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Commentaire de Christian Labrune

sur La psychanalyse est-elle l'autre imposture du XXème siècle ?


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Christian Labrune Christian Labrune 15 juin 2012 10:35

@Ursulin
Je suis tout à fait en accord avec votre propos. La « science » de Freud n’invente rien, pas même la notion d’inconscient déjà très bien abordée par Janet, et dans une optique beaucoup moins fantaisiste et naïve. Freud est en retard de plus de cinquante ans, sur le plan purement scientifique, et l’attrait que sa « pensée » a exercé est le même qui s’attache aux révélations religieuses. Enfin, un nouveau prophète ! Et d’autant plus séduisant pour ceux que fatiguaient les anciennes religions, lesquelles réprimaient la sexualité, que la dernière née la met au premier plan. Enfin, le moi cesse d’être haïssable, on va pouvoir aller jusqu’au bout du narcissisme et contempler indéfiniment son sexe devenu enfin centre du monde, dans une sorte de nombrilisme masturbatoire sans fin. Roustang, dans « La fin de la plainte », a très bien analysé cette espèce d’effondrement de l’esprit critique, cette régression pitoyable qui caractérise le cheminement existentiel de l’analysant cloué à son divan, vampirisé par le « père sévère » qu’il s’est choisi afin de pouvoir être intellectuellement mieux châtré.
Quiconque se penche sur soi-même pour découvrir ce qu’il en est de son être ne découvre rien d’autre, inévitablement, que le vide et le néant. J’ai souvent entendu des analystes ou des analysants incultes, pour se justifier, rappeler la phrase que Chilon aurait fait écrire au fronton du temple d’Ephèse et dont Socrate avait fait sa devise : « Connais-toi toi-même ». Sauf que pour les Grecs, ce n’était pas le moins du monde une invitation à l’introspection. Il s’agissait surtout de savoir non pas ce qu’on avait été depuis la petite enfance, mais de connaître de quel rôle on était capable dans la Cité, sans ignorer ses limites, sans tomber dans l’hybris toujours génératrice des pires calamités. Une belle leçon des Grecs, mais aux antipodes des ambitions hédonistes forcément déçues qui animent les petits bourgeois attachés, pour y être encore rapetissés, à leur divan de Procuste 
Il faudrait répondre à toutes les tentatives qui sont faites dans cette page pour esquisser une défense du dernier totalitarisme encore existant, mais je n’en ai pas le courage et le jeu n’en vaut pas la chandelle ; ce serait comme tirer au bazooka sur un corbillard en panne à trois cents mètres du cimetière.
 
 
 


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