L’écrivain français Maurice Joly, dans son Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu, nous expliquait déjà (1864) :
« Le principal secret du gouvernement consiste à affaiblir l’esprit public, au point de le désintéresser complètement des idées et des principes avec lesquels on fait aujourd’hui les révolutions. Dans tous les temps, les peuples comme les hommes se sont payés de mots. Les apparences leur suffisent presque toujours ; ils n’en demandent pas plus. On peut donc établir des institutions factices qui répondent à un langage et à des idées également factices ; il faut avoir le talent de ravir aux partis cette phraséologie libérale, dont ils s’arment contre le gouvernement. Il faut en saturer les peuples jusqu’à la lassitude, jusqu’au dégoût.
On parle souvent aujourd’hui de la puissance de l’opinion, je vous
montrerai qu’on lui fait exprimer ce qu’on veut quand on connaît bien
les ressorts cachés du pouvoir. Mais avant de songer à la diriger, il faut l’étourdir, la frapper d’incertitude par d’étonnantes contradictions,
opérer sur elle d’incessantes diversions, l’éblouir par toutes sortes
de mouvements divers, l’égarer insensiblement dans ses voies. Un des
grands secrets du jour est de savoir s’emparer des
préjugés et des passions populaires, de manière à introduire une
confusion de principes qui rend toute entente impossible entre ceux qui
parlent la même langue et ont les mêmes intérêts. »
Tout est dit dans ce court paragraphe. Le programme de manipulation des masses y est décrit avec précision, et il suffit d’écouter chaque jour les « informations » pour s’apercevoir qu’il tourne à plein régime depuis ... plus de 200 ans !
On ne change pas une recette qui fonctionne...