Guy Belloy,
Effectivement, il faudrait bien trouver une formule permettant de concilier la relation privilégiée d’un député avec sa circonscription, et une représentation proportionnelle.
Pour revenir aux origines, De Gaulle pouvait, à la rigueur, se situer au-dessus des partis, d’autant qu’il n’est venu au pouvoir que par la force des circonstances politiques, son propre rôle émérité pendant la guerre, et les circonstances particulières du conflit algérien. Aucun de ses prédécesseurs n’a été dans ce cas.
En réalité, si on regarde bien (c’est pourquoi je parle d’une forme de discrédit amnésique qu’on jette volontiers en France sur les régimes caducs) De Gaulle qu’on a hâtivement qualifié de royaliste, n’a pas fait autre chose que de remettre en place un système profondément bonapartiste.
Et c’est fascinant de découvrir que les arguments des bonapartistes historiques sont bien plus plébiscitaires que dynastiques quand on consulte leur propagande électorale des années 1860-1870. En conséquence de quoi, en 2012, on a tous les travers de la monarchie absolue (concentration des pouvoirs, courtisanerie, côteries, rôles exagérés accordés aux « proches », à commencer par la compagne/épouse) sans ses avantages (durée, identification avec l’histoire de la nation, indépendance par rapport à la politique, corrélation avec le temps du siècle et non de l’immédiat, etc.). Pour ceux qui connaissent l’histoire de France, je trouve que le roi constitutionnel selon la constitution de 1817 donne une idée d’exécutif relativement fort, tout en laissant les pleins pouvoirs au Parlement pour « faire » la politique.
Sinon, un premier pas serait de contraindre l’exécutif à faire passer ses choix ministériels devant le PArlement, qui pourrait leur faire subir le même genre d’interrogatoire qu’aux USA. Je doute que les chouchous à peine postpubères qu’on nomme surtout pour ce qu’ils (elles) sont, et non pour leur compétence, survivent à pareil examen de passage !