Le problème, c’est que ce qui marche n’est pas du ressort de l’approche psychanalytique. Pourquoi ne pas avoir plutôt entrepris des études de psychologie, tout simplement ? La psychologie clinique - quand elle n’est pas d’inspiration freudienne - est d’un grand apport pour les troubles névrotiques, et pour aider à comprendre certaines sources du mal-être. Mais, à la différence des conceptions psychanalytiques, elle ne ramène pas tout aux traumas de l’enfance supposés fixer les trajectoires développementales ultérieures. Elle ne fixe pas la grille d’analyse au travers d’un canevas pré-établi qui suppose tout expliquer. La construction des personnes est bien plus complexe que ce l’approche psychanalytique le pré-suppose. Je ne doute pas de votre sincérité ni de votre ouverture d’esprit. Mais j’entends trop de choses erronées, non fondées, voire complètement démenties par les recherches actuelles, dans la bouche des psychanalystes auxquels on donne une large audience médiatique qui leur confère une autorité que l’on refuse aux chercheurs en psychologie du développement. Certains poussent même la malhonnêteté à s’approprier des idées résultant de cadres théoriques non-psychanalytiques en les faisant passer pour issues de leurs champs (je fais référence ici à une psychanalyste sévissant dans un service de néo-nat et entendue à la tête au carré il y a quelques temps). Je vous invite cordialement à élargir le champ de vos connaissances au-delà des conceptions psychanalytiques. Vous comprendrez alors pourquoi cette approche doit être reléguée au profit d’autres conceptions théoriques reposant non sur des a priori dogmatiques mais sur des faits éprouvés selon les canons de toute approche scientifique. Loin de moi d’être un adepte du scientisme, mais la connaissance de la construction des personnes est une chose trop sérieuse pour la laisser à des doctrinaires qui contraignent les faits pour les faire coïncider avec leurs pré-supposés. Ce qui marche n’est pas forcément la résultante d’une compréhension dérivée des processus invoqués par les conceptions psychanalytiques, mais bien souvent l’effet quasi placebo de pouvoir donner une explication, même complètement erronée, à l’origine de son mal être.