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Entre les murs...

J’ai revu dernièrement le célèbre film de Laurent Cantet « Entre les murs » avec François Bégaudeau. Rappelons que ce film a obtenu la palme d’or au festival de Cannes en 2008. 

A sa sortie, ce film avait été salué pour sa valeur documentaire, sa drôlerie. Le sujet, certes, est et reste original, il évoque le quotidien d’un enseignant de français dans un collège de banlieue. La plupart des scènes se déroulent entre les murs de ce collège. Les acteurs sont de jeunes collégiens et ils s’expriment avec leur langage direct, leur verve populaire. Le film a le mérite d’essayer de restituer l’atmosphère d’un collège difficile de banlieue.

Le professeur au centre du film semble, au début, parfaitement à l’aise dans sa classe : il fait parler abondamment les élèves sur toutes sortes de sujets : leurs goûts, leurs complexes, le football, le look vestimentaire. Seuls quelques extraits ressemblent à de vrais cours de français, un sur une recherche de vocabulaire, un autre sur le subjonctif imparfait, un autre encore sur les noms donnés aux strophes en poésie…

Le film montre, certes, la difficulté du métier de professeur face à la violence verbale, physique. Comment réagir face à cette violence ? C’est là toute la problématique du film. Le professeur, lui-même, dans le feu de l’action se laisse aller une fois à des propos injurieux et traite certaines élèves déléguées de classe de « pétasses ». On perçoit bien que l’enseignant a le devoir de se maîtriser dans tous les cas et n’a pas le droit à la moindre erreur. L’élève peut insulter, il risque une punition mais le professeur, lui, doit absolument rester dans la parfaite maîtrise de son comportement, sinon il perd toute crédibilité auprès des élèves.

La violence physique d’un élève est également évoquée puisqu’un des élèves de la classe se rebelle et ,en quittant violemment la salle de classe, blesse une de ses camarades. A la suite de cet incident, le jeune garçon passe en conseil de discipline, est exclu de l’établissement.

On peut parler d’un certain réalisme, mais le film est loin d’évoquer la réalité de l’enseignement d’un cours de français : ce professeur a le mérite de faire parler ses élèves qui se prêtent assez volontiers à ce jeu mais le fond apparaît assez irréaliste : un cours de français ne consiste pas à faire parler les élèves sur toutes sortes de sujets... Il faut aussi que l'enseignant délivre des connaissances, qu'il analyse avec ses élèves des textes littéraires.

En revanche, on voit bien la détresse de certains élèves, leur peur, leur souci de leurs propres difficultés, le rejet de la section professionnelle qu’ils redoutent.

On perçoit bien aussi toute la difficulté de la juste sanction. L’élève renvoyé méritait il de l’être ?

Que faire face à la violence des élèves ? Le professeur se retrouve isolé face à des classes de 30 à 35 élèves parfois difficiles à gérer.

L’attitude de fermeté s’impose dans tous les cas mais cela génère des tensions, des colères, des désarrois. La fragilité n’est guère permise. Le métier exige une solidité, une maîtrise de soi, une rigueur vis-à-vis de soi même et des autres. C’est là le mérite de ce film : nous montrer, en partie les obstacles auxquels sont confrontés les enseignants. 

Ces difficultés sont bien réelles, face à une jeunesse parfois déboussolée et qui n'a aucun repère. Il faut, sans aucun doute, aider les enseignants, les valoriser, mettre en évidence l’importance de leur rôle. Il faudrait aussi pour que le métier redevienne attractif restaurer une certaine confiance entre les enseignants, les parents, les élèves. Les critiques auxquelles sont exposés les enseignants sont aussi pernicieuses et nuisibles : « des nantis, des paresseux, toujours en vacances » ! Quelle image totalement erronée de cette profession donne-t’on !!

Une profession, rappelons-le, qui est en détresse :elle n’attire plus les vocations : il est temps de la réhabiliter, de lui redonner toute sa place. Il est temps de percevoir tout le dévouement qu'exige ce métier, un métier au service des élèves.


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43 réactions à cet article    


  • Fergus Fergus 25 mai 2012 10:54

    Bonjour, Rosemar.

