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L’Espagne aurait besoin de 250 milliards d’euros

L'Espagne a réussi ce mardi 19 juin à emprunter 3,040 milliards d'euros sur des échéances de 12 et 18 mois. Cette opération avait des allures de test compte-tenu de la situation catastrophique de l'Espagne. Et malgré une demande forte de 8 milliards , le test a échoué les taux d'intérêt s'étant envolés. La somme soulevée est légèrement supérieure à l'objectif compris entre 2 et 3 milliards, mais les taux concédés sont inquiétant au plus haut point. Lors de sa dernière émission sur de telles maturité le 14 mai 2012, les taux concédés étaient de 5,074% à 12 mois contre 2,985% précédemment et 5,107% par rapport à la dernière émission similaire, le 14 mai : 5,074 % à douze mois contre 2,985 % et 5,107 % à dix-huit mois contre 3,302 % précédemment .

L'Espagne a réussi ce mardi 19 juin à emprunter 3,040 milliards d'euros sur des échéances de 12 et 18 mois. Cette opération avait des allures de test compte-tenu de la situation catastrophique de l'Espagne. Et malgré une demande forte de 8 milliards, le test a échoué les taux d'intérêt s'étant envolés. La somme soulevée est légèrement supérieure à l'objectif compris entre 2 et 3 milliards, mais les taux concédés sont inquiétant au plus haut point. Lors de sa dernière émission sur de telles maturité le 14 mai 2012, les taux concédés étaient de 5,074% à 12 mois contre 2,985% précédemment et 5,107% par rapport à la dernière émission similaire, le 14 mai : 5,074 % à douze mois contre 2,985 % et 5,107 % à dix-huit mois contre 3,302 % précédemment .

Le Sprexit avant le grexit.

Que retenir de cette information ? En réalité presque rien, même la Grèce parvient à se financer sur les marchés à 3 mois. Certes à des taux trés élevés mais dans le contexte de la mise en place de l'opération de financement illimitée de la BCE connue sous le doux nom de LTRO, l'évaluation du risque ne veut plus rien dire. Après l'euphorie grecque qui avait présenté la posible victoire de Syriza comme le jour un de l'apocalypse on se rend compte que rien n'a changé. La Grèce est toujours en état de chaos sans gouvernement stable et le vrai danger vient toujours de l'Espagne. On avait déjà souligné que l'Espagne pourrait sortir de l'Euro avant même la Grèce, le sprexit avant le grexit.

Un marché de plus en plus débile

Pour des raison qu'on ignore, le marché continue de se comporter de façon totalement débile. Cette émission obligataire a en effet été saluée par le marché comprenant que si il y'avait une demande pour ces obligations espagnoles cela signifiait que l'Espagne n'est pas en si mauvaise santé que cela ignorant totalement le bon sens. Déjà la cas de la Grèce est à de l'avis de tous du pipi de chat comparé à celui de l'Espagne. Si sauver l'Euro signifie sauver la Grèce, l'Allemagne pourrait in fine s'en charger toute seule vu la taille de la Grèce. Après tout elle est déjà traité comme un hinterland allemand. Mais quand viendra le tour de l'Espagne rien ne sera possible vu la taille.

Puis, soulever 2.4 millions à 12 mois à un taux de 5.074% trés largement supérieur au taux à 10 ans allemand est objectivement tout sauf un succès. C'est le taux le plus élevé depuis 1997. A l'époque l'équipe de France de football était entrainée par Aimé Jacquet et DSK était au top. 2% de plus que la même opération fin mai. En d'autres termes, l'Espagne ne pourra bientôt plus se financer à court terme. Les espagnols ont également réussi à vendre 639 million d'euros à 18 mois à 5.107% comparé au 3.302% un mois avant. La réaction des marchés est donc débile en se focalisant sur le succès de la demande. Mais de mémoire les demandes Grecques avaient également toujours été sur-souscrites. Cette opération est en fait un échec criant.

Les prochaines émission obligataires espagnoles.

  • 21 Juin : Spain auction. Bonds.
  • 26 Juin : Spain auction. Bills.
  • 5 Juillet : Spain auction. Bonds.
  • 17 Juin : Spain auction. Bills.
  • 24 Juillet : Spain auction. Bills.

