Réponse de l’auteur
je viens de relire la thèse d’Harribey sur le sustainable development passée à Bordeaux sous la dir ; de S. Latouche : il montre bien que de 88 à 95 la traduction de sustainable a flotté entre pérennisable« sustentable, supportable, soutenable, ecologiquement durable, ecologiquement soutenable et pérennisable, etc...
Il n’y a aucun rapport entre Serge Latouche et EELV, et déjà en 1973 je faisais partie des gens qui n’étaient pas d’accord avec les écolos qui voulaient participer aux élections et présenter un agronome développementiste, René Dumont, aux présidentielles. J’étais pour les expériences alternatives et communautaires, pour mettre en pratique à la campagne nos idées écolos et révolutionnaires, typiques des années mai 1968, et très influencées par la contre-culture issue de la subversion à Berkeley (Free Speech Movement, puis les Diggers et Jerry Rubin) = voir dans le Nouvel Obs de janvier 1971 l’article de Michel Bosquet (André Gorz) = »la subversion par le bonheur« »Pour nous le Grand Soir commence tous les matins !« Oui, Cohn-Bendit vieillit très mal depuis plus de 20 ans, comme Michel Field, Denis Kesler, Serge July, et tant d’autres traîtres passés à l’ennemi, récupérés par la société spectaculaire-marchande, comme disent les situs.Mais il y en a d’autres qui restent fidèles à leurs idées radicales de leur 20 ans, comme René Riesel, Michel Besson. J’ai eu la chance de ne jamais passer par la case marxiste ou trotskyste, et donc ouvriériste et technophile, case où sombrèrent la plupart de mes aînés en mai 68 : dès 67 alors au collège, je me suis passionné pour l’écologie et l’ethnologie et je ne m’enthousiasmais pas du tout pour la défense des usines (polluantes, prédatrices de ressources non renouvelables) et la défense de l’emploi, pour moi une vie d’esclave. J’ai remis très vite en cause la civilisation elle-même, et comme j’essaie de »décoloniser mon imaginaire« , je ne répète jamais l’expression absurde : »retour à l’âge de pierre« , expression inventée par le danois Thomsen en 1836. Le mot »retour« est absurde car je ne partage pas la croyance dans la légende occidentale qu’ils appellent »l’Histoire« , avec un avant et un après, une flèche du temps, avec comme par hasard les Blancs à la meilleure place, tout en haut au bout, le bon bout, celui du »progrès« . Et il n’y a pas d’ »âge« de ceci ou de cela, car tout est contemporain. Utiliser des pierres, c’est aussi aujourd’hui, et ce sera peut-être très courant demain. Dans ma vie, j’ai plus vécu »dans la nature« que dans la modernité, et la nature n’est pas hostile ! C’est la ville qui est hostile et dangeureuse. Moi je me suis régalé au milieu de l’Amazonie,en vivant nu, de chasse pêche et cueillette, après bien-sûr toute une période d’apprentissage auprès des peuples autochtones ou dans des vallées isolées, sans électricité, dans des coins perdus des Pyrénées. Je ne comprend pas l’un des intervenants de ce site (caché en toute lacheté dans son anonymat, comme quelques autres ! curieuse pratique !) qui imagine d’emblée la nature comme hostile et dangeureuse. Elle ne l’est que pour les gens trop civilisés, trop ethnocidés, qui ont déjà trop perdu les savoirs ancestraux de la vie normale et libre. Ces personnes sont probablement des êtres domestiqués, domptés par le dressage qu’on impose dans la civilisation, dans les villes, et qui ne se souviennent même plus de ce qu’est la vie libre.
C’est quoi l’écolo-libéralisme ? Des écolos qui aiment la liberté ? Pour définir une école de pensée du capitalisme, celle de la dérégulation, celle anti Keynes, on dit »carcéralisme« , et non »libéralisme« , car il ne faut pas salir le beau mot de liberté. L’expression des disciples qui obéissent à ATTAC = neolibéralisme, est impropre. Ce capitalisme sans entraves, livré aux seuls appétits aristocratiques du luxe éhonté pour les plus cyniques, capitalisme ennivré par les théories de Hayek et du Mont Pélerin, appliqué par Tchatcher et Reagan puis accéléré par la chute de l’URSS en 89, turbo-capitalisme bien décrit par Naomi Klein dans la Stratégie du Choc, ce capitalisme est le contraire de la liberté, donc on le nomme pas avec un mot qui évoque la liberté, on dit à la place = »le capitalisme effreiné« , différent du capitalisme freiné, freiné par un (petit) souci de justice sociale : le Fordisme, puis les formes étatiques du capitalisme raisonné, régulé, à la Roosevelt pour juguler la rapacité des banques et ne pas revivre la »crise de 29« ...
Je trouve idiot cette mode de parler de »libéralisme« ou de »néolibéralisme« , fréquent dans les milieux »alter-capitalistes« , qui veulent seulement légèrement réformer le capitalisme.
Mais je ne suis pas non plus »anti capitaliste« , car ces gens là sont souvent des sous-marins du communisme : encore des conservateurs qui veulent conserver le délire occidental qu’est l’industrialisme et son productivisme démentiel, écologiquement insoutenable.
Comme on dit chez les anars anglophones, je suis »anti-civ", car je sais que l’avenir appartient aux sociétés qui sauront vivre modestement, tranquillement, joyeusement, et donc écologiquement, à échelle humaine comme dit Kirkpatrick Sale. Le film de Frank Lopez en accès libre sur internet : end=civ, montre bien en quoi je suis beaucoup plus qu’anticapitaliste et anti communiste.
Merci aux lecteurs de signer comme moi par leur vrai nom : Thierry Sallantin
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