    Je n’ai pas revu ce film, mais je l’ai encore bien en tête. Et si, comme vous le soulignez, il ne montre pas - pour des raisons de mise en scène et sans doute pour éviter d’alourdir le propos - toutes les facettes du métier de « prof de français », il me semble néanmoins très réaliste, si tant est que je puisse donner un avis, n’ayant jamais été enseignant.

    Si je n’ai pas été enseignant, j’ai en revanche durant des années été éducateur de football, en contact avec des populations mixées (enfants et parents) en tous points identiques à celles que montre le film. Et j’y retrouve parfaitement les comportements auxquels moi-même et d’autres éducateurs avons pu être confrontés. C’est pourquoi j’encourage vivement ceux qui n’ont pas vu ce film à l’emprunter dans des médiathèques ou des vidéo-clubs.

    Cordialement.


    • rosemar rosemar 25 mai 2012 11:03

      Bonjour Fergus 

      je pense que le film ne rend pas compte de toute la violence verbale ,physique qui existe dans certains établissements et notamment les collèges:c’est une version ,je dirais édulcorée...
      Les enseignants se retrouvent souvent bien isolés devant leur classe :parfois ,il ne faut pas faire trop de vagues ,éviter même de parler de certains problèmes...la situation est parfois invivable pour certains collègues..Il n’est pas étonnant ,dès lors,de voir la désaffection que connaît ce métier...

    • Fergus Fergus 25 mai 2012 12:09

      @ Rosemar.

      Le film aurait certes pu mettre en scène une violence plus grande, mais il n’aurait pas été plus représentatif de la réalité car celle-ci est très disparate d’un établissement à l’autre. De surcroit, il illustre ce qui se passe dans une classe de l’est de Paris, et non dans un collège de cité banlieusarde exposé à de graves dérives comportementales.

      Bonne journée.


    • rosemar rosemar 25 mai 2012 12:16

      Cette violence verbale ,ces troubles du comportement de certains élèves se retrouvent aussi dans certaines classes de lycées difficiles :ils ne sont pas spécifiques à des collèges de banlieue ,hélas...

      Bonne journée fergus

    • rosemar rosemar 25 mai 2012 12:13

      Bonjour schweizer 

      non ,le professeur doit sanctionner ,bien sûr ,mais il doit surtout éviter d’utiliser lui même l’injure et évidemment toute violence physique ou verbale ...C’est là toute la difficulté ...
      Je pense aussi que dans certaines classes difficiles ,les profs sont bien isolés :la hiérarchie ne les soutient pas ...Trop de sanctions ne sont bien vues...par l’administration.

    • sleeping-zombie 25 mai 2012 12:38

      Hello,

      Ayant « failli » être enseignant, je me suis ravisé à temps, je me permet aussi de dire que le système d’attribution des postes est totalement stupide :
      Les classes réputées les plus difficiles sont affectées aux bleusailles. Ca à une cohérence, vu qu’on ne récompense pas 20 de métiers par une affectation non désirée, mais d’un point de vue pédagogique, c’est désastreux. L’article parle de la force nécessaire des enseignants
      Le métier exige une solidité, une maîtrise de soi, une rigueur vis-à-vis de soi même et des autres.
      Je suis assez d’accord. Mais quand on viens juste de finir ses études et passé son concours, on a 22-23 ans. On est plus un ado, mais de là a se sentir suffisamment en confiance pour faire face à 30 collégiens qui font tout pour pas bosser...


      • tf1Goupie 25 mai 2012 15:05

        Il n’y a pas besoin d’avoir de profs expérimentés dans les collèges difficiles, tout simplement parce qu’on n’y enseigne pas ; l’expérience « pédagogique » y est donc de peu d’utilité.


      • rosemar rosemar 25 mai 2012 15:44

        à tf1goupie

        Quelle caricature ! On enseigne dans les collèges des connaissances :lectures ,analyses de textes etc. mais parfois avec des difficultés ,les programmes ,c’est vrai ,ont été allégés :recul de l’orthographe ,de la grammaire :il faut remettre à l’honneur ces disciplines...
        Bonne journée

      • rosemar rosemar 25 mai 2012 15:58

        Il est vrai qu’il est difficile d’enseigner devant des classes à problème lorsqu’on débute ...

        Lorsqu’on vieillit ,c’est aussi sans doute ,difficile :on a moins d’énergie ,moins d’efficacité auprès des élèves...Tout est difficile...