Reuters résume la situation :

Le coût des emprunts à court terme de l'Etat espagnol a bondi à son plus haut niveau depuis 1997 lors d'une adjudication qui s'est tenue mardi dans un climat de craintes que l'Espagne ne soit contrainte d'avoir recours à une aide internationale. Les taux de rendement des obligations de Madrid à dix ans se traitent au-dessus du seuil de 7% jugé intenable. Cette envolée des taux à long terme sur le marché secondaire a placé l'adjudication de plus de trois milliards d'euros de bons du Trésor espagnols au centre de l'attention, en attendant l'émission d'un à deux milliards de papier à moyen terme jeudi. La demande s'est avérée soutenue et le gouvernement a pu réaliser son objectif en termes de montant. Mais le rendement du papier à 18 mois s'est établi à son plus haut niveau depuis novembre dernier, alors que le papier à 12 mois a été émis à son plus haut niveau de rendement depuis la création de l'euro. "Les rendements sont à plus de 5% sur les deux lignes, ce qui nous ramène à novembre 2011, alors que les marchés étaient en plein désarroi et que la BCE a été forcée d'intervenir", souligne Peter Chatwell, stratégiste taux au Crédit agricole. Le Trésor espagnol a adjugé 2,40 milliards d'euros de bons à 12 mois avec un rendement moyen de 5,074%, contre 2,985% lors d'une précédente opération de même maturité le mois dernier. Madrid a également placé 640 millions d'euros de bons à 18 mois à un rendement moyen de 5,107%, contre 3,302% précédemment. En revanche, la demande s'est améliorée, avec taux de couverture à 2,2, contre 1,8 précédemment, pour l'opération 12 mois et à 4,4 contre 3,2 pour l'opération à 18 mois.

250 milliards de plus selon ING

Après, JP Morgan, la Citi et RBS, ING pense que l'Espagne aurait besoin de 250 milliards d'euros pour se sortir de la crise. La banque hollandaise à travers son analyste Alessandro Giansanti considère que l'Espagne aurait en réalité besoin de 250 milliards pour améliorer sa situation. il précise les points suivant :Un plan de sauvetage sur 3 ans ne sera pas gérable par le FESF qui à déjà mis sur la table 100 milliards dont une partie est financé par l'Espagne elle même et d'autres pays en difficulté.

  • Le FESF à une capacité d'emprunt de 251 milliards d'euros et le MES n'est toujours pas en place.
  • Le gouvernement espagnol aura besoin d'un plan de sauvetage pour éviter la faillite et réduire le déficit budgétaire.
  • La courbe de taux devrait s'applatir les taux à cours terme comme à long terme se rapprochant avec une inversion du spread sur les maturités 10 ans et 30 ans. EN gro s cela deviendrait plus risqué d'emprunter à 10 ans qu'à 30 ans compte tenu de la probabilité de défaut.
  • Le SMP, c'est à dire le programme d'achat d'obligations de la BCE pourrait repartir si les taux à 10 ans atteignaient 7,50%. 

 

Finalement la réaction du marché n'est pas débile mais psychiatrique. Ces informations ne tiennent pas compte du fait que les auditeurs privés grecques estiment à 150 milliards les provisions nécessaires rendant le plan de sauvetage de 100 milliards obsolète de 50 milliards.

 

Plus d'infos sur Capitalbonheur.com.


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10 réactions à cet article    


  • platon613 19 juin 2012 22:18

    La semaine qui s’est écoulée a été terrible pour la zone Euro. Attaquée de toute part, ayant à gérer outre la crise bancaire espagnole une crise italienne que l’on devine redoutable, elle donne l’image d’une institution déstabilisée dont les dirigeants se déchirent désormais ouvertement. Mais les semaines à venir seront pires. Russie et Chine ont-elles un rôle à jouer ?…

    A lire !
    La zone Euro est une épreuve

    http://www.news26.tv/econmie/2046-jacques-sapir-la-zone-euro-est-une-epreuve.html


    • BA 19 juin 2012 22:55

      Madrid a dû payer très cher mardi pour emprunter sur le marché, souffrant de la panique des investisseurs en zone euro, qui recentrent toutes leurs inquiétudes sur l’Espagne tandis que les dirigeants tentent d’apaiser les tensions.

       

      Alors que les chefs d’Etat et de gouvernement du G20 réunis à Los Cabos, au Mexique, devaient publier une déclaration commune reflétant leur préoccupation pour l’économie européenne, la situation est de plus en plus compliquée pour la quatrième économie de la zone euro.

       

      Certes, l’Espagne a réussi à lever 3 milliards d’euros à 12 et 18 mois, mais ses taux d’intérêt se sont envolés.

       

      C’était le premier rendez-vous de l’Espagne avec le marché obligataire depuis l’annonce, le 9 juin, d’un plan de sauvetage européen pour ses banques, qui pourrait atteindre 100 milliards d’euros.

       

      Ce plan n’a pas apaisé les esprits : les investisseurs, laissant derrière eux le dossier grec même s’il est encore loin d’être résolu, se montrent de plus en plus impatients de connaître le montant que devra prêter la zone euro.

