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Commentaire de Christian Labrune

sur Alyaexpress News se prend une raclée sur Agora Vox : ou quand la Vérité triomphe sur le mensonge


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Christian Labrune Christian Labrune 19 juin 2012 11:59

Pour mettre un terme à ce faux débat, je recopie ci-dessous un paragraphe d’une analyse de Pierre-André Taguieff dont il constitue la plus idéale illustration. C’est dans « Prêcheurs de haine – traversée de la judéophobie planétaire », paru en 2004. Page 309.

Taguieff n’est pas juif. Au lecteur curieux, je ne saurais trop recommander la lecture du récent bouquin de Jacques Tarnéro : « Le nom de trop – Israël illégitime », paru en 2011 chez Armand Collin. Le bouquin de Taguieff comporte plus de mille pages, celui de Tarnero 260.

« Pour les nouveaux antijuifs – conscient ou non, déclarés ou fuyants -, tous les malheurs du monde s’expliquent par l’existence d’Israël. Celle-ci incarne par excellence la causalité diabolique, « Israël est coupable », « Les sionistes sont coupables », « Les Juifs sont coupables » ; les accusations s’enchaînent et tendent à se confondre. Et l’israélophobie va de pair avec une palestinophilie inconditionnelle. Dans certains milieux d’extrême gauche (où les militants des mouvements « antimondialisation », principale forme de recyclage du projet communiste et de la mythologie « anti-impérialiste », sont particulièrement actifs), le Palestinien a remplacé le Prolétaire. L’engagement révolutionnaire tend à se réduire à un engagement inconditionnel en faveur du « camp palestinien ». Le mythe manichéen fonctionne : pauvres contre riches, faibles contre puissants, dominés contre dominants. Dans ce cadre interprétatif, le Palestinien a toujours raison, quoi qu’il puisse faire : même les plus sanglants des attentats relevant du terrorisme dit « aveugle », où des Juifs sont tués en tant que Juifs (femmes,enfants et bébé compris), sont décryptés selon le slogan du terrorisme « arme des pauvres » et justifiés au nom de la « juste » révolte des « dominés ». Aux pires massacres commis par des terroristes palestiniens sont trouvées des circonstances atténuantes, les « belles âmes » de la « gauche progressiste » se montrant particulièrement inventives en la matière. Et, par une analogie devenue ordinaire, le « jeune » d’une banlieue française, s’il est issu de l’immigration maghrébine, peut jouer le rôle de l’exclu-révolté, celui du Palestinien à la française, pure incarnation d’un fantasme révolutionnairement correct(*). Beurophilie rime avec palestinophilie, dans l’espace médiatique où ces fictions du Bien ou de la Juste Révolte sont indéfiniment mises en scène. Un sommaire dualisme manichéen est aux principe des préférences, des choix et des engagements : le supposé faible a toujours raison, le supposé fort a toujours tort ; le dominant est toujours méchant, le dominé est toujours vertueux ; le fort/dominant est par nature haïssable, le faible/dominé est nécessairement admirable. Les « idiots utiles » de l’islamisme se recrutent pour l’essentiel dans les milieux du nouveau gauchisme (où se rejoignent chrétiens tiers-mondistes, trotskistes et communistes), à travers l’engagement propalestinien […]. Une nouvelle fois, au nom des « pauvres et/ou des opprimés ou des victimes, un discours de haine se diffuse, qui se fixe principalement sur Israël traité comme un Etat en trop. Les violences terroristes sont transfigurées en « actes de désespoir » dus à des « humiliations » répétées et commis par des « pauvres » contre des « riches » dominateurs  : c’est ainsi que sont effacées les principales dimensions du terrorisme antijuif, la pulsion fanatique, la visée stratégique et le projet politique régulateur (l’islamisation du monde). »

(*) Le bouquin de Taguieff est paru en 2004. Voir, depuis, les explications sociologisantes du crime de Mehra dans la presse. Certaines, sur AgoraVox, confinaient presque à l’absolution.


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