      • Fergus Fergus 25 mai 2012 16:46

        Il faut reconnaître que l’affectation de professeurs peu expérimentés sur le plan pédagogique et sur le plan relationnel dans des lycées et collèges difficiles est une aberration que l’on n’est pas près de résoudre, malgré les mesures incitatives en direction des profs expérimentés.

        Dans le même temps, on affecte à Louis-le-Grand ou Henri IV des professeurs bien notés dont la présence serait sans doute nettement plus utile ailleurs. Car comme le disait un ex-prof d’Henri IV (et historien des bistrots de Paris) que j’ai connu naguère : « Dans les grands lycées, ce n’est pas le talent des professeurs qui importe, mais celui des élèves ».


      • rosemar rosemar 25 mai 2012 17:07

        Vous avez raison Fergus 

        C’est difficile pour de jeunes profs d’entrer dans le métier face à des classes à problèmes ,il faudrait sans doute faire en sorte que ces classes comportent des effectifs plus réduits :il est plus facile de gérer une moitié de classe mais pour cela ,il faut des moyens...

      • noodles 25 mai 2012 14:23

        Bonjour, le courage ne suffit pas, certes, mais de là à baisser les bras d’avance !  smiley 


        • noodles 25 mai 2012 15:29

          salut à toutes et à tous

          Il faut une sacrée dose d’autocritique pour piloter une action éducative. Et souvent on se rend compte après des erreurs commises. Or il faut prévoir et penser et non rester dans la tentative et l’essai hasardeux. 

          D’abord comme vous le dites si justement Rosemar, il ne faut pas perdre de vue qu’on doit, en même temps que l’éveil, apporter des connaissances, des savoir-faire à ses « ouailles ». Tant de formules ont fait florès, aussi bonnes les unes que les autres : « apprendre à apprendre »...etc Et, tout de même on en est là...a-t-on beaucoup avancé ? Je me le demande. 

          « On ne force pas à boire un mulet qui n’a pas soif » : la formule date de Célestin Freinet et des années 1925-1930. Il y a donc plus de 80 ans ! Cet homme avait pris à bras le corps le manque d’appétit scolaire de son temps.

          J’ai eu le plaisir de visiter son école dans ses toutes dernières années, à (o6) Vence. L’impression qui subsite en moi de cette visitre c’est que, même si le désir d’apprendre a été stimulé, l’élève ne peut tout inventer. (justice pédagogique lui soit rendue ! c’est un TRES GRAND pédagogue ! )...ainsi C. Freinet avait-il créé fichiers et dossiers de travail à la libre disposition de l’élève. Mais, si pris par des soucis de gestion le maître laisse l’élève seul...c’est la « cata » ! Et c’est le danger de ces méthodes d’enseignement individualisé qui peuvent donner à l’enseignant l’illusion d’un pilotage automatique. C’est totalement faux. Au lieu de cela le maître ou la maîtresse doit se (sur)multiplier auprès de ses élèves ! ëtre souvent avec chacun ...et cela ne va ni avec des classes chargées en effectif ni avec un rythme collectif automatisé.

          Je vous dis cela pour souligner qu’en dehors de la violence, mal d’aujourd’hui, les problèmes de l’enseignant ont toujours la même origine : attirer, susciter le consentement à apprendre,transmettre, piloter et surtout, maintenant plus que jamais, prendre en compte l’individu sans lâcher la bride au collectif.

          Exercice d’un métier d’équilibriste, entre séduction et contrainte, qui se contenterait du « juste assez » : cela va avec les temps actuels, mais métier* qui ne peut bien réussir sans des conditions appropriées.

          Je ne vois pas le système éducatif d’aujourd’hui opérer un rétablissement d’un coup de reins, tel un gymnaste. Il faut du temps, un grand ministre et des efforts financiers à la hauteur d’un projet national. Jusqu’ici des paroles...voyons les actes ???

          noodles 

          * soulignons métier...car c’est une sinistre ironie de « balancer » n’importe qui , sans formation, sur un poste.

