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Accueil du site > Actualités > Politique > Un horizon sociétal nommé croissance ?

Un horizon sociétal nommé croissance ?

La croissance, en France et dans de nombreux pays du monde, est aujourd'hui prônée de nouveau, comme solution à la crise de l'UE. Mais que recouvre-t-elle, cette fameuse croissance ? Plus largement, une société doit-elle se bâtir, se vivre et se poursuivre sur la croissance ?

Le paysage du désastre n'a cessé de se déployer depuis 2008, année de la crise financière. L'Etat, resté sans solution comme sans résultat significatif, est sommé aujourd'hui de prendre la mesure de ce cancer social et les mesures d'ampleur qu'il nécessite.

La réponse qu'il semble vouloir donner tient en un mot : « croissance », qui a souvent pour corollaire l'onction protectrice qu'on appelle « régulation ».

Or « croissance » renvoie à « production », activité principale de l'entreprise. L’État, les politiques sont de nouveau dévoués à la croissance. Mais la production et la croissance corrélative ne peuvent constituer l'objectif central d'un état, si ce n'est pour les dirigeants d'entreprise ou les politiques au service des dirigeants d'entreprise.

Un État existe d'abord pour servir, par des normes et des institutions qui organisent la vie en société, les citoyens qui l'ont pensé, voulu et constitué au fil des générations. Vie en société qui doit être axée sur un progrès qualitatif, avec une dimension nécessairement collective qui se définit et s'incarne en une valeur commune et cardinale, l'égalité.

L'entreprise en régime concurrentiel est essentiellement asociale et inégalitaire.

Ceux qui la dirigent en captent l'essentiel des bénéfices – patrons et éventuels actionnaires – contrairement au salarié lambda, dont on n'a pas besoin de rappeler la modicité du salaire moyen et la difficulté à obtenir une quelconque augmentation... Ces mêmes dirigeants à l'égoïsme structurel et actif, perçoivent les institutions et règles de la société comme des entraves qui empêchent la croissance de leur entreprise. Ainsi du salaire minimum qui constitue un « frein insupportable » à la « flexibilité » de l'entreprise, corne partout le Medef. Ainsi des protections internes à l'entreprise, comme les normes de sécurité, ou externes, tels les filets sociaux que les patrons rechignent à accepter, mettre en place et financer – lors même que c'est l'argent du salaire socialisé qui paye ces règles et moyens de vie collective minimale, sinon correcte.

La croissance est l'objectif central et unique de l'entreprise. On ne compte plus les auteurs de manuels d'économie bien dégagés au-dessus des oreilles bramant qu'une entreprise dont la taille, la production et les bénéfices stagnent est morte à terme. Un état doit-il adopter ce même mot, ce même standard ? Avant d'y répondre, il ne faut pas oublier que les mots contiennent des choses, définissent un parcours. Adopter la « croissance », c'est adopter le pas et les valeurs de l'entreprise.

Alors, la vie en France doit-elle être « croissante » ? Si l'on en croit les professionnels de la politique d'un côté et de l'autre de « l'échiquier » politique, comme dirait Barbier, l'abonné de l'émission de Lagardère que tout le monde connaît, la réponse est positive.

Quelques simples questions permettent pourtant de douter du simple bon sens de ceux qui crient « la croissance ! », comme certains médecins « le poumon ! »...

C'est plus de « croissance » qui va ramener la politique dans le giron citoyen ? C'est plus de croissance qui va obliger les politiques à une vie sobre, une activité intègre, une rigueur au service de la collectivité ? C'est plus de « croissance » qui va faire une carte électorale élisant un député avec le même nombre de voix qu'un autre ? C'est plus de « croissance » qui va faire baisser les prix avant qu'il n'envoient vivre dans la rue une fraction significative des français ? C'est la « croissance » qui va empêcher qu'on paye des loyers pour des appartements aux pièces de 10 m2 de surface où il fait froid en hiver et chaud en été, au quatrième sans ascenseur, avec plancher gondolé, douche si petite que s'y laver devient une prouesse de gymnaste, chauffage dont seule la facture est réellement conséquente et rappel immédiat par le marchand de sommeil qu'on appelle « propriétaire » si vous avez un seul jour de retard pour certifier de votre chèque son racket ?...

N'importe qui pourrait continuer longtemps la liste des fractures, des dysfonctionnements et des coups de couteau portés au contrat social, pour lesquels la croissance ne sera d'aucun remède. Ce pour une bonne et simple raison.

La « croissance » n'a rien à voir et n'apporte rien de concret aux valeurs républicaines qui expriment nôtre contrat social, notre volonté de vivre ensemble et de continuer à bâtir un vivre-ensemble meilleur que l'homme solitaire et braquant ses forces comme ses plans contre les autres. Elle ne parle pas de ce qui nous lie mais de ce qui nous oppose, la concurrence des produits, la différence de la richesse. C'est un objectif qui réussit la prouesse d'être vide et pourtant tout à fait nuisible. Une sorte de mirage informe agité aux yeux des imbéciles.

Nous avons eu des décennies de croissance ininterrompue et l'économie mondiale ne s'est jamais aussi mal portée. Certains, peut-être conscients de cela et soucieux de dissimuler les coups qu'ils infligent à la société en prétendant lui offrir un baume, posent le mot « régulation » sur leur gâteau.

Si l'on se transporte dans le monde brutal du MMA – Mixed Martial Art -, mélange de tous les arts martiaux qui a du succès aux USA et un peu en France, on constate que celui-ci est pourvu de réglementation strictes. Impossible de faire s'affronter des catégories de poids différentes ou de porter des coups derrière la tête, ou encore de frapper aux parties.

La régulation, dans cet univers, consisterait à donner aux agents des combattants la possibilité de définir l'amende normale et supportable pour contrevenir à ces règles, en assortissant, pour la bonne moralité, les amendes d'éventuelles suspension en cas de mort ou d'invalidité permanente des combattants. Les condamnés auraient le droit de faire appel de toute condamnation, ce recours étant suspensif de la peine.

« Réguler » la « croissance », c'est donner licence pleine et entière à l’État de faire tout ce qu'il est possible pour alimenter le combat solipsiste, furieux et destructeur de société mené par les entreprises. C'est transformer l’État en un holding général visant à dénouer la société, araser les valeurs qui la fondent et la traversent en permanence pour notre bien, notre devenir, notre existence même.

L'objectif croissance est un échec, même et surtout dans le domaine économique. D'ailleurs, les périodes de prospérité n'ont pas été dues à la croissance, mais au fait que la société où se déployait la guerre économique de tous contre tous au profit de quelques-uns, recelait encore des acteurs politiques et citoyens forts qui ont imposé l'idée que le peuple prenne sa part et sa grande part de l'argent que lui-même produit.

La « croissance », si on continue à la prôner, à l'accepter comme valeur, à faire de cet ensemble vide, de ce vocabulaire hors-sol et littéralement insensé, notre boussole, engendrera forcément une extension du domaine de la compétition économique régulée. Corrélativement, les valeurs et le périmètre sociétal s'en trouveront encore réduits. La "croissance" ne cessera de ruiner notre pays, tous les pays du monde d'ailleurs, on le voit chaque jour un peu plus.

