Un jour, un boulanger me fit une métaphore de la crise, qu’il nomma joliment de « syndrome du pain rassi ». Je le soupçonne d’être surtout un bon commerçant mais son histoire mérite qu’on l’écoute :
Lorsqu’on veut faire des économies et qu’on ne veut pas perdre ce qu’on a, on a tendance à consommer les réserves avant d’acheter du neuf.
C’est le principe du « syndrome du pain rassi ».
Si vous ne voulez par perdre du pain, bien que vous ayez acheté votre nouvelle baguette, vous allez d’abord consommer le pain rassi.
Cependant, puisque votre estomac a des limites, vous garderez le nouveau pain pour demain, qui deviendra à son tour rassi.
Et malgré le fait, que chaque jour vous achetiez du pain frais, vous ne consommez en réalité que du pain rassi.
La solution : faire le deuil une fois du pain rassi, et ainsi commencer à enfin manger tous les jours du pain frais.
La crise c’est ça : on s’endette parce qu’on ne veut pas faire le deuil des vieilles choses, des vieilles lunes, l’impression qu’on va y perdre si on passe à autre chose définitivement.
Alors, vous allez me dire : qu’est-ce que ça à voir avec le Football ?
C’est la même chose.
De mon point de vue, l’erreur ne vient ni de Laurent Blanc, ni de Raymond Domenech, même si on peut penser que l’entraîneur peut être source de problèmes à lui tout seul, non le problème vient du pain rassi.
Si on veut reconstruire une équipe de France, il va falloir faire le deuil d’une compétition majeure (Championnat d’Europe ?, Coupe du Monde ?).
L’erreur vient de 2002, où on s’est obstiné à faire revenir les vétérans, même si il est vrai qu’on avait d’énormes talents notamment en la personne de Zidane.
Nous souffrons l’héritage de cette politique de sponsoring qui impose des joueurs dans les sélections plutôt que le jeu collectif.