           

           

           

           

           


          • rosemar rosemar 25 mai 2012 15:53

            Bonjour noodles

            Je crois ,en effet , qu’il faut insister sur l’importance de la transmission des connaissances qui me paraît essentielle et qui a été trop souvent négligée ces dernières années :il faut fournir aux élèves des clefs qui leur permettent de progresser :ils ne peuvent pas tout découvrir par eux mêmes...oui ,il s’agit bien d’un métier d’équilibriste ,surtout devant des classes en difficulté,avec des élèves parfois réfractaires qui refusent la contrainte ...
            Très bonne journée à tous...

          • rosemar rosemar 25 mai 2012 19:09

            Bonsoir Babylon

            En fait ,le film se veut réaliste mais comme je le dis dans mon article ,il ne rend pas compte de la réalité exacte d’un cours de français ...forcément cela reste un film : mais je pense que ce n’est pas un éloge de l’abaissement de l’école ,le film évoque des problèmes qui sont de plus en plus aigus :la violence verbale ,physique des jeunes dans certains établissements scolaires :comment y remédier ??Les enseignants sont souvent démunis face à des classes difficiles ,avec des élèves déboussolés ,sans repère ...


          • bluerage 25 mai 2012 19:14

            Pour ma part je trouve que Babylon a raison, Begaudeau est connu pour ses méthodes laxistes à la Meyrieu. Le problème est que sous couvert d’égalitarisme, on n’a pas lles mêmes exigences entre les élèves issus des couches sociales aisées et ceux des milieux difficiles, du coup comme la réussite sociale se joue souvent à l’école, on n’enseigne rien à des milliers de gosses de ZEP et ensuite on vient pleurer sur l« inégalité des chances », alors que l’on a tout fait pour maintenir celle ci à coup de « pédagogie adaptée ».

            Begaudeau prof de français, c’est enseigner le rap aux gosses en verlan et après exiger que les grandes écoles les admettent.


            • rosemar rosemar 25 mai 2012 19:21

              Bonsoir Bluerage 


              Mon article le précise :le film ne correspond pas du tout à la réalité d’un cours de français en collège :j’ai moi même enseigné en collège dans cette discipline et je peux vous dire que le film étant malgré tout une fiction ,des choix sans doute maladroits ont été faits pour rendre le film plus attrayant.
              Il n’empêche que le film évoque le problème de la violence dans certains établissements...problème crucial 

            • bluerage 25 mai 2012 19:15

              Je précise pour ceux qui pensent que je n’y connais rien que j’ai été prof certifié pendant neuf ans...


              • rosemar rosemar 25 mai 2012 19:24

                à bluerage


                Vous avez donc changé de métier ??C’était trop dur ??


              • gordon71 gordon71 25 mai 2012 19:37

                comme on le comprend 


                entendre à longuer de journée des privilégiés se plaindre et se lamenter

                 smiley

              • rosemar rosemar 25 mai 2012 19:42

                Bonsoir gordon 

                Des privilégiés vraiment ??alors que l’enseignement connaît une crise des vocations sans précédent ...Bientôt on ne trouvera plus de candidats pour passer les concours d’enseignement.
                Si les profs étaient des privilégiés ,tout le monde se bousculerait au portillon pour entrer dans cette profession....

              • bluerage 25 mai 2012 19:47

                En effet Rosemar, je me suis aperçu assez vite que je n’avais pas la vocation et je rentrais trop souvent en conflit avec des élèves pour que le métier soit agréable, je le trouvais exténuant moralement et j’allais en cours à reculons, donc j’ai passé des concours pour changer d’orientation et là je me sens beaucoup mieux dans ma nouvelle activité (beaucoup mieux payée en plus !)


              • gordon71 gordon71 25 mai 2012 19:47

                alors soyez logiques 


                laissez le privé faire ce boulot de forçat

                 comme les français au grand coeur laissent à leurs invités étrangers, le soin de ramasser leurs poubelles

              • bluerage 25 mai 2012 19:53

                Bonjour Gordon, si tu parles des profs en parlant de privilégiés : des gens sous payés par rapport à leurs études, souvent pas soutenus par la hiérarchie, les parents d’élèves, qui doivent apprendre les règles du vivre ensemble parfois à des racailles et délinquants qui assistent aux cours pour que leurs parents aient leurs allocs et pouvoir dealer du cannabis, se font insulter et ne peuvent pas répliquer devant des enfants roi alors là je crois que l’un de nous deux ne sait pas de quoi il parle.

