Tiens, juste pour rappel et pour le plaisir. Dès 1840, Proudhon avait dénoncé l’arnaque que constitue votre contrat capitaliste.
Ainsi,
dans « Qu’est-ce
que la propriété ? », Proudhon explique
que même si un capitaliste payait le travail du salarié à « son
juste prix » (qui serait encore à définir !) il reste
une partie du produit qui reste dérobé : celui né de
l’association des travailleurs dans l’atelier : la force
collective de travail. Pour l’expliquer Proudhon recourt
à une démonstration à partir d’un événement qui frappa
l’imaginaire de ses contemporains : l’érection de
l’obélisque de la place de la Concorde.
Ainsi,
les 200 grenadiers qui ont érigé en un jour l’Obélisque ont
accompli un travail que n’aurait pu accomplir un seul grenadier en
200 jours, mais son salaire aurait été la somme de ceux versés aux
200 grenadiers : le capitalisme ne paie pas la « force
immense qui résulte de l’union et de l’harmonie des travailleurs, de
la convergence et de la simultanéité de leurs efforts ».
Pour Proudhon,
donc, le
non paiement de cette force collective constitue une escroquerie, un
vol puisque les travailleurs, si cette partie de leur ouvrage lui
avait été réglée, pourraient renouveler sans problème
l’opération. Or ils restent dans la précarité, à la merci de
leur employeur.
Il
faut, par conséquent, faire cesser ce vol et conserver aux
travailleurs leur propriété. Et sa proposition est d’organiser
l’échange de cette propriété et son contrôle par le fédéralisme
industriel. Dans le même temps la vie sociale s’organise, elle,
dans la commune fédérée aux
niveaux régional, national et international. La gestion de
l’ensemble demeurant sous contrôle des producteurs par le biais
des mandats de gestion et de mandats impératifs dont les titulaires
doivent rendre compte régulièrement.