@Ariane

Deux petites remarques au sujet des victimes que vous citez. L’une parce qu’elle concerne Hénin. L’autre parce qu’elle est plus proche de moi.

« Joseph Fontaine, assassiné par les camelots du roi le 11 avril 1934 à Hénin-Liétard »

Hénin-Lieutard a fusionné avec Beaumont-en-Artois en 1971.

Joseph Fontaine est un mineur héninois qui semble s’être trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. Le 11 avril 1934, il est abattu par un Croix de feu qui tente de s’enfuir d’une réunion tenue au palais des fleurs sur la place Carnot.
L’auteur du coup de feu mortel, un certain Eugène Fritsch, déjà condamné pour violences au cours de réunions publiques, reconnaît les faits. Il est incarcéré avec Jean Théry, qui a blessé un manifestant en le poursuivant dans la rue. Le responsable local était, lui, un gros entrepreneur de maçonnerie et de briquetterie nommé Hugot.

Fontaine, retraité des mines a donc été tué par Fritsch, homme au pédigré peu recommandable au service d’Hugot, patron d’une briquetterie et entrepreneur en maçonnerie (Un parfait antisystème de l’époque en somme).

Donc Comme vous le dites si bien, à Hénin Beaumont plus qu’ailleurs on sait de quoi sont capables les militants d’extrême droite.

Sources :
http://pabqt.free.fr/rues/fontaine/01.html
http://www.lheninois.com/article-2846823.html

« Marcel Cayla, assassiné en juin 1935 par les croix de feu à Moissac »

La personne dont vous parlez ne se nommait pas Marcel mais Elie Cayla, il était ouvrier. Patronyme qui sent bon le Querc dans lequel il est très répandu.

En hommage à Elie, une rue de Moissac porte son nom depuis 1944.

A noter qu’il est mort des suites coups de poing donnés par un certain Vales, organisateur et responsable du « service d’ordre » lors d’une réunion publique des croix de feu dans un cinéma. On imagine sans peine la violence de la scène. Vales qui se prétendait innocent, finira par avouer et dira qu’il n’a administré qu’un coup puis deux, il n’aura jamais de regret et ne s’excusera jamais auprès de la femme et des filles de Cayla (un courageux lâche et pathétique). Les témoins parleront lors du procès d’acharnement, Vales ayant continué à frapper à coups de poings, de pieds et de matraque la victime qui gisait au sol. Il fut jugé avec Calac, militaire de son état qui avait frappé le commissaire de police lors de cette même réunion.

Vales fut condamné à 6 mois de prison avec sursis, Calac aquitté. Drôle de justice !. On se demande bien pourquoi ?

Il fut pourtant démontré et confirmé par plusieurs témoins lors du procès que Vales et ses hommes étaient venus « équipés », je cite : « armés de matraques et de coups de poings américains et peut être même de révolvers. »

Sources :
http://www.memoireetactualite.org/presse/38PETITDAUPH/PDF/1937/38PETITDAUPH -19370316-P-0010.pdf
http://images.midi.bibliotheque.toulouse.fr/1937/B315556101_MIDSOC_1937_03_ 18.pdf
http://andrecalvet.com/pdf/dictionnairedesnomsderues.pdf
http://la-brochure.over-blog.com/article-1935-elie-cayla-assassine-a-moissac-88690158.html
http://www.arkheia-revue.org/Le-temps-des-Croix-de-Feu.html
etc.

Dans les deux cas, les meurtriers étaient venus armés à des réunions publiques.
Allez comprendre pourquoi ?
L’extrême droite serait-elle habituée à la violence, à imposer ses vues par la force et les armes ?
Autres temps, mêmes mœurs.