Sa nature est telle qu'elle produit exactement l'inverse de ce qu'elle promet. Elle est un concept tout à fait particulier et limité à l'entreprise concurrentielle. Son importation dans le politique pour en faire une valeur générale est un échec patent. Non seulement elle ne répond nullement à nos questions, mais elle est un problème qui est rien moins que...Croissant.

Grâce à elle, toutes les tendances fondamentales de l'économie actuelle s'exaspèrent. Les prix explosent, les produits sont toujours plus mauvais. Pour la croissance on plie les gens, on les jette, on les affame, et on les tue là-bas dans les contrées exotiques, s'ils refusent. Dans les pays developpés on les conduit à se suicider, ce qui est quand même nettement plus démocratique.

La "croissance" a démarré avec la révolution industrielle

Elle est basée sur le commerce des choses, dont on sait depuis l'origine qu'il est fondamentalement truqué. Le commerçant économiquement parfait mettrait en vente du vent, à un prix astronomique. La croissance est née et prospère sur la forme hystérique et contemporaine du commerce, le capitalisme, qui a ajouté au commerce l'exploitation des hommes.

Est-ce bien ainsi et pour cela que les hommes doivent vivre ?


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36 réactions à cet article    


  • nicolas_d nicolas_d 8 juin 2012 09:53

    « Sa nature est telle qu’elle produit exactement l’inverse de ce qu’elle promet. »
    C’est marrant ça me rappelle quelque chose...


    • Francis, agnotologue JL1 8 juin 2012 10:52

      La croissance en politique est un mot de droite qui signifie en réalité : croissance des inégalités.

      C’est regrettable qu’un gouvernement qui se dit de gauche utilise ce concept de droite comme repère.

      Après demain on peut encore infléchir ça en votant pour des députés de gauche, càd pas du PS.


      • xray 8 juin 2012 18:36


        La CROISSANCE

        Qu’elle soit matérielle ou cérébrale, la misère est le fondement de la société de l’argent ! 
        (Le malade, l’industrie première.) 

        C’est quoi, la croissance ? 
        Quand le PIB augmente, le pays fait de la croissance. Quand le pays fait de la croissance, il s’enrichit. Quand le pays s’enrichit, c’est de l’argent pour ceux qui en ont besoins. Va sans dire, de l’argent pour les riches. Pour être pauvre, on n’a pas besoin d’argent. 

        Le PIB ? 

        Le PIB est la somme totale des facturations publiques et privées. 

        Un accident de la route est source de PIB. 
        Un malade produit du PIB. 
        Tout vandalisme va produire du PIB. 
        Une tempête dévastatrice produit un énorme PIB. 
        L’oligarchie au pouvoir sait très bien que pour produire du PIB, il suffit de générer de la misère et des malades. 

        L’EUROPE des curés
        http://mondehypocrite.midiblogs.com/ 



      • ALasverne ALasverne 9 juin 2012 10:43

        Effectivement, JL1, c’est une bonne façon de s’engager pour ou contre la croissance que de voter. Et, d’une manière générale, de prendre sa part du politique, c’est-à-dire tenter de peser un peu sur le cours de nos vies, malgré que le monde politique ait tout fait pour nous déposséder de notre responsabilité première.


      • Jean Jolly Jean Jolly 9 juin 2012 21:27

        Effectivement, la croissance des inégalités ne fera qu’ avancer l’heure de la rébellion... il faut être débile pour penser le contraire.


      • easy easy 8 juin 2012 11:28

        C’est plus qu’une fois sur deux que dans les articles publiés ici ou ailleurs, il est écrit « Hors » à la place de « Or ». Généralement, je trouve que le sens de l’auteur se devine alors je fais comme ceux qui remarquent l’erreur sans la relever.

        Mais cette fois-ci, parce que la mauvaise orthographe peut poser des problèmes de confusion de sens, je le fais remarquer.

        Nous ne serions lus que par des agrégés de lettres modernes, les mauvaises orthographes seraient sans conséquences.
        Or nous sommes le plus souvent lus par des non experts, par exemple par des anglo, sino ou arabophones. Il serait donc préférable qu’ils n’apprissent (mais on peut dire ou écrire « apprennent », ça fait moins pédant, moins sectaire et moins rigide) pas des erreurs.

        J’estime que quand une faute est rarement commise, elle ne trompe personne et reste sans conséquence. Or ce contresens sur « Hors Vs Or » est si fréquent que de plus en plus de gens finiraient par douter du bon sens.

         
        Sauf à m’être trompé sur le sens de votre phrase, vous auriez dû écrire

        «  »«  »« Or « croissance » renvoie à « production », activité principale de l’entreprise. »«  »«  »

        J’ai l’impression qu’ici, vous avez seulement manqué de concentration.
        Mais si vous avez vraiment des difficultés pour vous en souvenir, je vous propose de vous caler sur Hors-la-Loi dont vous connaissez très bien l’orthographe et qui veut dire « en dehors de la loi ». Idem pour Hors-sol que vous savez très bien situer.
        Ce Hors n’est donc pas à utiliser à la place de Or
        Le sens de « Or » est proche de « Alors que » et marque le début d’une phrase faisant ressortir un contraste ou un argument contraire par rapport à la précédente.

        (La confusion Voir Vs Voire, pourtant plus difficile à résoudre, me semble moins fréquente que celle sur Hors Vs Or. Au bilan, il m’apparaît que ce sont là les seules confusions ou fautes très fréquemment commises. Nous réglerions le problème que posent ces quatre mots, notre production écrite serait purgée de plus de la moitié de ses erreurs)



        Sur le fond de votre article, sur le sujet de la croissance.
        Vous semblez considérer que la croissance est un phénomène ou choix récent. 
        Je vous démontrerais facilement qu’elle a toujours été très marquée chez les peuples qui ont quitté le berceau de l’humanité.
        Passer du silex au bronze, porter des chaussures, des vêtements, inventer la charrue, la roue, la pirogue, la voile, c’était déjà procéder d’un certain prométhéisme valant croissance.

        Cette croissance s’est certes fortement accélérée à l’époque moderne mais elle a toujours fait partie de nos réflexes.

        Il n’est pas du tout abusif de dire que refuser la croissance reviendrait à retourner à l’âge de pierre.
        On pourrait dire « Stop à la croissance » signifie arrêt de la croissance mais maintien du niveau de confort actuel.
        Or, le niveau de confort actuel est obtenu par des choses et démarches bourrées de défauts ou d’inconvénients.
        Il est impossible de constater ces inconvénients (par exemple l’accumulation des ordures ou la présence de plomb dans l’eau) sans chercher à les réduire. Et réduire les inconvénients revient très automatiquement à viser le progrès et à fabriquer de la croissance.

        Une fois qu’on résulte de la croissance, qu’on est fruit de croissance, il est techniquement impossible de rester immobile. La France immobile c’est 100% des robinets et ballons d’eau chaude, c’est 100% des chasses d’eau, c’est 100% des routes, 100% des écoles et des hôpitaux qui sont inutilisables dans 50 ans. Les gens qui ne sont pas dans le concret ne réalisent pas la quantité énorme d’entretien (et donc de dévoration de la Planète) qu’exige l’état actuel pour être maintenu en bon état de marche.


        Pourfendre la croissance, c’est refuser toute démarche de progrès (démarche irrémédiablement bourrée de nouveaux défauts qu’il faudra résoudre) et ne peut conduire qu’à une régression vers l’âge de pierre.

