Madrid a dû payer très cher mardi pour emprunter sur le marché,
souffrant de la panique des investisseurs en zone euro, qui recentrent toutes
leurs inquiétudes sur l’Espagne tandis que les dirigeants tentent d’apaiser les
tensions.
Alors que les chefs d’Etat et de gouvernement du G20 réunis à Los Cabos,
au Mexique, devaient publier une déclaration commune reflétant leur
préoccupation pour l’économie européenne, la situation est de plus en plus
compliquée pour la quatrième économie de la zone euro.
Certes, l’Espagne a réussi à lever 3 milliards d’euros à 12 et 18 mois,
mais ses taux d’intérêt se sont envolés.
C’était le premier rendez-vous de l’Espagne avec le marché obligataire
depuis l’annonce, le 9 juin, d’un plan de sauvetage européen pour ses banques,
qui pourrait atteindre 100 milliards d’euros.
Ce plan n’a pas apaisé les esprits : les investisseurs, laissant
derrière eux le dossier grec même s’il est encore loin d’être résolu, se
montrent de plus en plus impatients de connaître le montant que devra prêter la
zone euro.
"Le sauvetage des banques espagnoles, ou plutôt le manque de
détails sur ce plan de sauvetage, commence à être un poids trop lourd sur les
épaules de l’Etat et cela se traduit sur les marchés obligataires, avec la peur
de l’effet de contagion de cette interminable crise de la dette", insiste
Amilcar Barrios Villonga, de la maison de courtage Tressis.
"Tant que ne seront pas clarifiés les termes du sauvetage, dont il
est nécessaire de connaître le montant, les marchés obligataires ne se
détendront pas", renchérit Link Securities.
L’audit mené par les cabinets Roland Berger et Oliver Wyman, attendu
d’ici jeudi, permettra de donner enfin un chiffre.
Si Madrid prend la totalité du prêt proposé, sa dette publique avoisinera
en fin d’année les 90% du PIB, ce qui rend les taux actuels très préoccupants.
Le taux de ses obligations à dix ans, qui a franchi lundi la barre
historique des 7%, restait mardi à 7,003%.
"Nous entrons dans une situation de panique, le financement peut se
couper de manière drastique, du jour au lendemain, c’est très difficile à
prédire", commente Fernando Ballabriga, directeur du département
d’économie de l’Esade Business School.
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