       

      "Le sauvetage des banques espagnoles, ou plutôt le manque de détails sur ce plan de sauvetage, commence à être un poids trop lourd sur les épaules de l’Etat et cela se traduit sur les marchés obligataires, avec la peur de l’effet de contagion de cette interminable crise de la dette", insiste Amilcar Barrios Villonga, de la maison de courtage Tressis.

       

      "Tant que ne seront pas clarifiés les termes du sauvetage, dont il est nécessaire de connaître le montant, les marchés obligataires ne se détendront pas", renchérit Link Securities.

       

      L’audit mené par les cabinets Roland Berger et Oliver Wyman, attendu d’ici jeudi, permettra de donner enfin un chiffre.

       

      Si Madrid prend la totalité du prêt proposé, sa dette publique avoisinera en fin d’année les 90% du PIB, ce qui rend les taux actuels très préoccupants.

       

      Le taux de ses obligations à dix ans, qui a franchi lundi la barre historique des 7%, restait mardi à 7,003%.

       

      "Nous entrons dans une situation de panique, le financement peut se couper de manière drastique, du jour au lendemain, c’est très difficile à prédire", commente Fernando Ballabriga, directeur du département d’économie de l’Esade Business School.

       

      http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jmM_T8j1l332uhPUZM66_lou QKBQ?docId=CNG.ecd9902903da6197b26653e4101c53bc.3d1


      • mortelune mortelune 20 juin 2012 11:53

        250 milliards ? Pas de soucis en fouillant bien dans les poches de nos milliardaires on va bien trouvé ça. A moins bien sur qu’il faille mettre nous même la main à nos poches...


        • Tzecoatl Claude Simon 20 juin 2012 13:47

          A moins d’imprimer, de s’endetter, ou un peu de tout cela.


        • Micka FRENCH Micka FRENCH 20 juin 2012 15:46

          Des nouvelles de la généreuse Ecossaise...

          Elle veut que je lui donne en liquide ou elle préfère que je lui fasse un chèque ?

          Micka FRENCH de Castelldefels........
          http://Mickafrench.unblog.fr


          • franor 20 juin 2012 15:58

            très bon cet article, mais je crois que l’Espagne a besoins de plus de 800 milliard d’euros.
            Biens immobiliers vides depuis 3 ans entre 360 et 450 milliards d’euros de factures pour les banques.
            Des régions comme l’andalousie ou le chômage atteint 70%, plus les 2 millions de logements invendables que les banques sont en train de saisir.
            Quand il atteindrons 5,5 millions de biens vides et invendables la note pour les banques sera plutôt autour des 650 à 700 milliards d’euros. Sachant que les valeurs de départ étaient bien supérieures, que les régions autonomes ont dépensées sans compter. Les infrastructures publiques inutiles vont aussi plomber le bilan d’une centaine de plus et suivant l’exemple grec en
            pire avec leurs tentatives de diminuer les salaires des quelques travailleurs encore en activité ils vont faire disparaitre leur assiette fiscale.


            • Rensk Rensk 20 juin 2012 17:25

              Mes comptes sont-ils juste smiley

              250 milliards = 25’000 millions divisé par la population soit 46 million === pas même 545 € par tête de pipe...

              Ont est/a été plus endetté que ça question UBS à elle seule, 6’000 millions / 7 millions d’âmes = 857... C’est donc tout a fait faisable pour l’Espagne vu la réussite (partielle) de l’UBS...


              • Rensk Rensk 20 juin 2012 17:42

                Avec le change minimal... garanti par l’État (donc les contribuables) basé à 1.20 cela fait en Euro :
                857 * 1.2 = (Aïe) 1’028 €


                • elmi 20 juin 2012 17:56

                  « le marché » ne fluctue pas selon les positions des petits porteurs mais selon le bon vouloir des grosses banques rothshild rockfeller soros & cie

                  vous inquiétez pas ils continueront d’imprimer des billets en échange de la paupérisation des classes moyennes

                  tout va bien, et si la populace a la mauvaise idée de paniquer , un petit « bank holiday » calmerait les hardeurs

                  pis grâce au télécran nettoyeur de cerveau, le gros du troupeau devrait attendre la tonte bien sagement


                  • Rensk Rensk 20 juin 2012 20:02

                    Pas de crédit sur le petit appartement, dette chez UBS et Visa mais sans possibilité de prendre l’appartement car cela serai un abus de pouvoir...

                    Or donc, mes prêteurs serons obligé de me garder à leurs « service » ; UBS = 9%, Visa = 15%... smiley

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Darwa


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