Bonjour,
Je crois que je suis totalement d’accord avec vous sur le constat général : une espèce de prime à la science dure, surtout les maths, dont on se sert maintenant pour trier plus que pour éduquer dans la plupart des concours. Au delà de ça, on pourrait même dire que la société devient obsédé par la seule rationalité et son cortège d’optimisation, d’éfficacité... ça va très bien avec le règne absolu du rendement, dans lequel tout ce qui est humain est maillon faible => remettons nous en à la logique pure et froide.
Cela étant dit, 2 choses m’ont toujours frappé :
- regardez les politiques en france (ceux qui sont censés avoir le pouvoir non ?) : beaucoup de scientifiques ? que nenni... Et oui, ils savent parler, de plus en plus d’avocats... Quant au domaine scientifique, leur ignorance est affolante dans un monde à ce point technophile..
- quand je discute avec un ’scientifique dur’ (permettez moi des catégories bien nettes et débiles pour quelques secondes..), je peux en général parler de littérature/cinéma/poésie... on en discutera et on y prendra plaisir, on s’apprendra des choses, des gouts, c’est bien. Par contre quand je discute avec un ’littéraire’, pas la peine d’aborder des questions dites scientifiques « oh moi j’aime pas ça », « oh j’y comprends rien (et je veux pas comprendre) », « ha tiens je vais me prendre une bière », bref intérêt 0 pour les sciences dures, je dirais presque une forme de déni (« je suis très content de mon iphone, mais non il ne marche pas grâce à la mécanique quantique, ça se saurait »). La seule demie excuse que je vois encore est justement un système valorisant trop les maths au niveau scolaire, au détriment du reste (en france on a peut être le même phénomène par rapport à l’anglais.)
Comme dit en substance Edgar Morin, on a les sciences dures et les sciences humaines, on aurait aussi bien pu appeler les unes sciences inhumaines, les autres sciences molles.. le drame du cloisonnement des disciplines.