@Maurice,
Si c’est dans Haaretz, je ne dis plus
rien. Et je ne songerais évidemment pas, avec ou sans la citation, à
défendre un pareil abruti. Ce que je conteste simplement, c’est
votre manière d’exagérer le risque qu’il puisse prendre jamais le
contrôle du Likoud, mais prévoir l’avenir...
Je suis de fait, objectivement, plutôt
du côté israélien, et pour une excellente raison, c’est que je
vois partout en Europe remonter un antisémitisme bien pire que
celui des année 30. L’antisionisme est en effet beaucoup plus grave
que l’antisémitisme. L’antisémite du XIXe siècle ou même celui
des années 30 du suivant, qui prête aux Juifs toute sorte de
travers, et bien qu’il sache qu’il y a déjà eu des persécutions,
s’adonne un peu bêtement à une certaine rosserie dont il ne pense pas qu’il puisse y
avoir des conséquences, il ne prévoit pas la shoah. Ceux des
générations qui ont connu cela, après la guerre, pour se
dédouaner, ne trouvent rien d’autre à dire que : nous ne savions
pas, nous ne pouvions pas imaginer ce qui est inimaginable. Je ne les
crois qu’à moitié, mais de fait, les nazis n’avaient jamais
explicitement formulé le projet d’une extermination systématique
des Juifs. De la conférence de Wahnsee, rien n’avait filtré. Avec
l’antisionisme, en revanche, la question centrale est clairement
posée, c’est celle de l’élimination des Juifs d’Israël.
Apparemment, personne ne veut le voir et personne ne s’en émeut. Ce serait plutôt le contraire.
Khamenei, Ahmadinejad, les mollahs
d’Iran et les prêcheurs fanatiques d’Al-Jazeera explicitent très
clairement leurs intentions. Ils regrettent évidemment que les
Allemands n’aient pas pu aller jusqu’au bout, et faut-il rappeler
qu’il y a toujours eu une profonde connivence entre les Allemands et
les musulmans. Sadate lui-même avait essayé de rencontrer Rommel ;
il y serait parvenu si le renseignement anglais n’avait pas contrarié
son projet. L’iran d’aujourd’hui est le refuge des négationnistes.
Ils sont reçus là-bas à bras ouverts. Ne pas voir que l’islam
fanatique de ces dernières années, qui manipule très bien
jusqu’aux media français nourrit toujours le fantasme d’éliminer
les Juifs d’Israël, c’est faire la politique de l’autruche. Et il
faut être complètement naïf pour se raconter que si l’Iran
attaquait Israël qui dispose d’un arsenal atomique beaucoup plus au point,
il le paierait si cher que l’action ne vaudrait pas d’être tentée.
A ce compte-là, on ne devrait pas pouvoir s’attaquer à l’Amérique,
et jamais les Twin Towers n’auraient dû s’effondrer. Or, elles ont
été réduites en cendres.
Autour de 1938, beaucoup de pacifistes
pensaient qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter de l’Allemagne ;
je me souviens d’avoir lu, il n’y a pas si longtemps à Beaubourg, un
article de la presse de cette époque où l’on disait à peu près :
Monsieur Chamberlain, et Monsieur Daladier, qui sont des humanistes,
aussi bien que Monsieur Hitler, qui est à ses heures un artiste et
un peintre de talent, ne pourront jamais vouloir qu’on mette l’Europe
à feu et à sang. Avec le recul, c’est rigolo ou pitoyable, selon l’humeur.
Les propos des diplomates allemands,
après l’Anschluss et l’annexion des Sudètes, se voulaient
extrêmement apaisants : on en resterait là. Ouf ! Il n’y aurait donc pas à aller
« mourir pour Dantzig » ! Il s’est trouvé en France de
braves innocents pour croire que la paix était définitivement sauvée.
On ne voulait pas croire à la
méchanceté des nazis puisqu’ils protestaient de leurs bonnes
intentions, et aujourd’hui, on veut croire à la bonté foncière
d’un islam fanatique qui explique pourtant fort clairement son
intention délibérée d’en découdre avec l’Occident et d’éliminer
les Juifs. Ce qu’on ne pouvait pas imaginer à l’époque (Wahnsee) on
peut, l’expérience étant là, très bien le concevoir aujourd’hui, mais le fait est là : c’est toujours la même cécité qui prévaut.
Qu’il se trouve dans l’opinion
européenne des gens qui aplanissent le chemin aux visées de
l’islamisme fanatique et qui justifient ses pires intentions, c’est ce
que je ne puis admettre, et cela risque d’avoir des conséquences
effroyables sur les populations arabes, tout comme la guerre des six
jours. Nasser et ses acolytes pensaient sans doute qu’ils finiraient
par étrangler doucement Israël en 67 et ils l’ont payé cher. C’est
que les Israéliens ont au moins sur nous une supériorité, celle
de la lucidité. Ils ont tiré la leçon de Münich et la majorité
ne partage évidemment pas l’idiotie de ces jeunes qui envoient des
messages d’amour par l’Internet aux iraniens. Ils ont payé assez
lourdement pour savoir que la meilleure défense, c’est l’attaque préventive.
C’est encore de cette manière qu’ils vont encore procéder et je ne me vois
guère les critiquant : pour eux, c’est une question de vie ou de
mort. Ils s’entêtent à ne pas vouloir mourir quand le monde entier
souhaiterait qu’ils disparaissent. Quelle mauvaise volonté ! Quels
salauds !