        En un éclair, ceux de nos concitoyens qui ne parviennent pas à jouer le jeu du progrès (aussi illusoire soit-il), se retrouvent clodos et ramenés à l’âge des cavernes s’il n’y avait un ou deux secours.

        Il existe un niveau de bas confort qui est viable et durable. C’est le niveau de bas confort que pratiquent par exemple les Massaïs, les Dogons ou les Papous. Il nous faudrait reculer jusqu’à ce niveau de vie là pour atteindre le niveau durable. En ce qui me concerne, ayant vécu cette vie primitive, je suis tout disposé à y retourner (et je ferais l’impasse tant sur les vaccins que sur les dentistes. Même le savon je m’en passerais)
        Mais je doute que Pierre Rabbi qui n’a jamais connu ça ait envie de descendre jusque là.

        Il faut vraiment devenir très familier de la mort et de la souffrance physique, très fataliste aussi, pour accepter la vie primitive.

        Dès qu’on refuse la grêle, la faim, les sangsues et les moustiques, dès qu’on a le réflexe de les combattre, on passe prométhéen et on démarre la croissance, la dévoration de la Planète.



        Il est possible, probable, que le moment actuel soit celui où il serait encore possible de revenir )à l’âge de pierre ( je zappe sur les arguments démographiques). Car dans 3 siècles, à la cadence que nous impose le principe millénaire de la croissance, la Planète sera en si mauvais état qu’aucun Papou ne pourra survivre.
        Si l’on veut stopper la croissance, donc revenir à l’âge de pierre, c’est encore possible maintenant.
        Mais combien de nos SDF vivent absolument sans secours, miettes, déchets ou cartons issus de notre système croissant ?
        Combien d’entre nous sont vraiment retournés à la jungle ?
        (J’ai un cousin germain qui l’a fait, qui est parti vivre en Amazonie. Il n’a pas tenu deux ans. Mais je crois qu’il a raté sa conversion parce qu’il était resté absolument seul. Il faut vivre en groupe)


        • ALasverne ALasverne 8 juin 2012 11:44

          Easy, merci pour ces corrections orthographiques tout à fait pertinentes.
          Pour ce qui est du fond de l’article, ton désaccord est aussi caricatural qu’infondé à mes yeux, mais c’est ton droit le plus strict.


        • easy easy 8 juin 2012 12:13

          Que représente votre avatar à fond rouge andrinople ?
          (le mien, trop petit, c’est l’intérieur du Mantrimandir d’Auroville)


        • ALasverne ALasverne 8 juin 2012 12:48

          Un stylo dont jaillit l’incandescente inspiration, dans les bons jours...


        • nicolas_d nicolas_d 8 juin 2012 14:11

          @easy

          Vous confondez tout... Progrès, croissance, durabilité... Mais ai-je besoin de l’expliquer ?

          "Passer du silex au bronze, porter des chaussures, des vêtements, inventer la charrue, la roue, la pirogue, la voile, c’était déjà procéder d’un certain prométhéisme valant croissance.« 
          Non, ça c’est du progrès. D’ailleurs vous le savez très bien car vous parlez de »inventer« . La croissance serait de faire 5 roues alors qu’on n’en a besoin que de 4.

           »Il n’est pas du tout abusif de dire que refuser la croissance reviendrait à retourner à l’âge de pierre. « 
          Non, ne pas faire la cinquième roue ne signifie pas que l’on n’a pas inventé la roue.

           »Pourfendre la croissance, c’est refuser toute démarche de progrès« 
          Le progrès est un besoin humain. La croissance est un besoin économique. Voyez-vous une différence entre l’humain et l’économie ?
          Je reprends votre phrase :
           »Pourfendre l’économie, c’est refuser l’humain« 
          Vous pouvez nous expliquer ça ?

           »Combien d’entre nous sont vraiment retournés à la jungle ?"
          Déjà il y a vous semble-t-il... Vous êtes retournés à la préhistoire de la réflexion...


        • tf1Goupie 8 juin 2012 14:35

          Quelle sont les autres espèces animales qui utilisent l’économie, à part l’être humain ?


        • easy easy 8 juin 2012 14:38

          @ ALasverne

          C’est ce que j’avais envisagé mais le stylo m’avait semblé irrégulier. 

          Je trouve que comme beaucoup des intervenants de ce site, vous pondez un papier en vous sentant en grâce d’inspiration, comme Zemmour le fait tous les jours, mais sans concevoir que le contenu soit mis en pièces, retourné dans tous les sens, donc vraiment débattu.

          Vous semblez, comme tant d’autres, n’être disposé qu’à être lu et si commentaires il y a, vous aimez à ce qu’ils soient à l’acclamation.
          Si d’aventure il y avait des contres, vous vous hâteriez de les botter en touche.

          Ne serait-ce que sur ce site, les auteurs ayant vraiment envie de débattre d’un sujet sont rarissimes.




          Il y a une région au monde où sont nés les orateurs, c’est par ici.
          Or c’est également par ici que serait née quelque chose qu’on a nommée la démocratie.

          Et que dit-on de notre démocratie en ce moment sinon qu’elle déçoit ?

          Car elle a été dépassée par le discours devenu monologue.




          Et ailleurs que fait-on dans le tipi, dans la case longue, dans la case à palabres ? On y pratique le véritable débat. Personne ne se lève un matin en se disant « Aujourd’hui, je suis inspiré, je vais pondre un discours merveilleux ». Personne, à moins de passer pour un tyran, ne décide seul. On dusctute. C’est ce qui fait cette allure indéterminée ou non tranchée des discours des asiatiqueset autres océaniens.
           


          Il est possible que l’écriture ait contribué à la peversion de la discussion. Car si à l’oral il faut fondamentalement improviser, sauf à parler depuis une tribune (ce qu’on adore faire ici), le discours écrit et le livre ne laissent pas de place à la discussion.
          Ici on écrit beaucoup. Les recueils de discours ou citations sont transmis de génération en génération et chacun rêve d’écrire de nouveaux Verrines.

          Les fora sont une forme particulière de communication où en dépit de leur forme écrite, il devrait être possible de discuter. Mais hélas, même là, les auteurs cherchent à singer les éditorialistes et ne sont pas intéressés par la discussion.





          Le sujet que vous abordez, très rebattu, est le plus important de tous en termes de prospective. Et sur ce sujet, il faudrait procéder holistiquement.

          Parmi les options envisageables concernant notre futur, il y a effectivement celle du renoncement à la croissance.
          Mais ce serait une telle révolution qu’il importe plus que jamais d’en examiner non les avantages car on les devine aisément, mais les inconvénients et d’abord les impossibilités. Il faut examiner comment et à quel point on peut renoncer (volontairement donc) à la croissance.

          Partant du fait que la sitation actuelle, hors détails contextuels, est suffisamment confortable, les décroissancistes vont à dire qu’il suffirait de s’en tenir au niveau de vie actuelle.

          Si c’était possible, ce serait assurément idéal. Il faut donc étudier cette option. Mais aussi attirante soit-elle, il ne faut pas commencer par se laisser ennivrer par la solution apparente avant d’avoir bien examiné les données du problème. Et les données, dans ce cas, sont en nombre incommensurable.

