Hier soir, je m’étais rendu à la « thèse créationniste », et puis ce matin, je me dis : « non, il n’y a pas création monétaire quand une banque fait un crédit ». C’est dire à quel point je suis hésitant.
Quand on a affaire à une société de crédit, dit-on que celle-ci « crée de la monnaie » ? Non, car il est évident pour tout le monde qu’elle ne fait qu’avancer à quelqu’un de la monnaie qu’elle possède. La société de crédit paie pour ses clients en monnaie pré-existante, et se fait rembourser ensuite. Pourquoi ce schéma traditionnel et archi-simple du crédit serait-il différent dans le cas d’une banque ?
A mon avis, c’est parce que les tenants de la thèse « créationniste » ne savent pas expliquer exactement et simplement ce qui se passe. Mais c’est aussi, et surtout, à cause du fameux « coefficient multiplicateur ». Mon idée est que les banques, (mais aussi les grosses sociétés de crédit), peuvent prêter plusieurs fois la même quantité de monnaie. De la monnaie est perdue à chaque ouverture de crédit, mais de la monnaie entre à chaque remboursement, laquelle peut être à nouveau prêtée sans attendre que les crédits d’origine soient complètement remboursés.
Sachant que tout vient du fait qu’une même quantité de monnaie peut être prêtée plusieurs fois, (c’est-à-dire avant d’être remboursée à 100%), on peut dire qu’il y a globalement création monétaire, (sur l’ensemble des crédits ouverts), mais aucune création monétaire sur chacun des crédits considérés individuellement. Comme le disent certains, c’est plutôt la monnaie qui « tourne » plus vite grâce au crédit, non sa quantité qui augmente.