement d’un coup de reins, tel un gymnaste. Il faut du temps, un grand ministre et des efforts financiers à la hauteur d’un projet national. Jusqu’ici des paroles...voyons les actes ???
noodles
* soulignons métier...car c’est une sinistre ironie de « balancer » n’importe qui , sans formation, sur un poste.