          S’il se pointe quelqu’un disant que le statut quo lui semble impossible, qu’on ne peut que continuer la croissance suicidaire ou revenir à l’âge de pierre, il faut accorder attention à ce qu’il raconte et l’inviter à développer, non le dénigrer.
          Car s’il avait raison, on serait fort marri de se retrouver à l’âge de pierre alors qu’on croyait possible de conserver le niveau de confort actuel.


          Au strict minimum, avant de se mettre à Croire en la solution d’un Stop de croissance mondial, il faudrait déjà vérifier si dans les contrées qui peinent à faire de la croissance, le statut quo de confort est préservé ou si ça glisse du côté des cahutes et cavernes. 




          Sur un sujet aussi important que celui-là et touchant le Monde entier, il faut débattre très largement et humblement non pondre un billet un matin d’inspiration.


        • easy easy 8 juin 2012 14:52

          @ Nicolas

          Je dis que le progrès (toujours apparent) fait la croissance.
          Vous ne le croyez pas alors prouvez-le.


          (5 roues là ou 4 suffisent, c’est de la caricature car personne, en dehors des Jacky, ne va à 5 roues quand 4 suffisent. On peut cependant modifier votre caricature et remplacer le mot roue par le mot voiture : quand une voiture par famille suffit, on ne doit pas passer à deux voitures. Voilà qui serait déjà moins caricatural car ça correspond à une certaine réalité. Mais la réalité c’est qu’il existe deux sortes d’excès. Il existe des gens qui ont 12 voitures pour leur seul usage personnel, laissons ces cas, ils ne pèsent rien au regard de la masse. Reste alors le cas des 2 voitures par foyer. Et là, ceux qui sont dans ce cas, vous démontreront qu’ils ne peuvent vraiment pas faire autrement. Quoi qu’il en soit, il peut y avoir un avantage à limiter par la force les objets multiples. Mais ce sera encore un détail par rapport au cas massif vers lequel nous nous dirigeons qui tend à une voiture par foyer, étant entendu que foyer singinfie souvent une seule personne. Raisonner sur la décroissance qui implique forcément la Planète entière oblige à éviter les cas marginaux)
           

          Concernant votre dénigrement avec « primitif » . OK, j’accepte volontiers. Qualifiez mon esprit comme vous l’entendez, ça ne me dérange pas.


        • calimero 8 juin 2012 15:16

          Pourfendre la croissance, c’est refuser toute démarche de progrès (démarche irrémédiablement bourrée de nouveaux défauts qu’il faudra résoudre) et ne peut conduire qu’à une régression vers l’âge de pierre.

          Vous avez oublié de dire qu’on régressera génétiquement au stade de singe sans croissance. Ce n’est qu’un concept économique lié à la manière dont fonctionne le système, et effectivement elle est strictement indispensable aujourd’hui pour que le manège continue de tourner. Remettre en cause la croissance c’est remettre en cause la manière dont le système est organisé.

          Quant au progrès on peut s’interroger sur sa signification. Une meilleure médecine, une plus grande espérance de vie soit. Mais avoir une voiture qui roule plus vite ou des produits pour maigrir est-ce vraiment un progrès ?
          Son acception commune s’inscrit dans une certaine culture technologiste qui s’est développée chez l’homme depuis l’industrialisation, laquelle englobe toutes les notions de croissance et de progrès, leur donnant un sens quasiment idéologique. On est en droit de considérer ces évolutions culturelles et leur conséquences comme n’étant pas forcément un progrès anthropologique. (Pour de plus amples développements vous renvoie à un bon papier récent qui traite de ce contexte culturel).


        • pilhaouer 8 juin 2012 15:22

          @ easy

          Cette croissance s’est certes fortement accélérée à l’époque moderne mais elle a toujours fait partie de nos réflexes.

          Il y a une différence de nature entre la société où nous vivons régentée par le système capitaliste et les sociétés qui l’ont précédée : ces sociétés antérieures cherchaient (y compris de façon très inégale et par la coercition) à satisfaire des besoins. Un paysan ayant suffisamment pour la consommation de sa famille échangeait son excédent pour satisfaire ses autres besoins (habillement etc..) (produit-échange-produit)
          Or la société capitaliste ne se préoccupe pas de la satisfaction des besoins réels et le produit ne l’intéresse qu’en tant que vecteur de valeur. Il est indifférent de produire des bombes ou des poupées, le critère de choix étant uniquement la quantité de travail contenue et donc la sur-valeur capitalisable. (valeur-produit-valeur+)
          La contradiction majeure de ce système (baisse tendancielle du taux de profit) exige une fuite en avant appelée « croissance ». La concurrence oblige à faire appel à la technologie pour réduire les coûts en travail humain et à produire plus pour maintenir le profit, ce qui est sans fin, élimine des travailleurs(-consommateurs) et augmente la densité de travail de ceux qui restent employés (oui, même Stuart Mill reconnaît que la mécanisation ne profite pas au travailleur !)
          Cette croissance permanente est à long terme tout simplement impossible mathématiquement et pas seulement du fait que les ressources planétaires sont finies.
          Les arguments selon lesquels cette croissance serait une amélioration des conditions de vie et mettrait fin à la pauvreté sont infondés et le contraire est démontré chaque jour : si l’on ouvre le marché africain à la délicieuse production DOUX, le travail des éleveurs africains est du jour au lendemain sans valeur et ils rejoignent les bidonvilles des périphéries. (plus tard DOUX licenciera ses ouvriers bretons et ruinera ses éleveurs).
          Cette « croissance » qui nécessite de moins en moins de travail humain et donc rend insolvables les consommateurs doit avoir recours aux palliatifs que sont la publicité pour créer des « besoins » et surtout le crédit ! Mais le crédit n’étant qu’une anticipation sur la production future on arrive à la « crise de la dette » . ( On est d’ailleurs très méchant sur « la dette », précisément parce que sans la vie à crédit le système se serait effondré bien plus vite)
          Donc, une société doit d’abord tendre à satisfaire des besoins et non tendre à la « croissance » .
          La solution pourrait être de substituer « l’activité productrice de richesses nécessaires au travail producteur de valeur ». (L’appropriation collective des moyens de production est tout à fait insuffisante et ne met pas fin au productivisme).


        • easy easy 8 juin 2012 17:04

          @ Caliméro et Philaouer, je vous ai répondu plus bas.


        • ALasverne ALasverne 8 juin 2012 19:44

          @Easy

          Je suis d’accord sur le fait qu’on pourrait débattre plus, mais allez donc répondre à 25 messages, ou plus...Les journées n’ont que 24h. De plus, les différents commentaires apportés sont une amorce de discussion.
          Par ailleurs, je ne vois pas comment faire un billet sans être un minimum inspiré, c’est-à-dire avoir l’envie et quelques idées...

          Concernant Zemmour, je ne goûte pas vraiment les idées du bonhomme, mon papier le prouve. Ni sa posture qui est assez pédante et infatuée. C’est une critique là encore caricaturale, pour le moins.

          Par ailleurs, la croissance ou l’âge de pierre est-ce une opposition qui invite au débat ?..Je ne le crois pas.
          Dans mon papier je ne me situe pas dans la perspective croissance-décroissance. Et d’ailleurs les deux termes ne proposent pas une opposition réellement active, symétrique, puisque la décroissance veut un autre croissance plutôt qu’une réelle décroissance.

