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Commentaire de sisyphe

sur Dr Dominique Dupagne : « Les systèmes fondés sur les rapports de domination ont atteint leurs limites »


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sisyphe sisyphe 4 juin 2012 09:47

Par Le printemps arrive (xxx.xxx.xxx.122) 4 juin 08:04

Concernant la notion de domination, l’idée est ancrée dans les esprits qu’elle est une règle naturelle, alors que l’observation de la nature nous montre que c’est la coopération qui prévaut.

La compétition est un avatar de la domination, rien de tel pour créer des conflits.

D’accord avec ça.

On dit que « l’homme est un loup pour l’homme » mais, de fait, les loups ne s’attaquent pas entre eux. Comme la plupart des animaux, ils vivent en groupe, et la solidarité leur est nécessaire pour affronter leurs éventuels prédateurs, ou assurer leur survie.

L’expression « la loi de la jungle » est, là encore inadaptée, puisque, dans la jungle, les mêmes animaux vivent en groupe, nécessairement solidaire.

Il existe bien une hiérarchie dans ces groupes, mais elle est liée à l’intérêt même du groupe : ce sont les animaux les plus puissants qui sont au sommet de la hiérarchie, parce qu’ils sont les plus aptes à défendre le groupe dans son ensemble, donc à assurer sa survie ; leur autorité est donc naturelle, et reconnue comme telle par les membres du groupe... jusqu’au faiblissement, qui les fera remplacer par des plus jeunes et plus costauds : il s’agit donc d’une domination interne à la structure du groupe, pour lui assurer le maximum de sécurité vis à vis de groupes ennemis.

Quant à la sociologie, heureusement qu’elle est là, pour analyser et faire comprendre les comportements sociaux et individuels, en les mettant en perspective avec les impératifs vitaux ; économiques, sociaux, individuels, groupaux, inter relationnels... 

La sociologie analyse, explique, pointe parfaitement les raisons, les causes des comportements sociaux, et leurs effets ; ce serait aux systèmes de gouvernement d’en tirer les leçons, et d’appliquer des méthodes qui permettent une régulation profitable à tous et à chacun.

Malheureusement, ce n’est pas la sociologie qui préside aux systèmes de gouvernement instaurés par l’homme, mais bien la volonté de domination instaurée par les plus puissants, au détriment de l’ensemble du groupe. Volonté de domination s’exerçant par les armes à disposition ; armes de guerre et de destruction, armées, forces de répression et, beaucoup plus insidieusement, l’argent, bien sûr, pris comme moyen et but suprême.

Marx l’avait déjà parfaitement analysé en son temps, et cette analyse est toujours d’une parfaite actualité.

La seule régulation possible des phénomènes de domination (donc d’inégalités, d’injustice,d’exploitation, d’oppression, de « loi du plus fort ») propres à la nature humaine, constitue dans l’établissement d’un système où LA LOI impose la nécessaire solidarité du groupe social, dans tous ses aspects ; économique, politique, juridique, social, sociétal ; une régulation rendue impossible dans le système capitaliste, où les seules lois (informelles, non votées) sont celles de la domination, de la promotion de l’individualisation, au détriment de l’intérêt collectif. 

Le système capitaliste, tel qu’il a évolué (inévitablement), signe et entérine un processus de domination, inviable , qui conduit, à l’exploitation et à l’oppression, et, à terme, à sa propre perte. Malheureusement, cette agonie se marque, comme pour tout système de domination, par sa résistance acharnée à perdurer, par la force, les guerres, les destructions, la mise à sac, la tentative d’éradication de toute forme de résistance.

Ce système de domination ne pourra disparaître qu’en implosant : le processus est en marche, mais les dégâts en seront encore considérables, tant que la dictature financière aura les moyens d’imposer sa loi, aujourd’hui à l’ensemble de la planète.

Révolte et résistance ; passive ET active : il nous reste à comprendre que nous sommes tous (au moins à 99%) solidaires de tout opprimé, et tous victimes de chaque oppression, pour pouvoir éventuellement changer le cours des choses, et instaurer un système respectueux de justice et de solidarité.

Utopie ?

La vraie utopie est de croire que le système actuel de domination, d’injustice, d’inégalités, d’oppression, pourra perdurer sans faire sombrer le monde dans le chaos.


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