Il existe quand même une idée force dans la ’théorie’ freudienne, c’est que le comportement d’un individu s’explique au moins partiellement par son passé, son histoire, sa culture.
La part de l’inné chez l’humain est faible quand il s’agit d’expliquer des comportements réflexes, des conditionnements.
Une autre idée qu’il est à mon avis difficile de réfuter, est celle que les conditionnements, les réflexes s’acquièrent très vite dès la petite enfance et que l’adulte n’a pas le souvenir des situations répétitives, parfois toxiques qui ont engendré certains conditionnements pouvant être considérés comme pathologiques dès lors qu’ils handicapent l’individu dans ses relations avec le groupe.
Le rôle primordial de la relation avec la mère ou une personne jouant ce rôle ou bien encore l’absence d’une relation privilégiée dans la petite enfance est également un élément déterminant.
J’ai lu avec intérêt le bouquin d’Onfray et il me convainc que le père Sigmund avait une moralité assez souple. Mais que l’individu soit un voyou n’empêche pas qu’il ait de bonnes idées ayant une valeur scientifique et quelqu’un plus haut en a déjà fait la remarque. Certes Freud n’aurait en définitive analysé que lui-même mais combien, à part Marcel Proust, sont capables de faire une auto-analyse ?
Il faut distinguer la psychanalyse en tant que science (balbutiante) de la pratique psychanalytique. En France avec la société française de psychanalyse, les lacaniens on est carrément dans le domaine de l’escroquerie, c’est à dire de la continuation des pratiques les plus discutables de Freud.
Mais attention à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain.
Une écoute attentive (et non pas une attention flottante) combinée avec l’application de schémas répétitifs peut donner de bons résultats au niveau de l’explication des phénomènes. Les causes étant connues et comprises des reconditionnements sont parfois possibles dont le succès dépend de l’âge du patient, de ses possibilités d’intelligence de la compétence du praticien et de la qualité de la relation liant le ’malade’ à son médecin traitant. Des cas de phobies ont ainsi pu être traités alors qu’on ne connaît aucun principe médicamenteux actif, on enregistre aussi certains succès dans le traitement des TOS.
Bref il faut faire la part des choses chez Freud il y a l’homme, le médecin, l’homme d’affaires, le scientifique, le chercheur. On ne peut sous principe d’un manque évident de moralité tout jeter à la poubelle. On peut simplement regretter que certains se soient inspirés des idées les plus discutables de Freud liées à ses propres problèmes (sexualité à toutes les sauces, complexe d’œdipe, etc...) pour développer une pratique essentiellement fondée sur le tiroir-caisse. Les clients sont souvent des bobos-gogos la voleille la plus facile à plumer.