          Sur le fond, je dis deux choses. Nous avons la croissance depuis X années et notre vie collective, comme notre niveau de vie ont régressé. C’est un échec et de la croissance et de la politique qui se noie dans ce concept qui lui est étranger, si politique veut dire proposer un vivre ensemble, un modèle de société et non pas une augmentation de la production,

          Par ailleurs, je cite quelques exemples pour moi essentiels, qui veulent souligner l’idée que la croissance - la croissance conçue comme extension sans fin de la production marchande avec les dégâts corrélatifs au plan de l’entreprise, des salaires, des droits sociaux, etc, qu’elle génère en tant que production hystérisée - ne règle pas les problèmes que j’énonce car ils dépendent de décision politiques. Lesquelles ont à voir fondamentalement avec le mode de société que nous voulons, pas avec l’extension sans fin de la croissance. Mais, si vous parlez de débat, vous ne répondez à cette partie de mon papier. Vous n’étiez pas inspiré sans doute...


        • nicolas_d nicolas_d 8 juin 2012 21:22

          @easy
          « Je dis que le progrès (toujours apparent) fait la croissance.
          Vous ne le croyez pas alors prouvez-le.
           »

          C’est un progrès de manger moins de viande et plus de légumes frais, c’est un progrès de consommer moins d’énergie, moins de pesticides, moins d’engrais, c’est un progrès de ne pas sans cesse jeter et renouveler.
          Et ces progrès font chuter la croissance.

          Vous ne parlez pas de ces progrès là ? Vous parlez des progrès technologiques ? Mais vous refusez d’intégrer ce qu’on vous dit... pour je dirai... refuser le débat.
          « Le progrès (technologique) fait la croissance... dans un système capitaliste ». Faut pas oublier la deuxième partie.
          La croissance on s’en fout. C’est un terme technique d’une idéologie. Vous prenez votre idéologie pour une réalité. Alors vous essayez de nous prouver qu’elle est inéluctable.


        • easy easy 8 juin 2012 21:26

          Je conviens qu’il est difficile de répondre à 15 intervenants.

          Alors on ne débat pas.

          Alors chaque auteur monologue et AVox n’est qu’une collection d’éditos. Ce que je disais.
           
          Et à propos de Zemmour qui est éditorialiste pour une part mais aussi débatteur pour une autre part, comparer ce que fait quelqu’un avec ce qu’il fait lui n’est pas caricaturer.

          Les caricatures sont des anamorphoses, des transformations, des représentations déformées de personnes réelles.
          Aucune personne réelle n’est une caricature.

           

          Quand je dis que suite à un STOP nous irons inéluctablement à l’âge de pierre, je ne me contente pas de jeter cette assertion gratuitement. Je m’en explique et quand je dis pierre c’est vraiment pierre. Je peux facilement développer davantage encore cette assertion.

          Et dans les considérations que j’ai faites ici, je suis parti du concept de croissance zéro, ce que j’appelle le STOP. Il va sans dire que si avec un simple STOP on ira déjà vers la pierre, avec une décroissance que certains préconisent, on s’y retrouvera encore plus vite. 

          Je n’ai pas répondu aux points de détails que vous avez évoqués parce qu’à mon sens, si dans un projet de société, quels qu’en soient les arguments de séduction, il est prévu un STOP de croissance, tout le matériel tombera en ruine dans les 50 ans.
          Je tiens à souligner ce point matérialiste incontournable tant je sais nos concitoyens attachés à leur confort.

          Se perdre en conjectures sur les autres aspects dont on n’a pas de certitudes d’autant que vous n’avez rien proposé de précis, alors que sur le plan matériel il est démontrable -mais vous n’en avez rien dit- que nous serons fatalement ramenés aux cavernes, me semble non seulement inutile mais aveuglant ou seulement merveilleux.


          Si vous savez démontrer que les usines non portées par un concept de croissance, non poussées par une névrose du toujours plus et/ou toujours mieux, peuvent fournir indéfiniment les mêmes disjoncteurs différentiels et les mêmes ascenseurs de qualité 2012 ou 1950, cet aspect matérialiste étant réglé, vous pourrez, sans tromper personne, aborder des points plus philosophiques en « Quelle société voulons-nous ? »


        • Croa Croa 8 juin 2012 22:06

          « La croissance serait de faire 5 roues alors qu’on n’en a besoin que de 4. »

           smiley Exact !  smiley

          Plus exactement : La croissance serait de faire 5 roues alors qu’on n’en a besoin que de 4 en pratique.

          Parce que si on a prit un crédit il est impératif de faire 5 roues smiley


        • easy easy 8 juin 2012 22:36

          @ Nicolas

          Il existe effectivement une autre acception -non Julesverniste- au mot progrès.
           
          Je connais cette acception comme tout le monde

          En 1984, j’avais en charge l’organisation technique du salon Marjolaine. Les produits bios n’étaient pas ma tasse de thé mais je respectais ce petit monde. De stand en stand, chacun y allait de son couplet en progrès non julesverniste. Mais ce petit monde était comme les autres, marchand. Marchand et très mystificateur.
          Ce petit monde du bio devait se garer au sous-sol et utilisait donc un très gros monte-charge pour accéder au salon. Tous les produits que les exposants vendaient sur leur stand passaient par ce monte-charge. Il y avait un escalier mais ils tenaient à prendre le monte-charge. « On ne va quand même pas se coltiner 500 kilos de marchandise par l’escalier, non ? »
          Ce MC était hydraulique, pousssé par le dessous.avec un vérin. Il était souvent en panne. Surout quand on s’en servait. Et ce petit monde du bio rouspérait. Alors votre serviteur était constamment dans le cambouis pour faire fonctionner cet engin tout en aciers, chrome, nickel, alu, huiles de synthèse, molybdène, bakélite, téflon, cuivre, inox, polyméthyl métacrylate, fonte, polychlorure de vinyle ; graisses de synthèse, gaz rares, verre...
          Les marchands et consommateurs de bio, je l’ai su très tôt ; ils adorent la technologie mais ils le dénient sauf quand c’est en panne. 

          Alors quand j’entends des projets bioéthiques, je dis OK, je ne disputerai pas vos fantasmes et je vous aiderai à les réaliser mais je vous signale que les usines (j’ai précisé au moins dix fois ce terme ici) ont besoin de croissance et progrès (au sens julesverniste) pour produire cette technologie dont vous ne savez pas vous passer. 

          Sans ce progrès, sans cette croissance (au sens où WS l’entend), vous produirez peut-être des salades bio très gouteuses mais vous aurez été très courageux car vous les aurez cultivées tout à la main, sans même un motoculteur et vous serez allé les vendre sur un marché en plein air, même en hiver, en étant aidé d’un cheval si vous en avez les moyens. Et vos enfants devront récolter des bouses de vache pour constituer de quoi chauffer le poêle de leur salle de classe où, éclairés à la bougie, ils écriront sur des tablettes d’argile avec un stylet de bois.
          Cela pas du jour au lendemain, mais au terme de 50 ans. Et ne conjuguez plus les mots Internet ou téléphone au présent dès la semaine prochaine.