                Il m’est arrivé de voir des profs finir chez les dingues (à la Verrière), en dépression grave à l’hôpital ou pire encore. Ce n’est pas les vacances qui changent quoi que ce soit, tôt ou tard on se retrouve seul en cours avec 36 élèves qui veulent ta peau alors si tu en veux de ce metier je te laisse y tâter tu me diras après...


              • rosemar rosemar 25 mai 2012 19:55

                Merci bluerage pour ce témoignage qui montre bien toutes les difficultés du métier d’enseignant :les conflits avec les élèves notamment.

                Si vous avez enseigné (le français ?) vous avez dû vous rendre compte que le film n’évoque pas fidèlement la réalité d’un cours de français:c’est impossible ,le cours doit passer forcément par la transmission de connaissances...
                Ce n’est qu’un film avec ses qualités et ses défauts..

              • rosemar rosemar 25 mai 2012 20:01

                Oui bluerage 

                C’est bien cela la réalité du métier de prof . dans certains établissements ,face à certaines classes ,et en ce sens le film « Entre les murs » ne fait qu’effleurer la réalité.

              • gordon71 gordon71 25 mai 2012 20:30

                bluerage je vous en prie


                pour les dépressions les profs ne sont pas les seuls à en faire toutes les professions où les rapports humains et les conflits entrent en jeu génèrent stress, angoisse et dépression 

                aller voir du côté des DRH, même les plus vicieux m^me les plus impitoyables et généralement les travailleurs sociaux qui vivent encore plus près de la misère et des drames sociaux.

                restent que je repose ma question 

                comment les enseignants majoritairement de gauche ne voient pas le lien évident entre le fait d’accepter toujours plus de « diversité » sociale et culturelle à l’école, et à la fois la baisse du niveau des élèves et la montée des tensions et de la violence dans ses murs

                cette schizophrénie a effectivement de quoi rendre fou

              • rosemar rosemar 25 mai 2012 20:37

                Que proposez vous ,gordon ??

                exclure de l’école certains élèves ??
                il serait plus judicieux d’adapter l’outil aux élèves, de permettre un enseignement par petits groupes d’élèves ,ce qui permet un soutien pour ceux qui sont en difficulté...

              • rosemar rosemar 25 mai 2012 20:57

                à babylon

                C’est quoi la méthode bosher ?

              • noodles 25 mai 2012 21:18

                «  c’était trop dur ? »

                hihi ! excusez-moi je n’ai pas pu m’empêcher !

                Mais je vous crois sans peine.


              • tf1Goupie 26 mai 2012 01:23

                Henri IV c’est l’élite de l’élite du public.
                Un épiphénomène !!!


              • rosemar rosemar 25 mai 2012 20:07

                à Babylon 

                Je précise :le film se veut réaliste mais il ne correspond pas à la réalité d’un cours de français :je le dis dans l’article..Il est aussi en dessous de la réalité que vivent certains profs dans des établissements difficiles..
                Pour le charisme ,vous repasserez ,lisez le témoignage de bluerage et vous comprendrez ...
                Vous n’auriez pas tenu une journée dans l’enseignement ,si vous voyez « rouge ».IMPOSSIBLE.

              • bluerage 25 mai 2012 20:09

                En effet ce n’est qu’un film, et il effleure vraiment la réalité, on peut lui reprocher de vouloir rendre attachante une réalité bien plus noire et amère, d’être un film bisounours.

                Et non, j’etais prof de langue, ce qui est encore pire car encore le français ou les maths sont considérés, dans la majorité des sections, les langues c’est parfois aussi important que le cours de musique au collège.


                • rosemar rosemar 25 mai 2012 20:20

                   à bluerage 


                  C’est vrai :la réalité peut être bien plus noire et désespérante face à certains élèves mais ce n’est pas toujours le cas ,heureusement ...
                  Il existe encore des élèves qui ont envie d’apprendre ,de progresser .
                  Ce métier que vous avez abandonné peut donner aussi de grandes satisfactions...
                  Transmettre des connaissances ,c’est très enrichissant (pas financièrement ,nous sommes d’accord)

                • Guy BELLOY Guy BELLOY 25 mai 2012 20:41

                  @Rosemar :"

                  « je pense que le film ne rend pas compte de toute la violence verbale ,physique qui existe dans certains établissements et notamment les collèges:c’est une version ,je dirais édulcorée... »

                  Je dirais plus :emmiellée : (enveloppée d’une douceur trompeuse et forcée) ; Ce film est une farce qui ne tient aucun compte de la réalité que doivent affronter certains enseignants. Présenter les choses sous cet angle est une véritable tromperie et un déni des réalités et des difficultés rencontrées dans certains collèges.

