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Commentaire de pilhaouer

sur Un horizon sociétal nommé croissance ?


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pilhaouer 8 juin 2012 15:22

@ easy

Cette croissance s’est certes fortement accélérée à l’époque moderne mais elle a toujours fait partie de nos réflexes.

Il y a une différence de nature entre la société où nous vivons régentée par le système capitaliste et les sociétés qui l’ont précédée : ces sociétés antérieures cherchaient (y compris de façon très inégale et par la coercition) à satisfaire des besoins. Un paysan ayant suffisamment pour la consommation de sa famille échangeait son excédent pour satisfaire ses autres besoins (habillement etc..) (produit-échange-produit)
Or la société capitaliste ne se préoccupe pas de la satisfaction des besoins réels et le produit ne l’intéresse qu’en tant que vecteur de valeur. Il est indifférent de produire des bombes ou des poupées, le critère de choix étant uniquement la quantité de travail contenue et donc la sur-valeur capitalisable. (valeur-produit-valeur+)
La contradiction majeure de ce système (baisse tendancielle du taux de profit) exige une fuite en avant appelée « croissance ». La concurrence oblige à faire appel à la technologie pour réduire les coûts en travail humain et à produire plus pour maintenir le profit, ce qui est sans fin, élimine des travailleurs(-consommateurs) et augmente la densité de travail de ceux qui restent employés (oui, même Stuart Mill reconnaît que la mécanisation ne profite pas au travailleur !)
Cette croissance permanente est à long terme tout simplement impossible mathématiquement et pas seulement du fait que les ressources planétaires sont finies.
Les arguments selon lesquels cette croissance serait une amélioration des conditions de vie et mettrait fin à la pauvreté sont infondés et le contraire est démontré chaque jour : si l’on ouvre le marché africain à la délicieuse production DOUX, le travail des éleveurs africains est du jour au lendemain sans valeur et ils rejoignent les bidonvilles des périphéries. (plus tard DOUX licenciera ses ouvriers bretons et ruinera ses éleveurs).
Cette « croissance » qui nécessite de moins en moins de travail humain et donc rend insolvables les consommateurs doit avoir recours aux palliatifs que sont la publicité pour créer des « besoins » et surtout le crédit ! Mais le crédit n’étant qu’une anticipation sur la production future on arrive à la « crise de la dette » . ( On est d’ailleurs très méchant sur « la dette », précisément parce que sans la vie à crédit le système se serait effondré bien plus vite)
Donc, une société doit d’abord tendre à satisfaire des besoins et non tendre à la « croissance » .
La solution pourrait être de substituer « l’activité productrice de richesses nécessaires au travail producteur de valeur ». (L’appropriation collective des moyens de production est tout à fait insuffisante et ne met pas fin au productivisme).


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