          J’ai déjà évoqué les Amishs. Pensez donc à leur cas. Voilà des gens qui s’efforcent de se passer de toute technologie et qui produisent très peu d’ordures. Et bien si les usines n’étaient plus poussées par le progrès et la croissance selon l’acception de WS, ils verront leur confort diminuer. Ils s’y feront plus facilement que vous mais ils en souffriront.
          Si dès aujourd’hui, vous êtes capable de vivre comme eux, vous tiendrez. 
          Alors allez-y, c’est accessible à tous.

          Mais j’aurais aussi bien pu parler de ceux des Mongols ou Inuits qui n’ont aucun engin à moteur (ils ne sont pas nombreux dans ce cas)


        • nicolas_d nicolas_d 8 juin 2012 23:39

          Le progrès c’est l’évolution. Pas la croissance.
          Et l’évolution se fiche de la croissance de sa sainteté WS.
          Ca y est, vous avez compris ?
          Vous confondez évolution de l’homme et croissance de WS peut être ?

          On peut très bien continuer à faire et réparer des outils sans WS ! Donc rassurez vous, l’évolution elle n’est pas terminée. L’âge de pierre est bel et bien derrière nous. L’âge de WS bientôt aussi, je l’espère.


        • pilhaouer 10 juin 2012 10:41

          @ easy

          Vous n’avez pas répondu car répondre ne consiste pas à réitérer une position mais à considérer les arguments et à les démonter.
          Il n’y a donc pas débat alors que vous prétendez le souhaiter.
          Vous confondez à l’évidence croissance et progrès dans une acception idéologique surannée mais dominante de l’anthropocène.
          Je suggère aux amateurs de croissance de regarder l’excellente série publiée actuellement sur AV :
           Le fabuleux destin de la Vie, les Extinctions de masse, la Biodiversité... et la bêtise de Sapiens

          Un autre documentaire a été diffusésur LC présentant l’état du Japon après la catastrophe nucléaire :
            Fukushima, une population sacrifiée


        • easy easy 10 juin 2012 14:13

          @ Philalouer

          Il est exact que je n’entre pas dans le débat d’une réorientation (volontaire) vers un mode de vie moins croissanciste (croissance au sens où l’entend WS) si c’est pour y dénier ce qui se passerait alors sur le plan des monte-charge et du métro, sur le plan des machines en fait.

          Le concept d’une vie plus diogénique, je le connais depuis les premières harangues de Aguigui Mouna autour de Jussieu (Jussieu était, à raison, un des hauts lieux du monde où l’on critiquait le progrès technologique qui semblait faire complètement fi des conséquences écologiques)

          Mouna était devenu clodo après et seulement après avoir créé plusieurs petites entreprises qui ont toutes failli. Il en était donc rendu à écrire à la craie sur les trottoirs « Je craie »
          Amusant et dans la lignée parfaite des André Breton, Magrite, Deschamp, Tzara et autres Dali mais concrètement, que peut-on en faire sinon en rire.


          Je connais donc ce concept et autant dire qu’il me séduit mais comme je n’avais pas vocation à faire fallite, peu de temps après Mouna, j’ai créé à mon tour des petites entreprises et elles n’ont jamais faire faillite.

          J’ai beau être Mnong dans l’âme car éduqué par eux (d’ici ils ressemblent aux Hmongs mais vivaient nus à l’époque) j’ai également été éduqué par une Française et par l’école de Ferry où les élèves, dans la cour de récréation, ont constamment à la bouche, quand ils ont 7 ans « Nooooon, pas comme ça ».
          Car en France il y a une bonne manière de faire les choses. Cette manière progresse ou change au fil des expériences mais à un moment donné, il n’y a qu’une seule bonne manière de faire qui soit reconnue par tous. D’où le fait que les Français soient champions du Monde même pour marcher, pour courir, pour nager alors que les Mnongs et les Papous n’ont pas cette obsession.

          Partant d’une mentalité de Mnongs+Ferry, autant vous dire que j’ai constamment eu à faire le grand écart. et je sais sans doute mieux que beaucoup, ce que le progrès machiniste veut dire.
          J’insiste sur les machines car c’est central de mon propos.
          Alors que je suis de ceux qui peuvent s’en passer, je suis aussi de ceux qui les construisent ces machines et je sais donc à quel point elles ne fonctionnent que dans un contexte de progrès au sens de WS. Je sais d’expérience que dès qu’un contexte n’est plus exactement WSiste, la machine s’arrête.

          Alors autant j’aime rêver à un monde tout en Mnongs, autant je sais que les Français n’y sont pas du tout préparés (Ils peuvent devenir Mnongs mais au bout de 10 générations)

          Du coup, quand j’entends des néo Mouna rechanter des airs Mnongistes, sans rien redire sur leur chapitre, je crois utile de signaler qu’ils ne disent pas un mot sur les machines et je dis alors que le Mnongisme c’est très bien (à mes yeux) mais qu’il oblige à se passer de voitures, de monte-charges, de métro, de téléphone....
           
          Il est donc vrai que je ne réponds pas à ce que vous dites mais je ne vous contredis pas non plus. Je parle de ce qui pour vous est un autre sujet alors que pour moi, c’est un aspect du sujet dont il faut parler aussi.



          Ce que j’en dis, contrairement à ce que vous pourriez imaginer, n’est pas forcément contreproductif d’une orientation Mnongiste.
          Il se pourrait qu’en prévenant les gens qu’il faudra se passer des machines, je les amène mieux que vous à considérer d’abord ce point (avant de s’ennivrer d’un rêve de verdure) et à se préparer à cette privation. 



          Vous ne disposez que de deux possibilités pour me faire fermer mon chapitre.
          Soit vous démontrez que les machines peuvent fonctionner sans l’esprit de WS.
          Soit vous démontrez que tous ceux qui se disent disposés à tourner le dos à la pensée WS sont prêts à se passer des machines.
           


        • nicolas_d nicolas_d 10 juin 2012 22:07

          Mais continuez le donc votre chapitre !
          Il pourra peut être servir d’inspiration à BHL...


        • Yvance77 8 juin 2012 13:01

          Salut,

          Et pourtant la « sainte croissance » est bel et bien présente, notamment depuis les années 60/70. Jamais on a réussi à produire autant de richesses, jamais les riches n’ont été aussi riches, jamais on a concentré en si peu de mains le fruits des résultats du travail collectif.

          On peut - doit - se permettre avec cela, de répartir de meilleure façon les bienfaits de la richesse qui ont crus, et de diminuer le taux horaire journalier de travail....

          Mais pour cela, il faut un révolution et couper quelques têtes (comme avant).

          Y a que comme cela que ces salauds comprendront !!!


          • tf1Goupie 8 juin 2012 13:25

            Dès le début, L’auteur dit « Le paysage du désastre n’a cessé de se déployer depuis 2008, .. »

            Que se passe-t-il depuis 2008 : nous sommes en récession ou quasi-stagnation ; en résumé il n’y a plus de croissance.

            Et l’auteur qualifie cela de désastre.

            Donc l’auteur affirme lui-même en préambule que l’absence de croissance est un désastre.

            Alors pourquoi tout le reste de l’article dit-il que la croissance c’est l’échec ??????


            • bonnes idées 8 juin 2012 15:16

              Pas de croissance illimitée avec des matières 1ère qui ne le sont pas. Ca va rentrer dans vos petites têtes ou pas. L’humanité n’a aucune échéance alors coup de frein au gaspillage et on sauve les meubles.