                  Pour réhausser le véritable débat, à l’heure où va se mettre en place une nouvelle politique éducative, il serait essentiel de revenir à certaines règles de bon sens et en particulier à se pencher sur le bien fondé du « collège unique »...

                  http://decryptages.blog4ever.com/blog/lire-article-558299-3449168-le_college_en_difficulte___.html



                  • rosemar rosemar 25 mai 2012 20:54

                    Bonsoir Guy 

                    Disons que le film a le mérite d’évoquer ce thème de la violence (souvent occulté) même si le problème est effleuré ...
                    Certaines classes sont beaucoup plus difficiles que celle présentée dans le film ,d’autres ne posent pas de problèmes...
                    Le collège unique doit être adapté :il faudrait de petits groupes d’élèves pour les classes en difficulté...

                  • perlseb 25 mai 2012 22:15

                    Personne ne parle du chômage. Pourtant, comment vouloir enseigner à des jeunes en sachant ce qui les attend ? Des jeunes à bac + 5 qui ne trouvent plus de CDI, voire qui enchaînent stage sur stage pour ne jamais trouver un boulot stable ou qui doivent accepter un boulot sans intérêt.

                    Mais c’est vrai que les profs qui ont commencé leur carrière prof et qui n’ont connu que ça sont malheureusement un peu déconnectés du monde du travail. Donc ils doivent s’imaginer que leur enseignement est important. Je précise que mon père était prof et que j’ai connu presque 3 ans de chômage avec un diplôme d’ingénieur (j’ai toujours été un très bon élève).

                    Un travail ne peut être intéressant que quand la finalité en vaut la peine. Dans une société où l’on s’empoisonne à manger de la nourriture contaminée aux produits phytosantaires, il serait urgent d’enseigner l’agriculture respectueuse des hommes et du sol. L’enseignement est aujourd’hui très orienté : fabriquer des humains dépendants qui s’imaginent vivre en démocratie dans un monde de progrès alors même que les régressions n’ont jamais été aussi fortes. Mais peut-on réellement dire la vérité à des jeunes plein d’espoirs ? Non, surtout si on cherche à les plumer au maximum.


                    • Christian Labrune Christian Labrune 25 mai 2012 22:38

                      " Dans une société où l’on s’empoisonne à manger de la nourriture contaminée aux produits phytosantaires, il serait urgent d’enseigner l’agriculture respectueuse des hommes et du sol.« 

                      @Perlseb

                      Votre remarque est extrêmement pertinente. On ferait bien de se souvenir qu’en 1740, la durée moyenne de la vie était de 25 ans, en France. C’est qu’à l’époque, on n’utilisait ni engrais ni pesticides, l’agriculture était encore plus »biologique« que le »bio" de nos supermarchés. Deux siècles et demi plus tard, on peut voir le résultat de l’effondrement des techniques agricoles. On vit en moyenne jusque dans les 80 ans, pas plus. C’est affligeant. Si cela continue à s’aggraver, dans cinquante ans, il y en aura encore qui mourront avant d’être centenaires.


                    • rosemar rosemar 25 mai 2012 23:12

                      Bonsoir perlseb

                      Bien sûr , le chômage est un aspect important du problème : les études deviennent aléatoires .Les professeurs ont quand même conscience de jouer un rôle important dans la formation des élèves ,mais il est vrai que le diplôme ne garantit même plus un travail même s’il ouvre des portes. Tout cela est inquiétant pour les jeunes ...
                      Les profs ont aussi pour fonction d’éveiller l’esprit critique des élèves ...quand même :on incite les jeunes à la réflexion ...

                    • perlseb 26 mai 2012 19:02

                      @ Christian Labrune

                      Si l’on suit votre merveilleux raisonnement, la nourriture empoisonnée est bon pour l’espérance de vie.

