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Commentaire de easy

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easy easy 16 juin 2012 12:07


J’ai envie de rappeler cette citation d’Adolphe Thiers à la commission sur l’instruction primaire de 1849.


« Je veux rendre toute puissante l’influence du clergé, parce que je compte sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l’homme qu’il est ici-bas pour souffrir et non cette autre philosophie qui dit au contraire à l’homme : Jouis. »

(Ici Thiers se sert du clergé comme prétexte et bouclier mais des formulations analogues peuvent être faites par d’autres biais ou prétextes)

J’estime que cette profession de foi dissimule une arrière pensée consistant en une volonté d’imposer à autrui quelque chose de désagréable. Elle offre le bon droit d’imposer de la souffrance à autrui. (Thiers n’ayant effectivement pas trouvé vilain de réprimer la Commune dans le sang)

Avec ce genre de profession de foi, celui qui imposerait cette souffrance à autrui se considérerait comme en charge de ce devoir. Ce qui permettra à Rudyard Kipling -car cette doctrine a évidemment prospéré- de poser que coloniser les autres c’est se coltiner une charge et de proposer alors l’expression « Le fardeau de l’homme blanc »



Je crois qu’il aurait été bien plus honnête d’inviter à distinguer entre souffrir et faire souffrir ainsi qu’entre jouir et faire jouir.

Avec, en combinant ces 4 possibilités, la plus spéciale ou paradoxale (car très hautement humaine) : Souffrir soi-même pour faire jouir autrui, se donner de la peine pour faire plaisir.

Thiers, Ferry, Kipling étaient dans « s’efforcer de civiliser autrui, quitte à ce que ce soit à coups de bâtons ».
Alors qu’il y avait à promouvoir « s’efforcer, quitte à se faire du tort, de livrer à autrui ce qu’il désire en sa situation »


Pour ceux et celles qui ont versé dans le don de leurs forces pour faire directement plaisir aux autres, le résultat et l’acmé de leur travail altruiste sont dans l’épuisement et le désabusement personnel.

Vous êtes vidée alors je vous en félicite.


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