              Mais personne n’a donc d’enfant dans ce bourbier.


              • kemilein 8 juin 2012 16:12

                l’univers me semble, à moi, assez pourvu en matières premières, pas vous ?

                même si dans un avenir immédiat votre réflexion est mienne :) (et je « plussois » pour les générations)


              • kemilein 8 juin 2012 16:10

                ¤ la croissance c’est un sacrifice rituel, une danse de la pluie, une offrande aux marchés, dieu unique et eunuque de cette modernité absurde. un dieu de paille (homme de paille) qui recouvre quelques notables cupide et avides et boursoufflés par quelque névrose obsessionnelle possessive et donc agressive et belliqueuse

                ¤ croissance, qui n’appelle pas forcément la croissance d’une production, mais le passage du non-marchand au marchand (B.Friot) c’est a dire l’attribution d’une valeur économique a ce qui jusqu’alors n’en avait aucune

                ¤ et tant que le nombre d’humain croit, le numéraire de ses besoins croit de même alors qu’il croit individuellement en parallèle (les pauvres veulent tous être riches, et les pauvres se multiplient comme le pain -qu’ils n’ont d’ailleurs plus-)

                ¤ la décroissance est-elle une solution ? pour le simple d’esprit « oui ». elle justifie l’exploitation a nouveau. puisqu’il faut décroitre, il faut renvoyer aux champs une large portion de l’humanité l’aliénant de nouveau a un labeur sans fin, au lieu d’investir quelques ressources dans des « fermes industrielles » ( [hangar automatisé a environnement contrôlé optimal donc sans besoin de pesticide-herbicide-fongicide cancérigène] ) et on renverra d’autre a l’usines... au lieu de déposséder l’homme du labeur nous le réinvestirons dans un archaïsme moderne profitable au capital

                ¤ quand vous passez de 10 humains a 11 humains, de facto, vous avez « croissance », la question est de savoir si vous pouvez répondre au besoin de 11 personnes, la question est matérielle, dépend de son environnement (matières premières), elle n’est pas marchande ou financière. si votre monde est incapable de subvenir a 11, peut être ne fallait il pas être 11, et si demain les besoin des 10 de base deviennent plus important peut être faudra t il mieux contrôlé le taux de natalité a venir.


                • easy easy 8 juin 2012 17:03

                  J’ai pourtant cru être clair.

                  La croissance, à mon sens, a existé depuis la nuit des temps pour les gens qui ont quitté le berceau de l’humanité.
                  La croissance, à mon sens, s’est fortement accélérée depuis un siècle (depuis que beaucoup de gens ont plus d’une paire de souliers) 
                  La croissance, à mon sens, ne peut se poursuivre indéfiniment puisqu’elle est Terrivore.

                  Il faut donc penser à faire quelque chose pour autant qu’il nous semble ou qu’il soit exact que cette vieille croissance, nous l’avons voulue (et beaucoup la voudraient encore) et que si on l’a voulue, on peut la dévouloir. 


                  Considérant que la croissance est voulue et qu’elle nous conduit à un mur, nous nous mettons à penser au minimum à un STOP au stade actuel. Donc au statut quo. Ca ne permettra peut-être pas de durer indéfiniment mais ça permettrait de durer plus longtemps et ce serait déjà une bonne chose.

                  Laissons toujours de côté l’argument démographique pour l’instant et ne raisonnons que sur la base de 7 milliards d’individus ou même 1 milliard comme en 1950. Ne considérons que les arguments techniques.

                  Jusque là, nous serions un petit paquet à être d’accord, moi compris. 



                  Mais une fois cela convenu, je crois nécessaire d’ajouter que le « STOP on s’immobilise où nous en sommes en 2012 » (ou là où nous en étions en 1960 voire 1850) est malheureusement impossible.

                  Je dis que plus le niveau de progrès est élevé, plus le STOP en l’état est impossible. Autrement dit. Si l’on avait fait un STOP en l’an zéro, ça aurait été un peu difficile mais jouable. Si l’on avait fait un STOP en l’an 1000 ça aurait été plus difficile mais peut-être jouable. Mais faire un STOP en l’an 2012 et se maintenir comme ça c’est impossible.

                  Plus il y a de machine dans un système, plus il exige de la maintenance et cette maintenance que je connais peut-être mieux que la plupart des gens, exige de la croissance.

                  Un STOP et un maintien en l’état est supportable dans la zone dénuée de machine à énergie non animale ou électrique. Cf les Amishs.

                  Dès qu’on veut conserver une quelconque forme de machine à énergie autre qu’animale, c’est tout un pataquès industriel qu’il faut autour, en amont comme en aval. Et un pataquès industriel ne tient que s’il est animé par la fièvre du progrès. Quand bien même une usine conviendrait de ne produire à tout jamais que des Ford T, elle doit améliorer ses procédés et il s’ensuit une cascade de progrès qui ne peuvent s’entendre qu’avec de la croissance. Yaka se référer aux grandes heures de l’URSS pour le vérifier. Sans progrès, sans croissance, ses usines ne parvenaient même plus à fournir du dentifrice. Alors que le secteur spatial qui était très volontairement orienté en progrès et croissance savait pondre des fusées performantes.


                  Si vous êtes d’accord pour reculer aux époques sans aucune machine, le STOP est faisable. Mais pour nous qui sommes habitués aux machines, ça nous donnera nettement l’impression de revenir à l’âge de pierre.

                  Si vous voulez un STOP avec quelques machines, avec des chasses-d’eau comportant des matériaux synthétiques, avec de l’eau chaude et propre jailissant d’un robinet, c’est injouable et on se retrouvera inexorablement aux âges sans machines.

                  Il nous faudrait accepter de revenir aux aqueducs en pierre, aux tuyaux de plomb roulés à la main, aux puits avec corde et seau, aux routes pavées, aux rejets d’eaux usées en rivières, aux éclairages à l’huile et au chauffage à la bouse pour que le STOP soit à peu près jouable. Et bien entendu, il nous faudra revenir à la médecine dont avait bénéficié Louis XIV et nous passer d’Internet.
                  Les Amishs qui se débrouillent très bien avec des chevaux et des lampes à pétrole, ne s’occupent ni d’extraire ce pétrole lampant ni de fournir l’acier de leurs faucilles, ni de fabriquer le verre de leurs fenêtres ni d’élaborer les vaccins qui les protègent. Et ils utilisent le téléphone. Les Amishs, sans nous autres autour, ils ne pourraient pas tenir sous cette forme et seraient obligé de reculer vers l’âge de pierre.
                   
                  Je crois que vous utilisez cent mille produits sans vous douter de la complexité des moyens qui sont mis en oeuvre pour les produire et de la dynamique de croissance nécessaire pour qu’ils puissent exister.


                  Je répète que pour ma part, je serais aussi bien à vivre à la manière des Papous, batailles comprises et cela parce que j’en ai l’habitude. Mais je doute que vous aimiez ça.
                  Ce qui ne veut évidement pas dire que vous ne seriez pas capables de vivre comme au Moyen-âge, mais ça veut dire que si on s’y retrouvait en l’espace de 10 ans, vous seriez fort dépités.

