@ Alinea
Il y a de nombreux points sur lesquels je suis en désaccord.
1. Non chez les autres espèces le souci de l’autre ne se limite pas à ce que vous appelez l’instinct maternel. Et ce souci de l’autre nous serions bien en peine de prétendre en faire une « vertu » de notre espèce, tant son comportement est majoritairement marqué par la cruauté gratuite envers les autres espèces, mais également envers ses semblables.
2. Si la peur dans une situation de danger réel est naturelle, et permet de booster l’individu (quelle que soit l’espèce) pour optimiser ses chances d’échapper à ce danger, vivre dans la peur, ce qui est propre à une grande partie de l’humanité, relève de la paranoïa.
3. Non seulement nous refusons de voir que cette peur est pathologique, mais nous prétendons la justifier pour ne pas avoir à en comprendre les causes. Il est faux de prétendre que ce serait « la conscience de notre mortalité » qui en serait la cause, tout être vivant est conscient de son existence et de sa mortalité, il suffit de leur prêter attention pour en prendre conscience.
4. « amour » ne signifie rien, c’est un concept qui est mis à toutes les sauces, et qui sert à couvrir les pires comportements humains, voire à les parer de vertu, donc qui ne recouvre aucune réalité. La compassion chez l’être humain, je n’en vois pas, nous avons mis cette planète à feu et à sang, nous détruisons tout, nous massacrons nos semblables également, c’est à partir de cette réalité que nous devons nous interroger.
5. Notre anthropocentrisme et notre ethnocentrisme est un gros handicap en terme de compréhension et connaissance de nous-mêmes. Le dieu dont vous parlez est celui de notre culture, du moins pour ceux qui sont croyants, construit par les fantasmes de cette culture, et n’est révélateur que de ceux-ci. Les religions du livre, sont celles qui ont la représentation la plus pauvre du monde, l’univers n’étant qu’un décor pour mettre en scène l’humanité, Dieu et le Diable ... aucune place pour la Vie, le vivant. Les peuples amazoniens, vivant pourtant dans « la jungle », cohabitent avec les autres espèces et ne vivent pas dans la peur pourtant, c’était le cas également des peuples amérindiens du nord que nous avons détruits et parqués, et le cas d’autres peuples dans le monde. Nos peurs et nos croyances ne sont pas celles de l’humanité, mais les nôtres, même si il y a un fond commun.
Personnellement je suis incroyante, mais si je ne crois pas en dieu, je ne crois pas non plus en la science, qui porte les mêmes croyances au fond et poursuit les mêmes fantasmes : anthropocentrisme, ethnocentrisme, vivant mécanique, fantasme de toute-puissance et d’immortalité. Et c’est au nom de ces croyances dépourvues de tout fondement, que nous détruisons tout, transformons la terre en univers toxique et hostile cette fois pour de vrai.