                      Mais je comprends votre point de vue, celui du progrès des chiffres même si on préfère ne pas regarder ce qu’ils cachent. Le progrès, c’est de ne plus se salir les mains. La nature c’est l’origine donc c’est le contraire de la civilisation et il faut éviter tout contact avec. Vous êtes peut-être de ceux qui accueilleront à bras ouverts la nourriture synthétique (plus besoin de plantes pour se nourrir).

                      Je trouve au contraire notre société irresponsable de laisser à un nombre de personnes extrêment faible et, malheureusement, souvent pas les meilleurs, le soin de nourrir les autres et de léguer la terre et les ressources en eau pour les générations futures. Alors vous ne faites peut-être pas la distinction entre rendement et productivité pour dire qu’il n’y a pas d’autre alternative. Mais je pense que l’on pourrait diminuer largement la productivité dans le secteur primaire (sans toucher au rendement) de façon à résorber le chômage afin d’avoir une nourriture meilleure tout en laissant une terre intacte de notre passage, voire en meilleure état.

                      Mais vous devez savoir que le chômage est essentiel pour lutter contre l’inflation et que l’on préfèrera les chiffres au bien vivre. Si les gens savaient cultiver, je pense qu’il y en a beaucoup qui préfèreraient cette forme d’autonomie et de liberté à l’asservissement dans une entreprise quelconque. L’exode rural a été une lutte importante de classe (gagnée par les capitalistes).


                    • Christian Labrune Christian Labrune 25 mai 2012 22:55

                      Rosemar,
                      Je n’ai pas vu et je ne verrai pas le film dont vous parlez. J’ai entendu un certain nombre d’émissions sur France culture qui y faisaient allusion et cela m’a paru si consternant que j’ai presque toujours fini par tourner le bouton. Aucun point de vue critique sur l’évolution des choses depuis vingt ans, un simple recueil de lieux communs sur la violence à l’école et son inadaptation supposée au monde contemporain. Bref, recherche du sensationnel, images d’Epinal pour illustrer ces faits divers et ces situations qui font quelquefois les gros titres des journaux et que personne n’est en mesure de comprendre sans une longue expérience du métier. C’est là le voyeurisme le plus sordide et je suis toujours choqué qu’on fasse son beurre avec l’exhibition malsaine du malheur social. Cela me rappelle ces grandes expositions universelles, il y a plus d’un siècle, où l’on montrait des « sauvages » qu’on avait fait venir de leurs lointaines contrées, mis en scène dans leurs activités traditionnelles, exactement comme on montre encore des singes dans les parcs zoologiques.


                      • rosemar rosemar 25 mai 2012 23:04

                        Bonsoir Christian

                        Reconnaissez que si vous n’avez pas vu le film ,vous pouvez difficilement porter un jugement..
                        Il est bon d’évoquer certains problèmes pour ceux qui ignorent les difficultés du métier d’enseignant, même si ce film est forcément imparfait ,il montre de manière incomplète la violence présente dans certains établissements scolaires et pose le problème de la sanction ,de la réaction du professeur ...

                      • Christian Labrune Christian Labrune 26 mai 2012 08:41

                        Rosemar,
                        Je prends le risque, effectivement, de me tromper ; n’ayant pas vu le film, mais à partir du moment où, sur une question qu’on connaît assez bien on entend proférer des sottises, il n’y a pas lieu de perdre son temps en essayant d’aller voir de plus près. Ma réaction vous montre en tout cas qu’il se trouve des gens qui récusent a priori et radicalement ces sortes de « témoignages », et qui n’ont pas tort : plusieurs réactions, ici, de gens qui ont vu le film, confirment tout à fait ce que j’avais lieu d’en penser.
                        En revanche, j’ai vu par hasard, et avant même de savoir de quoi il retournait, le film intitulé « La journée de la jupe », dont l’argument peut paraître énorme. Cela dit, depuis qu’on a vu des profs vouloir attendrir leurs élèves sur le sort d’une ordure comme Mehra, il ne faut plus s’étonner de rien. Et si ce que montre cette fiction peut paraître extravagant, cela n’en correspond pas moins très exactement aux réactions qui peuvent s’observer dans les pires établissements du 93 depuis vingt ans. La fable peut souvent aller plus directement à l’essentiel que le plus laborieux des réalismes. 

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