                  Peut-on reculer lentement afin de nous laisser le temps de nous habituer ? 
                  Puisque ce serait un recul volontaire, on devrait pouvoir l’exécuter en bon ordre non ?
                  Bin non. 
                  Dès qu’il n’y a plus de progrès-croissance au programme, dès qu’une usine est à zéro de croissance, les pièces qui tombent en panne ne peuvent plus être remplacées et il suffit d’un seul engrenage de cassé pour bloquer toute la production. 
                  Or l’achat d’un engrenage nécessite impérativement de l’argent et cet argent ne peut pas être prélevé sur le bénéfice car il n’y a jamais de bénéfice sans croissance (Cf l’URSS encore).
                  Quand je parle de bénéfice ici, je parle de ce qui reste une fois tout le monde payé, patron compris. Pour débloquer 10 € pour acheter un engrenage, il faut emprunter, il faut obligatoirement une foi dans le progrès, dans la croissance.

                  Chez les Massaïs, l’air de rien, il y a déjà un principe de croissance. Ils espèrent tous avoir plus de bétail demain qu’hier. Du coup, il existe le prêt entre eux et ils utilisent de l’argent
                  Chez les Papous, il n’existe aucun principe de croissance. Même au niveau des bijoux, même au niveau des armes, le progrès, le mieux ne leur vient pas à l’esprit. Alors ils ne connaissent ni le prêt ni l’argent. Ils donnent éventuellement mais ne prêtent pas car il ne peut pas exister un espoir de retour sur investissement sans croissance ou progrès. Résultat, les Papous ont dix fois moins d’objets que les Massaïs qui n’en ont pourtant pas beaucoup par rapport à nous. 
                  (J’ai passé mon enfance avec des gens vivant à peu près comme les Papous et j’ai adoré ça)

                  Planter un igname c’est investir. Et bien les primitifs ne plantent quasiment rien. 


                   
                  On peut alors se rabattre sur le fait que les riches patrons se gavent et qu’il suffirait qu’ils se gavent moins pour que les usines aient de quoi se payer un engrenage. 
                  Un engrenage oui. Mais un groupe électrogène et des pompes énormes comme il a fallu soudain en fournir à Fukushima Daichi, non. 


                  • easy easy 8 juin 2012 17:26

                    Et encore n’ai-je évoqué en contrepoint que l’inéluctable chute du niveau de confort si l’on stoppait la croissance.

                    Toujours nonobstant l’argument démographique, le fait qu’un STOP (volontaire ou non) nous conduise inexorablement vers un niveau de confort Papou, nous obligera, le temps d’en arriver à leur stade de chasse et cueillette, à devoir travailler durement comme de nos jour seuls quelques uns travaillent.
                    Il y a 20 ans ; les sacs de ciment pesaient 50 kilos.
                    Combien d’entre vous ici ont déjà trimbalé des charges de cet ordre, trente fois par jour, 200 jours par an, pendant 30 ans ?

                    Il faudrait y penser car sans croissance fini les chariots élévateurs et les monte-charge.


                    Avez-vous seulement remarqué que les mineurs du charbon (et autres minerais) travaillaient dans une poussière maximale, 10h par jour, 300 jours par an, pendant 40 ans, sans masque ?

                    Or, un bête masque à poussières en papier nécessite plus de technologie pour le fabriquer qu’il n’en faut pour extraire du charbon à faible profondeur. ce genre de masque basique n’étant pas nanoparticulaire, il ne filtrerait pas les particules les plus dangeureuses. Tout en creusant les mines au pic comme nos grands-pères, il nous faudra des masques nano. Et pour fabriquer ces masques, pour vérifier qu’ils sont nano, bin il faut au minimum des microscopes électroniques.


                    Sans croissance il serait possible de retourner dans les mines avec des pics, des pelles, des lampes à flamme protégée (quand même) mais sans masque nano sur nos visages car les microscopes électroniques, on ne sait les produire que dans la croissance.



                    • kemilein 8 juin 2012 18:13

                      deux mots
                      si tu as « besoin » d’une machine a lavé personnelle c’est un problème, alors qu’on pourrait en avoir des collective (donc beaucoup moins en nombre, donc des matières premières utilisé ailleurs)
                      voir avec ce fameux « progrès » que tu décries tant avoir des pantalons nano-machin-fibre-truc-muche intachable que tu pourrais transpiré que le tissu il s’en tape qu’il reste propre...

                      bref pour faire simple, c’est au contraire le conservatisme et l’arrièrisme (archaïsme) qui est le frein, non a la modération, mais a la rationalisation.

                      la rationalisation rationnelle appelle un mutualisme économique (et non plus un chacun pour sa gueule dans son coin) afin de gérer au mieux les ressources collectives (ou alors c’est un carton pour toi(t) et un château pour moi et jusqu’a encore aujourd’hui le capitalisme n’a fait qu’empiré les choses et n’a strictement jamais rien résolu), mais aussi une industrialisation encore plus avancée et automatisé afin de libéré les hommes de la production et de les renvoyer sur les bancs de l’école afin de disposer d’encore plus de cerveaux voué a la recherche.

                      si vous croyez honnêtement que les humains vont lâcher leurs avancées techniques par manque de moyen vous vous fourvoyez méchamment. le monde restera comme il est, une poignés aura beaucoup, les autres crèveront la gueule ouverte.


                      • Croa Croa 8 juin 2012 22:35

                        « La croissance est l’objectif central et unique de l’entreprise. »

                        FAUX !  Il en est de même des entreprises et des états. La croissance est un choix idéologique, nullement une obligation.

                        L’objectif de l’entreprise est de produire des biens (et/ou) des services.

                        (Toutefois certains contextes économiques peuvent rendre la croissance impérative. Il se peut donc que, dans ces cas là, les patrons n’aient pas le choix. Par contre les politiques sont toujours responsables car ils ont le choix, eux !)

                        Dans son ensemble l’article est bien mais l’auteur ne va pas vraiment aux causes.


                        • CHIMERE 9 juin 2012 16:28

                          @ tous,


                          Il me semble qu’il existe un lien très fort entre cette fameuse nécessité de « croissance » (du PIB,il faut préciser..et non de l’IDH.. !!qui lui,est indispensable..) et le fait que l’activité économique de la production a besoin d’être irriguée par une finance (qui devrait être considérée comme bien public,inaliénable,comme l’eau et l’air) qui exige de dégager un intérêt financier.

                          Par exemple,on nous rabâche les oreilles que le taux de croissance idéal devrait être de 4 ou 5 %,et comme par hasard,la trésorerie nécessaire au fonctionnement des secteurs productifs RÉELLEMENT producteurs de richesse leur est fournie grosso modo à ce taux...

                          Je ne suis pas économiste ( je ne suis qu’un modeste infirmier,mais sachez que nous faisons des bilans « entrée/sortie » tous les jours en réanimation...) ,mais je flaire là l’essence même de la « croissance »...
                          Le système financier qui exige de l’économie productive un intérêt est un prédateur,je ne suis pas le premier à le réaliser,en effet,cela a déjà été condamné par la Bible et le Coran.

                          Voyez ce lien très instructif à ce sujet...http://www.michaeljournal.org/ilenauf.htm


                          • soimême 9 juin 2012 20:22

                            Pourquoi s’affoler nous allons vivre la croissance dans la décroissance !

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