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Commentaire de crazycaze

sur 2012 : l'An 1 de la reconstruction de la formation des professeurs des écoles !?


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crazycaze 13 juin 2012 00:44

J’ai enseigné durant deux ans la psychologie de l’enfant en IUFM et fait partie du premier laboratoire de recherche sur la formation attaché à un IUFM.

Je suis complètement d’accord avec la plupart des critiques formulées.

Absence de cours de pédagogie (savoir enseigner ça s’apprend) ; psychologie de l’enfant matière optionnelle suivie par moins de 20% des futurs enseignants ; réussite au concours corrélée avec les notes de français et de maths obtenues au bac (étude réalisée par J. Fine, statisticienne) ; formation identique que l’on soit ensuite affecté à l’école maternelle ou aux classes élémentaires (avec des maîtres-formateurs, nous avions proposé que l’on puisse spécialisé l’enseignant de maternelle : opposition des syndicats parce que qui dit spécialisation, dit revenus différents, et problème par rapport aux voeux d’affectation calculés sur barèmes : un enseignant qui a passé les 2/3 de sa carrière a enseigné en CM1/CM2 peut ainsi devenir prioritaire pour avoir un poste en maternelle qui corr ;espond à son voeu sous prétexte que ça le rapproche de son domicile - le cas est authentique) ; beaucoup de futurs professeurs des écoles réussissant le concours sont enseignants par défaut et non par vocation, quand de bons candidats ayant la fibre enseignante sont écartés (il ne sert à rien d’avoir une tête bien pleine si on ne sait pas transmettre) ; main mise des sciences de l’éducation sur les contenus pédagogiques et qui ont plus nui qu’amélioré la formation des enseignants ; etc.

Cependant, tous les maîtres-formateurs, come tous les enseignants, ne peuvent être taxés de planqués, de fainéants, jeter le discrédit sur eux ne rime à rien et est une caricature aussi stupide que celle du fonctionnaire qui passe son temps à regarder la pendule...

Il faut revenir à un enseignement plus proche de celui reçu par les normaliens, changer les critères d’accès à la formation, passer le nombre d’années de formation à 3 ans, avec peut-être un an de tronc commun, un an de spécialisation, et un an de formation en alternance.

Mais tout ça ne rimera à rien si dans un même temps on continue à déteriorer les conditions d’exercice de la profession dans l’enseignement public. La surcharge du nombre d’enfants par classe, la ghettoïsation des établissements et de leurs quartiers, le manque de personnel, de psychologues scolaires et d’infirmières, etc. Tout ça participe du même problème de lamination des services publics au bénéfice du privé. Il est quand même remaarquable d’entendre un ministre de l’éducation dire que le nombre d’élèves n’est pas un problème quand en même temps on peut constater que les écoles privées mettent en avant cet aspect pour attirer les parents, en particulier en maternelle.


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